Migrants, des vies sur un fil

A quelques jours du drame de Calais, l'enquête de Charles-Henry Boudet et des rédactions régionales...

"Ça ne peut pas continuer, on ne peut plus laisser mourir dans l’indifférence, en mer et à terre, des hommes, des femmes et des enfants"...

L’émotion est immense à Calais après le drame qui a coûté la vie à 27 migrants mercredi 24 novembre dans la Manche. Partis pour la plupart depuis des mois de leurs pays d’origine, ils tentaient à tout prix de rejoindre l’Angleterre, eldorado si convoité. Ils n’ont pas hésité à embarquer comme tant d’autres sur un canoë de fortune. Ils n’arriveront jamais. Il y avait des hommes, des femmes et des enfants.

Sur terre à Calais, mais aussi désormais tout le long de la côte, des milliers de migrants attendent désespérément de pouvoir effectuer cette ultime traversée. Ils survivent depuis des années dans des conditions indignes, chassés et pourchassés en permanence par les forces de l’ordre, soutenus à bout de bras par les seules associations humanitaires.

Charles-Henry Boudet et son équipe sont allés enquêter dans ces camps de fortune, au cœur de ces vies abîmées, fragilisées, brisées. Ils sont allés à la rencontre de ces migrants qui scrutent la côte anglaise, terme rêvé pour eux d’un si long voyage, à seulement 35 km des côtes françaises. Ces migrants que rien ne peut arrêter… pas même le danger. Ils sont aussi allés à la rencontre des bénévoles surinvestis et en colère devant le drame et l’indifférence quasi générale.