Découvrir le Paris derrière la carte postale, tel est l’objectif poursuivi par Raphaël de Casabianca dans ce numéro d’Echappées belles. D’une balade sur la Seine en compagnie de son dernier mécano à la visite guidée des cuisines de l’hôtel Matignon avec l’un des derniers rémouleurs parisiens, en passant par la dégustation d’hydromel dans les catacombes, l’animateur arpente les rues d’une capitale insolite et colorée.
Raphaël de Casabianca évoque le tournage dans la capitale et les rencontres qu’il a faites : « Enfant, j’ai visité la galerie de l’Evolution, mais je n’avais pas eu la chance de le faire dans de telles conditions : pour l’émission, j’ai pu rencontrer le taxidermiste, Christophe, et visiter son atelier. C’est ce qui est intéressant dans Echappées belles : à chaque fois, présenter un lieu et ses coulisses, comme la grande galerie et son atelier de taxidermie ou le Cirque d’hiver et ses loges. Nous avons retenu cet angle pour ce numéro : montrer un endroit emblématique du Paris “carte postale” et ce qu’on peut trouver derrière. Avec Echappées belles, nous avons l’habitude d’aller dans le monde entier — récemment en Birmanie, prochainement à Hawaii. Consacrer une émission à l’endroit où l’on vit peut être plus simple pour le tournage, mais aussi plus compliqué du fait d’une plus grande familiarité avec les lieux. D’ailleurs, ce n’est jamais à 100 % une découverte : j’avais déjà entendu parler du rémouleur ; de même, je savais que des apiculteurs produisaient du miel à Paris. Typiquement, je ne m’étais jamais promené sur la Seine dans une embarcation privée. Je suis content parce que, finalement, j’ai pu envisager cette ville qui est la mienne avec un regard neuf. Pour avoir de telles surprises, il faut cultiver sa curiosité. »
Magazine
Durée 90’
Présentation Raphaël de Casabianca
Réalisation Damien Pourageaux
Production France Télévisions / Bo Travail !
facebook.com/EchappeesBellesF5
#echappeesbelles
Audric de Campeau, apiculteur
Les catacombes : drôle de lieu de rendez-vous pour parler de miel. Pourtant, c’est bien dans les souterrains historiques de la capitale (400 kilomètres) que Raphaël de Casabianca rencontre Audric. L’apiculteur, canotier sur la tête et deux tonneaux devant lui, propose alors une dégustation de l’« hydromel de Paris », fabriqué à partir du miel de ses ruches. Après cet aparté à 30 mètres sous terre, l’animateur est invité à la tournée des ruchers sur les toits des Invalides et de l’Ecole militaire. Contrairement aux idées reçues, ce miel n’est pas pollué. Audric a bien retrouvé des traces d’hydrocarbures dans la cire et le corps des abeilles, mais pas dans le précieux nectar. La raison ? Les pesticides ne sont pas utilisés dans les espaces verts parisiens.
Didier Mouche, alias Marius, rémouleur
Il faut le voir arriver dans son taxi noir, typiquement anglais, et en descendre vêtu à la parisienne, béret bien vissé sur la tête. A l’intérieur du véhicule, il a installé son atelier de rémouleur, avec notamment une pierre pour affûter les lames. Le rémouleur fait partie de ces métiers historiques aujourd’hui presque disparus — ils sont moins d’une dizaine à exercer dans la capitale. Ses clients sont nombreux — bars, hôtels, restaurants, coiffeurs, barbiers — et font régulièrement appel à lui, à l’instar de Denis Rippa, chef cuisinier de l’hôtel Matignon.
Vincent, dernier mécano de la Seine
Treize kilomètres de long, 16 000 habitants, la Seine peut être considérée à bien des titres comme une ville dans la ville, au point qu’elle est souvent appelée le « XXIe arrondissement ». Si c’est une donnée peu connue, c’est parce que ses résidents cultivent la discrétion, mais Vincent, dernier mécano à opérer sur le fleuve, les rencontre régulièrement : « Avant, c’était un milieu de mariniers, de passionnés de bateau. Aujourd’hui, ce sont plus des personnes qui recherchent une maison flottante sans avoir forcément l’envie de naviguer. » Le chantier naval de Villeneuve-la-Garenne est là pour en témoigner, avec son carnet de commandes bien rempli. Il faut dire qu’en moyenne une péniche aménagée se négocie deux fois moins chère qu’un logement en dur, et ce avec la même vue !
Les suggestions de l’animateur à un touriste qui n’aurait que quelques heures à passer dans la capitale :
« J’ai récemment déniché, en faisant des recherches pour ma chronique dans La Quotidienne (tous les jours à 11 h 45 sur France 5, Ndlr), l’association Des mots et des arts, qui propose des visites guidées et des cours d’histoire donnés par des étudiants et de jeunes diplômés. C’est une manière originale, intéressante et plus humaine de découvrir la capitale. »
« Une balade en péniche, malgré le côté cliché. C’est une autre vision de Paris, à une autre échelle, ce que nous autres, Parisiens, oublions souvent. Les monuments apparaissent peu à peu, ce qui ajoute un certain charme. Pouvoir faire du bateau sur la Seine, je trouve ça génial ! »
« Le musée du Jeu de paume est un endroit exceptionnel pour les amateurs de photographie. » (Paris VIIIe)
« Pour les touristes avec des enfants, la grande galerie de l’Evolution est vraiment une sortie que je conseille. C’est à la fois instructif et divertissant. Elle a été pensée comme un espace ludique. » (Muséum national d’histoire naturelle, Paris Ve)
« Improviser, pousser des portes, lever la tête, bref, être curieux. C’est de cette manière que l’on découvre des petites pépites, à l’image du musée Delacroix, dissimulé au fond d’une cour de la place de Furstemberg, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. C’est un écrin, typiquement parisien, au charme fou. » (Paris VIe)
« Le soir, j’irais prendre un verre du côté du canal Saint-Martin ou rue du Faubourg-Saint-Denis, et me laisserais porter par la soirée. D’une manière générale, je trouve que le nord et l’est de Paris sont plus vivants que le sud et l’ouest. » (Paris Xe)
Propos recueillis par Sébastien Pouey