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Film événement sur Réunion la 1ère !
Découvrez le film inédit SELMA, qui retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Johnson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.
Fiche Technique
Réalisation Ava DuVernay
Avec David Oyelowo, Tom Wilkinson, Carmen Ejogo, Common, Oprah Winfrey, Tim Roth...
Genre Drame, Historique, Biopic
Durée 128'
2015
SELMA est la chronique de tous les événements, petits et grands, qui se sont déroulés : le face-à-face intense entre Martin Luther King et le président Lyndon Johnson, le rôle trouble joué par le FBI et l’irréductibilité de tous ces hommes et ces femmes ordinaires qui se sont sacrifiés et ont fait bloc pour obtenir l’égalité des droits civiques. Il en ressort la peinture saisissante d’un tournant de l’histoire des États-Unis et d’un destin hors norme, celui d’un homme qui surmonte doutes et obstacles pour devenir un leader, et surtout un rassembleur capable de changer le monde.
Au cours du printemps 1965, une série d'événements dramatiques va changer pour toujours le cours de l’Histoire
et la conception moderne des droits civiques en Amérique : de courageux marcheurs, conduits par Martin Luther King Jr., ont tenté par trois fois de former un cortège pacifique reliant la ville de Selma à celle de Montgomery, en Alabama. Avec une revendication simple : le droit de vote. Les violents affrontements, le succès de la dernière marche et le Voting Rights Act de 1965 qui s’ensuivirent font désormais partie de l’Histoire. L’importance cruciale de cette aventure humaine, où se mêlent luttes dans les coulisses du pouvoir, détermination des manifestants et dilemme personnel de King, n’avait jamais été montrée au cinéma.
UNE HISTOIRE INEDITE AU CINEMA
La réalisatrice Ava DuVernay a comblé ce manque avec un film sans compromis et animé d’un sentiment d’urgence. Aucun grand studio de cinéma ne s’était jusqu’alors intéressé à la vie de Martin Luther King ou au mouvement pour les droits civiques. Ava DuVernay a cherché la vérité sous le vernis de l’icône pour faire de King un être de chair et de sang. Il s’agissait de mettre à nu l’homme qu’il était, avec des défauts et ses doutes, mais animé par une force d’âme et une flamme constamment ravivée par son peuple. Elle a voulu raconter l’Histoire telle que les gens qui y avaient participé s’en souviennent aujourd’hui.
Elle explique : « Je me suis efforcée d’être au plus près de la vérité : les faits et les témoignages sont plus forts que tout ce que l’on peut inventer. Aucun personnage du film n’est la somme de plusieurs autres. Chacun d’eux a vraiment existé, s’est vraiment battu, a vraiment accompli toutes ces choses. La réalité est bien plus fascinante que
n’importe quelle fiction. J’ai très vite su que mon rôle devait être celui d’une conteuse, la conteuse de leur histoire. Comme la traductrice des sentiments qui habitaient profondément ces hommes et ces femmes. »
Ava DuVernay, dont la propre famille vient d’Alabama, poursuit : « SELMA se fait l’écho de la voix d’un grand leader, de toute une communauté qui triomphe du tumulte, et d’une nation s’efforçant d’évoluer pour une société meilleure. J’espère que ce film nous rappellera que ces voix méritaient d’être toutes entendues. »
Si Martin Luther King est la figure centrale du film, la réalisatrice a choisi de parler aussi de tous ces gens qui ont joué un rôle fondamental dans la construction et le soutien du mouvement citoyen. Elle souhaite faire la lumière
non seulement sur des événements phares mais aussi sur leurs ressorts humains.
Ava DuVernay souligne : « On a tendance à associer Martin Luther King à une statue, un discours, en oubliant qu’il était avant tout un homme complexe, assassiné à 39 ans après s’être battu pour des libertés dont nous jouissons tous aujourd’hui. »
La réalisatrice s’est aussi attachée à communiquer au récit un sentiment d’urgence, une immédiateté qui parle au
public d’aujourd’hui. Elle note : « Il arrive qu’on soit plombé par un drame historique, or SELMA parle d’aujourd’hui,
aborde un sujet universel qui touche tout le monde, peu importe le sexe, la race et la religion. Nous avons tous été un jour confrontés à des barrières ; ce film parle des gens qui ont réussi à les faire tomber. »
BONUS
Le Soutien Oprah Winfrey
La présentatrice star américaine Oprah Winfrey s'est investie dans la production de SELMA et a même interprété le rôle Annie Lee Cooper.
David Oyelowo (qui interprète le Dr King) fait la connaissance d’Oprah Winfrey sur le tournage du MAJORDOME de Lee Daniels. C’est à cette occasion qu’il lui parle de son rêve d’incarner Martin Luther King Jr. Il raconte : « Je m’étais enregistré répétant le fameux discours de King et j’ai demandé à Oprah son avis sur ma prestation. À partir de là, ce projet est devenu pour elle comme une obsession. Elle tenait à ce qu’il aboutisse ! »
Elle a accompagné le film en visionnant les essais, les rushes, en discutant du montage : elle a pesé sur tous les aspects de la production.
