1ERE SÉRIE DOCUMENTAIRE SUR L’AFFAIRE GRÉGORY
Qui a tué le petit Grégory le 16 octobre 1984 ?
Et pourquoi ?
Pour tenter de percer ce mystère qui obsède la France depuis trente-cinq ans, cette série-événement entraîne le téléspectateur aux racines du mal : les clans familiaux de la Vologne et leurs secrets.
De l’apparition du Corbeau au début des années 80, jusqu’aux rebondissements actuels de l’enquête, Pierre Hurel raconte la malédiction qui frappe cette vallée perdue des Vosges.
Dans ce fait divers unique, la réalité documentaire dépasse la fiction. Archives, documents et témoignages inédits : tous les protagonistes de cet infanticide sont passés au scalpel et replacés dans leur histoire familiale et individuelle.
Cette série documentaire a été conçue comme une série événement à la mesure du plus célèbre cold case français.
SERIE DOCUMENTAIRE
5 x 45 min
Réalisée par Pierre Hurel
Coécrite par Christophe Dubois et Pierre Hurel
Produite par Elephant, avec la participation de France 3
Producteurs : Emmanuel Chain, Gaël Leiblang et Fabrice Frank
MERCREDI 27 FEVRIER
Épisode 1
La Vallée des corbeaux
Le 16 octobre 1984, le corps du petit Grégory Villemin, 4 ans, est découvert dans les eaux de la Vologne, au cœur des Vosges. Le lendemain, le crime est revendiqué par un mystérieux corbeau. Très vite, les gendarmes sont persuadés que le meurtrier est un proche de la famille Villemin. Mais personne ne parle…
Retour sur les racines du mal : la vallée de la Vologne, ses familles tentaculaires d’anciens bûcherons devenus ouvriers… Dans cette enclave repliée sur elle-même, l’arrivée du téléphone, à la fin des années 1970, libère les rancœurs et les haines cachées. Les appels anonymes se multiplient. Notamment dirigés contre le jeune couple Jean-Marie et Christine Villemin, les parents de Grégory, coupables aux yeux du corbeau de leur réussite sociale. Au bout de deux années de harcèlement, Jean-Marie Villemin et son père, Albert, sont persuadés que le corbeau est Jacky, le demi-frère de Jean-Marie, surnommé « le bâtard »…
Au lendemain du crime, Jacky Villemin est donc le premier suspect. Mais son innocence et celle de sa belle-famille sont établies en quelques jours. L’énigme empoisonnée commence : qui a tué le petit Grégory ?
Épisode 2
La Bête et la Belle
Aidé par les gendarmes, Jean-Michel Lambert, le jeune juge en charge de l’enquête, inculpe Bernard Laroche, l’un des cousins de Jean-Marie Villemin. Désigné comme possible corbeau par une première expertise d’écriture, Bernard Laroche est balancé par sa jeune belle-sœur, Murielle Bolle, 15 ans, qui affirme l’avoir vu enlever Grégory. Laroche est baptisé le « monstre de la Vologne », la foule demande sa mort…
Mais Murielle revient sur son témoignage, et les avocats de Bernard Laroche font annuler l’expertise en écriture pour vice de forme. L’affaire Grégory est devenue un feuilleton national. Sous la pression de la presse et des avocats, le « petit juge » Lambert fait alors libérer Bernard Laroche et cible alors un, ou plutôt une nouvelle suspecte : Christine Villemin, la mère de l’enfant assassiné.
Jean-Marie Villemin ne supporte pas que l’on soupçonne sa femme. Persuadé que Laroche est le coupable, il le tue d’un coup de carabine, puis se livre aux gendarmes. Jean-Marie est interné à la prison de Nancy. A-t-il tué un coupable ou un innocent ?
Épisode 3
Un bûcher pour la sorcière
Les policiers de Nancy, qui ont remplacé les gendarmes sur l’affaire, montent un dossier à charge contre Christine Villemin.
Celle-ci visite son mari en prison, traquée par les journalistes qui attendent son inculpation pour l’assassinat de son fils.
