Que faire quand on n’a que des pattes ou des ailes pour élever ses petits rejetons ? On fait comme les humains, on se débrouille ! Et dans la nature, les systèmes D ne manquent pas. Inventaire rigolo de ces Super Parents de la nature.
L’éducation des petits s’avère la préoccupation la mieux partagée dans le règne animal. Qu’ils pèsent un gramme ou une tonne, qu’ils soient 17 ou unique, les bébés focalisent l’intérêt de leurs parents jusqu’à l’épuisement. Et tout comme chez l’humain, il n’existe pas de modèle familial unique, ni d’organisation type pour subvenir à tous leurs besoins.
Dans le cocon
Le réalisateur de documentaires Jo Shinner est allé voir de plus près ce qu’il en retournait. En visite dans l’intimité domestique de plusieurs espèces, il nous révèle celles qui élèvent seules leur progéniture, celles qui trouvent plus aisé d’être en couple et enfin celles qui s’en remettent à la communauté pour régler la question. Chacune, en fonction de son cadre de vie et de l’importance qu’elle accorde à la filiation génétique, a développé une éducation parentale différente, parfois émouvante, souvent surprenante. Pour toutes ces espèces, les moments de jeux et de complicité en famille sont rares mais tellement tendres. Il est surtout très inédit de les voir d’aussi près.
Vivre en famille
Dans ce film, Les Super Parents de la nature : vivre en famille, la parentalité repose avant tout sur le couple. La voix au timbre si particulier d’Anouk Grinberg attire l’attention sur la répartition des rôles qui souvent s’établit selon l’écosystème. Par exemple, les renards polaires et les fous de Bassan se relayent auprès des petits pour les nourrir non-stop. Les flamants des Caraïbes, mâle et femelle, produisent quant à eux un lait rouge vif très riche. La grenouille des fraises, elle, cache sa progéniture dans des piscines privées pendant que le mâle défend le territoire.
100 % papa ?
Souvent, le père ne s’implique que lorsqu’il est absolument certain d’être le géniteur. Mais comment font-ils pour en être sûrs ? Le lion, après avoir reniflé la portée de la mère, n’hésite pas soit à tuer les lionceaux qu’il ne reconnaît pas soit à jouer comme un papa poule avec les siens. Quant au fou à pieds bleus, il expulse les œufs qu’il n’a pas fécondés. Dans le doute, le guépard, moins jaloux, a une vue plus large de la préservation de son espèce et élève pareillement tous les petits. En revanche, le bruant des roseaux apporte moins de nourriture au nid lorsqu’il n’est pas sûr de l’origine de ses oisillons.
L’infidèle
La bande-son très originale de ce documentaire enchaîne sur ce thème avec le titre, très à propos, d’Amy Winehouse You Know I’m Not Good. Car question monogamie, toutes ne sont pas fidèles comme l’harfang des neiges : les manchotes d’Adélie, à l’instar de l’albatros des Galapagos, donnent de gros coups de bec au contrat. Mais le comportement le plus étonnant reste celui du gorille. Délaissé par sa belle, le dos argenté est capable d'assumer les deux rôles pour son bébé. D’une tendresse folle, le comportement des animaux nous renvoie, en miroir, l’image de nos propres vies et nous rappelle les épreuves à surmonter pour survivre dans un monde « sauvage ».
Diane Ermel
Cette semaine, « Grandeurs Nature » propose d’aller à la rencontre de ces super parents et de les regarder à l’œuvre avec leur progéniture. Certains parents restent auprès de leurs petits longtemps après leur naissance et veillent sur eux avec une incroyable attention. D’autres les abandonnent Chez d’autres encore, ce sont les pères qui assurent l’apprentissage et le nourrissage durant les premières années de la vie.
Nous allons ainsi découvrir le mode de vie d’un couple de souris en Californie où l’instinct paternel du mâle n'apparaît que s’il est stimulé par sa partenaire. Les parents manchots de la Terre Adélie en Antarctique ont d’autres mœurs et, pour eux, il est impensable de quitter leur œuf plus de cinq minutes. Les femelles guépards quant à elles utilisent les relations sexuelles pour garder les mâles à leurs côtés et partager ainsi la garde des petits. À travers ces histoires émouvantes racontées sur fond d’une bande-son rythmée et enlevée, toute la richesse des relations à l’intérieur des familles animales se déploie soulignant cette incroyable vitalité des animaux pour perpétuer l’espèce.
La semaine prochaine, « Grandeurs Nature » propose un second film consacré à ces super parents de la nature intitulé Vivre en communauté.
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Un film documentaire de Jo Shinner
Une production de la BBC