LES MÉDECINES PARALLELES

Pour calmer les angoisses, gérer son stress, soigner les maux du quotidien ou même les maladies infectieuses, de plus en plus de Français se détournent de l'industrie pharmaceutique traditionnelle, entachée de scandales sanitaires, pour s'orienter vers les médecines moins conventionnelles, dites parallèles. Adieu médicaments, bonjour ostéopathie, acupuncture, méditation, hypnose, huiles essentielles ou encore phytothérapie... Autant de disciplines qui ont le vent en poupe en France, à l'instar des pratiques de prévention comme l'exercice physique ou la bonne alimentation qui n'ont jamais connu une aussi grande médiatisation. Seulement, entre la part psychologique et la réalité, qu'en est-il ? Pourquoi les Français font-ils de plus en plus confiance aux médecines douces ? Effet de mode ou signe d'un changement dans la société ? Pour répondre à ces questions, Adriana Karembeu et Michel Cymes, accompagnés de Lionel Coudron, docteur en médecine, yoga-thérapeute et phytothérapeute, s'envolent pour la Chine, là où, depuis des millénaires, les habitants appliquent au quotidien une philosophie favorisant l'équilibre de l'énergie du corps – le fameux ying et yang –, et où, en l'absence d'assurance maladie, prévenir, c'est guérir.

Une autre approche du corps
« Les premiers effets, c'est ce calme, cette stabilité que je retrouve. Je me sens plus à l'écoute de mes enfants. Beaucoup plus joyeux, plus bienveillant. Il y a plus de légèreté, de tendresse. Je pense même que j'ai des excès de gentillesse. »
Il y a 10 ans, à la suite d'épisodes d'épuisement et de burn out au travail, Emmanuel Faure découvre la pratique de la méditation. Les bienfaits sont tels qu'avec sa femme Sophie, ils décident, quelques années plus tard, de quitter leur travail respectif pour devenir instructeurs en méditation, lui en entreprise auprès des salariés stressés et en souffrance, elle en école où la pratique de la méditation se présente comme l'un des moyens les plus efficaces pour parer aux déficits d'attention et de concentration. Un changement de vie radical qui fait écho à l'essor sans précédent que connaît la pratique de la méditation en France ces deux dernières années. L'exercice est pourtant loin d'être simple : à une époque où le cerveau se projette automatiquement soit dans le passé soit dans le futur, générant souvent des sensations de dépression et d'angoisse, "méditer, explique Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, est un entraînement mental pour apprendre à rester relié à l'expérience du moment présent. Quand on sait faire ça, des possibilités infinies s'ouvrent... "

^{Adriana Karembeu & Michel Cymes – © Peggy Olmi / Elephant & Cie}

De nouvelles perspectives pour la communauté médicale
Un champ des possibles infini qu'Adriana et Michel ne pourront que constater lors de leur périple chinois. En plus des pratiques préventives – le kung-fu, la consommation de plantes ou encore le qi gong (méditation en mouvement) –, la tradition médicinale chinoise accorde une place toute particulière à l'acupuncture, un savoir-faire datant du Néolithique consistant à faire circuler l'énergie vitale dans le corps grâce aux méridiens, ces canaux interconnectés par des points spécifiques. La pratique est si ancrée dans le quotidien du pays qu'au sein des hôpitaux, les médecins jouent aussi bien des aiguilles que du bistouri pour guérir, soulager ou même opérer. C'est ainsi que, médusés, Adriana et Michel assistent à une opération à cœur ouvert sous anesthésie... par acupuncture ! Les plus cartésiens auront beau se piquer de références scientifiques pour démontrer leur scepticisme face à l'acupuncture, la scène est si spectaculaire que d'aucuns sont bien obligés de reconnaître ses effets sur le corps humain. Et les avantages de la pratique sont si nombreux – moins de problèmes infectieux, de cicatrisation ou de transit lors de la récupération – que les hôpitaux français commencent à intégrer les médecines parallèles dans leurs services, notamment par le biais de l'hypnose comme alternative à l'anesthésie. Si l'incursion reste timide, elle gagne peu à peu du terrain dans un pays où la demande en la matière est de plus en plus forte...

Aline Guyard