FOOTBALL COUPE DE LA LIGUE GAMBARDELLA

Coupe de la Ligue – Finale – Paris SG / Lille LOSC

Sport - EN DIRECT - SAMEDI 23 AVRIL - 14h45 - Guadeloupe 1ère

Lille disputera sa première finale de Coupe de la Ligue quand Paris tentera de remporter sa troisième d’affilée. Sur le papier, le match est plié d’avance, mais Jérôme Alonzo, aujourd’hui consultant pour France Télévisions, hier, gardien de grands clubs français (Nice, Marseille, Saint-Étienne, Paris et Nantes), nous rappelle que la réalité du terrain est parfois toute autre. Retour sur cette édition 2015-2016 de la Coupe de la Ligue et les enjeux de la finale en sa compagnie.

Une première pour Lille
Lille a gagné la Coupe de France il n’y a pas si longtemps (2011, NDLR) et l'équipe sort d’une demi-finale de Coupe de la Ligue impressionnante face à Bordeaux (5-1, le 26/01/2016, NDLR). Si le match se goupille bien, c’est une équipe très embêtante à jouer, capable de poser beaucoup de problèmes. En revanche, les Lillois réagissent mal quand ils sont mis en difficulté. Il faut se souvenir qu’ils ont perdu contre Troyes à domicile (1-3, le 23/01/2016, NDLR) ! Si Paris marque d’entrée, ça risque d’être très compliqué pour eux. Les Parisiens ont parfois fait preuve de suffisance, pris ces matches de Coupe à la légère, comme la finale de Coupe de France contre Auxerre, l’année dernière (1-0, le 30/05/2015, NDLR). Dans ce cas de figure, à Lille d’en profiter à fond. Ils en seront d’autant plus capables que l’équipe est beaucoup plus joueuse qu’avec Hervé Renard, qui a fait du bon boulot malgré son éviction. Frédéric Antonetti n’est pas arrivé sur une page blanche. Du travail a été fait, les joueurs étaient prêts physiquement. Le mercato hivernal a été conduit de manière intelligente en amenant des joueurs capables de jouer au ballon (Rony Lopes prêté par l’AS Monaco, Morgan Amalfitano en transfert libre, NDLR).

Le triplé pour le PSG ?
La logique veut ça, oui. Après, il faut avoir une lecture prudente de cet avant-match parce qu’on sait très bien que, sur 90 minutes ou plus, Fred Antonetti peut embêter beaucoup de monde. Il a déjà embêté le PSG par le passé. Une finale, c’est un « one shot ». Et je reste persuadé que celle-ci est loin d’être jouée.
L’enjeu pour Paris, c’est effectivement le palmarès parce que le club n’a pas besoin de cette victoire pour vivre, à l’inverse des Lillois qui ont besoin de ce trophée pour sauver sa saison. La saison des Lillois n’est pas bonne. Même s’il y a du mieux depuis l’arrivée de Fred Antonetti, Lille va finir 10 ou 12e du classement, ce qui n’est pas acceptable pour un club avec des ambitions européennes. Pour Paris, c’est la cerise sur le gâteau ; pour Lille, c’est très important.

Coupe de la ligue, la chance aux jeunes
Cette compétition est l’occasion pour les entraîneurs de donner du temps de jeu aux remplaçants et leur chance aux jeunes du centre de formation. Cette année, nous avons découvert le frère de Steve Mandanda, Riffi qui, à l’époque, était doublure à l’AC Ajaccio et se retrouve aujourd’hui titulaire grâce à son bon parcours. Il y a quatre ans, nous avons vu percer un gamin du nom de Romain Alessandrini (aujourd’hui à l’Olympique de Marseille, NDLR). Je pourrais aussi citer Jessy Pi et Corentin Jean à Troyes, beaucoup de jeunes monégasques qui évoluent maintenant avec l’équipe première ; Frédéric Antonetti en a lancé un certain nombre du temps où il entraînait Rennes, de même que Francis Gillot à Bordeaux. Ce sont de belles histoires mais il ne faut pas se faire d’illusion. À partir des demi-finales, les clubs mettent les titulaires.

Deux belles demi-finales
En ce qui concerne la demi-finale Lille-Bordeaux (5-1, le 26/01/2016, NDLR), quand on regarde la physionomie du match, je n’ai pas été surpris du score. Maintenant, si avant le match, on m'avait dit que Lille allait en mettre cinq à Bordeaux, avec ce qu’on voyait depuis le mois d’août, je n’y aurais pas cru. Ils ont été impressionnants, c’est amplement mérité. Surtout qu’ils font quasiment un exploit en quarts de finale en allant gagner face à Guingamp – une équipe de Coupe historique – en milieu de semaine, aux tirs au but. C’est fort. La vérité, c’est que, dans cette saison entre Lille et Guingamp, il n’y a pas un si grand écart.
À propos de la demi-finale PSG-Toulouse (2-0, le 27/01/2016, NDLR), dans cette série de confrontations (les deux équipes se sont rencontrées trois fois en dix jours, NDLR), le PSG s’est imposé à chaque rencontre mais en montrant des signes de faiblesse, pour ne pas dire de désinvolture. Paris, c’est un peu Dr Jekyll et M. Hyde : ou c’est complètement injouable, ou ils peuvent penser que le match est facile et, à ce moment-là, l’adversaire a une chance. En même temps, je peux comprendre… C’est là que le travail et les discours de Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset sont essentiels : à eux d’expliquer aux joueurs que chaque match est aussi important que de disputer la finale de la Ligue des Champions.

Une édition riche en buts (120 au total avec une moyenne de 2,9 buts par match)
Chaque année, c'est une belle Coupe de la Ligue ! C'est une compétition qui prend la forme d'un laboratoire jusqu'aux quarts de finale. Et c'est bien normal! Mettons-nous à la place d'un coach un instant. J'ai un effectif de vingt à vingt-quatre joueurs, j'ai mes onze titulaires qui jouent tous les matches - le PSG mis à part -, j'ai quatre ou cinq bons jeunes du centre de formation. La Coupe de la Ligue arrive en octobre, c'est normal de vouloir faire souffler les cadres, donner leur chance aux jeunes, utiliser le deuxième gardiens et donner du temps de jeu aux remplaçants habituels. Au final, j'ai tout de même changé huit joueurs ! Attention, ça ne veut pas dire que je me retrouve avec une équipe faible ou de « chèvres », comme j'ai pu l'entendre parfois. Ce sont tous des pros, il faut respecter cela. Je peux en parler parce que j'ai souvent été doublure dans ma carrière et j'ai adoré disputer cette compétition. Je sais ce que je dois à cette coupe.

Propos recueillis par Sébastien Pouey

Pour info :
Ruddy Buquet, arbitre international, âgé de 39 ans, dirigera pour la deuxième fois une finale de Coupe de la Ligue, après une première en 2013 (AS Saint-
Étienne-Stade rennais).

Affiche finale de la Coupe de la Ligue 2016

Les commentaires seront assurés par Fabien Levêque et Jérôme Alonzo, avec Daniel Auclair pour les interviews au bord du terrain.