Le juge Lambert tombe dans des affres avant de décider d’inculper Christine. Une fois inculpée commence la descente aux enfers de Christine, son arrestation, son séjour en prison avec grève de la faim, sa mise au bûcher par l’opinion publique et plusieurs personnalités, de Marguerite Duras à Menie Grégoire…
Avec sa libération et la naissance du petit Julien, Christine trouve une force nouvelle, mais les photos vendues à Paris Match où la mère de Grégory pose coiffée et maquillée comme une actrice déclenchent à nouveau un torrent de violentes critiques. Même les parents de Jean-Marie, Albert et Monique Villemin, l’accusent…
L’épisode se termine par le renvoi de Christine devant la cour d’assises. Trois jours plus tard, la mère de Grégory fait une tentative de suicide en avalant deux tubes d’anxiolytiques.
MERCREDI 06 MARS
Épisode 4
La Croisade pour Grégory
Quatre ans après la mort de Grégory, la cour d’appel de Nancy rejette le dossier à charge du « petit juge » Lambert et en nomme un nouveau, Maurice Simon, doyen et légende vivante du tribunal de Dijon. Celui-ci reprend l’enquête depuis le début. Très rapidement, grâce à de nombreuses reconstitutions, ce magistrat expérimenté est persuadé de l’innocence de Christine Villemin.
Mais le juge Simon, comme tant d’autres avant lui, va être frappé du syndrome Grégory, une sorte de fièvre passionnelle qui tourne à l’obsession. Il bascule dans une croisade personnelle pour blanchir celle qu’il considère comme une héroïne, Christine Villemin, et, surtout, débusquer le serviteur du Mal qui a tué le petit Grégory.
Le juge plonge alors au cœur du côté sombre de la Vologne, ces secrets de famille qui sont devenus des haines viscérales. Il y découvre les mobiles d’une sorte de complot familial contre Jean-Marie Villemin et son épouse. Persuadé que Bernard Laroche a bien enlevé Grégory, il rêve de faire craquer Murielle, le témoin clé. Mais la jeune femme résiste et se tait. Déprimé, sous tension, le juge Simon est alors victime d’un accident cardiaque qui le laisse amnésique.
Le procès de Jean-Marie Villemin pour le meurtre de Bernard Laroche, en 1993, ne permet pas de faire la lumière sur le meurtre du petit Grégory. Face à face, les pro-Christine et les pro-Laroche se renvoient le cadavre de l’enfant sacrifié.
Le mystère de la Vologne reste entier.
Épisode 5
Le Crépuscule des secrets
Le 11 juillet 2017, le juge Jean-Michel Lambert se suicide à son domicile du Mans. L’ancien « petit juge » de l’affaire Grégory n’a pas supporté que l’enquête soit ouverte à nouveau, trente-trois ans après les faits. Lambert est la quatrième victime de la malédiction de la Vologne.
Si le dossier Grégory est réouvert, c’est grâce à l’obstination de Jean-Marie Villemin, qui n’a jamais cessé de creuser les pistes ouvertes par le juge Simon avant son accident, et notamment celle du complot familial. Son travail a trouvé un écho chez les juges de Dijon, qui veulent terminer l’œuvre de leur prédécesseur, et chez les gendarmes, qui veulent prendre une revanche sur la police.
Après un gigantesque travail de synthèse reprenant l’ensemble du dossier, deux nouveaux suspects sont apparus : Marcel et Jacqueline Jacob, l’oncle et la tante de Jean-Marie Villemin. Selon l’hypothèse des gendarmes, c’est à eux que Bernard Laroche aurait remis l’enfant après l’avoir enlevé. Un crime collectif, familial… Arrêtés, entendus, placés en résidence surveillée, les deux septuagénaires nient tout en bloc…
La malédiction continue.
• 16 octobre 1984
Le corps de Grégory Villemin, 4 ans, est découvert dans la rivière la Vologne (Vosges), pieds et mains liés. Son oncle a reçu plus tôt l’appel téléphonique d’un « corbeau » revendiquant l’assassinat. Le lendemain, les parents de l’enfant reçoivent une lettre anonyme : « Ton fils est mort. Je me suis vengé. »
• 5 novembre 1984
Bernard Laroche, le cousin du père de l’enfant, est inculpé d’assassinat et écroué. Sa belle-sœur, Murielle Bolle, alors âgée de 15 ans, et des expertises graphologiques le mettent en cause. Elle se rétracte ensuite et les expertises sont annulées pour vice de forme.
• 29 mars 1985
Jean-Marie Villemin, le père, tue d’un coup de fusil Bernard Laroche, libéré en février, dont il est convaincu de la culpabilité.
