Découvrez les prestations de ces immenses artistes brésiliens qui se sont succédés à la Philharmonie de Paris en 2021.
20.05 : Gilberto Gil à la Philharmonie de Paris
La venue de cette légende vivante à la Philharmonie de Paris le 25 octobre 2021 constitue un événement majeur : Gilberto Gil est un monument.
Ex-ministre de la Culture sous la présidence de Lula et ambassadeur de bonne volonté de l’ONU, avec une soixantaine d’albums à son actif, enregistrés en solo ou en très bonne compagnie, depuis cinquante ans Gilberto Gil est avant tout l’une des figures emblématiques de la musique populaire brésilienne et de la scène musicale internationale.
Figure de proue du mouvement tropicaliste – une réponse des artistes au coup d’État de 1964 au Brésil, ce qui lui valut d’être condamné à la prison puis à l’exil –, il a pioché dans la bossa nova et la samba qu’il a acoquinées au rock, au reggae ou à la soul pour imaginer l’écrin parfait de ses paroles contestataires.
C’est en sextet que le chanteur, guitariste et compositeur engagé revisite son répertoire d’une étourdissante richesse, continuant sans relâche de propager ses bonnes vibrations. Il est ici accompagné sur scène par Marcelo Costa (batterie, percussions), ses fils José Gil (percussions), Bem Gil et João Gil (guitares, basses), ainsi que par sa petite-fille Flor Gil, 13 ans (voix).
Vivez un concert dont le programme éclectique a été conçu spécialement pour la tournée européenne de l'artiste avec des chansons brésiliennes mais aussi des titres en anglais, en italien et en français !
Durée : 88 minutes
21.20 : Caetano Veloso à la Philharmonie de Paris
Caetano Veloso, du haut de ses 79 ans, poursuit une carrière singulière par son aspiration à toujours conjuguer au futur le patrimoine musical brésilien, tout en réaffirmant sa position de crooner tropical à la voix de miel, comme en témoigne son passage à la Philharmonie de Paris le 28 août 2021.
Caetano Veloso seul sur la scène de la Philharmonie, accompagné de sa guitare, c'est une élégance, une sobriété, et parfois une gravité perceptible, peut-être une fragilité aussi, à certains moments, qui imposent le silence. Le chanteur ponctue son tour de chant de chefs-d'œuvre, tant par la profondeur poétique des textes que par la beauté des mélodies. Parmi les nombreux moments d'émotion et de partage, l'éclectique Caetano, qui non seulement écrit des merveilles mais aime tout autant revisiter celles de ses pairs, tous genres musicaux confondus, nous offre une parenthèse dans la langue de Molière le temps d'un joli clin d'œil à Charles Aznavour et Henri Salvador.
Issu d’une famille nombreuse de la classe moyenne bahianaise, il se plie aux injonctions d’une époque, les années 1960, où la musique populaire cristallise toutes les attentes, dessine les utopies d’une génération en quête d’un idéal politique résolument hédoniste. Mais en décembre 1968, face à une junte militaire qui entend réduire au silence toute expression culturelle, Caetano Veloso et Gilberto Gil sont arrêtés et emprisonnés, sans qu’aucun motif ne leur soit signifié. Expulsés, c’est à Londres qu’ils trouveront asile. Pour Caetano Veloso, cet exil forcé correspond à une quête d’aventures plus poussées avec des albums où il s’abreuve aux sources africaines de la musique brésilienne, chante en espagnol, et s’adonne au plaisir d’adaptations en version originale de contemporains admirés, de Cole Porter à Nirvana, de Bob Dylan à Arto Lindsay. Parmi ses dernières œuvres, on trouve l’album Ofertorio où l’éternel jeune tropicaliste collabore avec ses trois fils, Zeca, Tom et Moreno.
Durée : 86 minutes
22.45 : Adriana Calcanhotto à la Philharmonie de Paris
Assister à un concert d’Adriana Calcanhotto, c’est à coup sûr constater à quel point la musique populaire brésilienne est éternelle.
Seule en scène, accompagnée de sa guitare, la chanteuse illumine la première partie de Gilberto Gil à la Philharmonie de Paris le 25 octobre 2021 dans un registre beaucoup plus intimiste. Sa voix profonde, presque tremblante au départ, porte avec conviction des titres d'une grande sensibilité et de belles mélodies.
Elle enchaîne des reprises prestigieuses, de divers horizons. Dès qu'il reconnaît « Back to Black », le public charmé bat la mesure, tandis qu'Adriana Calcanhotto, dont le vibrato semble réprimer des larmes désabusées, rend un poignant hommage à Amy Winehouse.
Tout comme l’immense Elis Regina, Adriana Calcanhotto est originaire de Porto Alegre dans l'État du Rio Grande do Sul. Elle puise son inspiration dans le mouvement moderniste brésilien des années 1920, dans son manifeste de la poésie Pau-Brasil et son influence sur le tropicalisme. Mais elle va largement au-delà et plonge dans diverses influences musicales. Ses chansons sont emblématiques de la musique populaire brésilienne, ce genre si spécifique du Brésil, synthèse et fusion de plusieurs courants musicaux du pays-continent (de la samba au rock, de la bossa nova à la pop sans oublier les ballades). Elle incarne aujourd’hui une des figures les plus intéressantes de la scène musicale brésilienne.
Durée : 35 minutes
Concerts captés à la Philharmonie de Paris en 2021
Réalisation
Gaëtan Chataigner
Production
Artibella
Direction de la culture et du spectacle vivant
Michel Field
Pascale Dopouridis
Hélène Peu du Vallon