A propos du film, Oprah Winfrey raconte : « Ce qui m’a le plus enthousiasmée dans SELMA a été de montrer ces gens qui ont rendu possibles les trois mois que Martin Luther King a passés à Selma. Ce film est leur histoire. C’est grâce à tous ceux qui l’ont soutenu en coulisses que King a pu réaliser l’impensable. Bien sûr, c’était un homme unique, incroyablement charismatique, spirituel, motivé, un vrai meneur d’hommes et de femmes, mais seul, il n’aurait jamais pu accomplir une telle révolution. »
La performance d'acteur de David Oyelowo
C'est lorsque David Oyelowo s'installe aux Etats-Unis que l'acteur, d'origine britannique, décide de tout faire pour jouer Martin Luther King. Il se souvient : « Ce fut un périple qui dura sept ans. Tout ce temps m’a permis de m’immerger dans le rôle, de tout apprendre sur King, sur le mouvement pour les droits civiques et son impact sur l’histoire américaine. »
Plus l’acteur en apprend sur l’homme, plus sa détermination à l’incarner grandit. Être de nationalité anglaise lui a donné le recul nécessaire pour voir au-delà du mythe présent dans tous les livres d’histoire et creuser ce qu’étaient sa philosophie, sa foi et ses combats. Il ajoute : « Je n’ai pas grandi avec Martin Luther King comme figure mythique, ce qui m’a permis de l’appréhender comme un être humain, un personnage autrement complexe. Pour autant, l’admiration que j’éprouvais envers lui n’a fait que croître à mesure que j’en apprenais davantage sur sa vie. » David Oyelowo s’est physiquement transformé pour le rôle, en prenant du poids et en se rasant la tête afin de ressembler à Martin Luther King. Mais il met surtout en avant son travail sur son expressivité et le charisme qui irradie de ses discours. Un art dans lequel King excellait ! Il déclare : « Quel que soit mon talent d’acteur, je savais que mon énergie ne suffirait pas pour être à la hauteur de sa maîtrise du discours. Il fallait que je le fasse à la manière de King, c’est-à-dire galvaniser les foules, trouver cette vibration ».
David Oyelowo a dû aussi trouver sa propre voix et ne pas se contenter de reproduire le timbre si particulier de King. Il explique : « Cela m’a pris beaucoup de temps mais lorsque vous incarnez un tel personnage, vous ne pouvez pas vous permettre de sombrer dans la caricature ou l’imitation. Au final, c’est un homme, et non une statue
qui suscite l’empathie du public. Il fallait que je capte l’essence de Martin Luther King, c’est-à-dire son héroïsme tout autant que ses faiblesses, ses défauts, sa manière de parler, sa gestuelle ».
RAPPEL DU CONTEXTE POLITIQUE
Le droit de vote avait été pour la première fois accordé aux Noirs américains (tout au moins aux hommes) en
1870. Cent ans plus tard, il faisait pourtant toujours l’objet d’obstructions systématiques dans de nombreux États. Au début des années 60, l'état d'Alabama est devenu le point névralgique des luttes pour les droits civiques depuis qu’à Montgomery, Rosa Parks avait refusé de céder sa place dans un bus où Blancs et Noirs étaient séparés.
À travers tout l’État, des greffiers locaux empêchent les citoyens noirs de pouvoir voter, en les soumettant de manière impromptue à des tests de lecture et d’écriture ultra complexes conçus pour provoquer leur échec. Sans oublier les poll taxes largement répandues – le paiement d’une taxe préalable pour pouvoir voter – qui décourageaient les plus pauvres et pénalisaient ceux qui avaient réussi à s’inscrire sur les listes et voulaient exercer leur droit de vote.
En 1965, il y avait des comtés entiers en Alabama où pas un seul Noir n’avait pu voter en 50 ans !
Dans la ville de Selma, où seulement 130 Noirs sur 15 000 avaient pu s’inscrire comme électeurs, des citoyens commencèrent à s’élever contre ces injustices et à s'organiser. C’est en janvier de la même année que Martin Luther King Jr., jeune pasteur devenu le plus influent défenseur du mouvement de lutte non-violent contre le racisme, débarque à Selma pour soutenir les manifestants locaux.
Lors des deux années précédentes, King avait donné à Washington son mémorable discours « I Have a Dream » Il venait également de recevoir le Prix Nobel de la Paix et avait été désigné « Homme de l’Année » par le Time Magazine qui voyait en lui le « Gandhi américain ». Son arrivée à Selma va faire monter la tension d’un cran dans
les deux camps...