• 5 juillet 1985
Le juge Lambert inculpe Christine Villemin d’assassinat et la place sous mandat de dépôt. Les éléments à charge sont une nouvelle étude graphologique la désignant comme le corbeau, ainsi que des cordelettes identiques à celles ayant servi à attacher Grégory, retrouvées dans la cave du domicile familial.
• 16 juillet 1985
Bien qu’enceinte de six mois, Christine Villemin a entamé depuis la prison de Metz-Queuleu une grève de la faim. Finalement, la chambre d’accusation de Nancy, relevant l’insuffisance des motifs de mise en détention provisoire, la libère. Mais elle confirme dans le même temps l’ordonnance de mise en accusation.
• Mars 1987
La chambre d’accusation de la cour d’appel de Dijon annule une cinquantaine de pièces et ordonne un supplément d’information qui sera confié au juge Maurice Simon.
• 24 décembre 1987
Jean-Marie Villemin est libéré. Placé sous contrôle judiciaire, il est assigné à résidence dans l’Essonne.
• Janvier 1990
Le juge Simon est victime d’un infarctus qui le plonge dans le coma. À son réveil, il ne se souvient plus de l’affaire Grégory. Il laisse derrière lui un dossier de 19 000 pages comprenant plus de 200 auditions.
• 3 février 1993
La mère bénéficie d’un non-lieu pour « absence totale de charges », lors du procès pour le meurtre de son propre enfant.
• 16 décembre 1993
Jean-Marie Villemin est condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour le meurtre de Bernard Laroche. Il sera libéré quelques jours après, ayant purgé l’essentiel de sa peine en détention préventive.
• 30 juin 2004
L’État est condamné à verser 35 000 euros à chacun des parents de Grégory pour dysfonctionnement de la justice.
• 3 décembre 2008
La cour d’appel de Dijon, saisie par les époux Villemin, ordonne la réouverture de l’enquête pour une nouvelle recherche d’ADN sur plusieurs éléments (cordelettes, vêtements, lettres, etc.).
• 24 avril 2013
Les résultats ADN sont insatisfaisants.
• 14 juin 2017
Près de trente-trois ans après la mort de Grégory, un rebondissement spectaculaire intervient. Le grand-oncle et la grand-tante de Grégory, Jacqueline et Marcel Jacob, ainsi que Ginette Villemin, la belle-sœur du père de Grégory, sont tous trois interpellés, soupçonnés de complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime.
• 16 juin 2017
Jacqueline et Marcel Jacob sont mis en examen et incarcérés pour enlèvement et séquestration suivie de mort. Le couple est remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire quelques jours plus tard. Leurs avocats dénoncent une absence de preuves et réclament la « nullité de la mise en examen ».
• 29 juin 2017
Après avoir été interpellée à son tour, Murielle Bolle est mise en examen et incarcérée pour « enlèvement suivi de mort ». De nouveaux éléments détenus par les enquêteurs attesteraient sa complicité dans le meurtre de Grégory.
• 11 juillet 2017
Le juge Jean-Michel Lambert est retrouvé mort à son domicile. Il explique dans une lettre les raisons de son suicide, ses ratés dans l’enquête sur la mort du petit Grégory, qui a hanté sa vie.
• 28 juillet 2017
Murielle Bolle est confrontée à l’un de ses cousins dans le cadre de l’enquête. Ce dernier affirme avoir été témoin du lynchage commis par les parents et la sœur de Murielle Bolle à son encontre, après qu’elle eut accusé Bernard Laroche, son beau-frère, d’avoir commis le crime, la poussant à se rétracter. Jusqu’à aujourd’hui, la femme désormais âgée de 48 ans maintient que son beau-frère est innocent.
• 10 septembre 2017
Le Journal du dimanche cite un rapport de gendarmerie qui « affirme que Bernard Laroche est l’auteur de l’enlèvement », en compagnie de Mme Bolle, une deuxième équipe ayant tué l’enfant.
• 4 octobre 2017
Les avocats des époux Jacob déclarent avoir la preuve qu’ils participaient à une réunion syndicale à leur travail au moment du crime.
• 20 novembre 2017
Des alibis « invérifiables » pour l’avocat des parents Villemin. La cour d’appel autorise finalement Mme Jacob à rentrer chez elle le 20 novembre 2017, M. Jacob le 20 décembre 2017, puis Mme Bolle le 25 avril 2018.
• 16 mai 2018
La chambre de l’instruction de Dijon annule les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob et lève leurs contrôles judiciaires.