Suite et fin du diptyque de Steven Soderbergh sur la vie d’Ernesto « Che » Guevara. Guérilla se concentre sur son retour en 1967, après deux ans d’absence de la vie publique. Le film raconte la révolution en Bolivie, qui marque l’ultime épisode de l’existence de l’iconique révolutionnaire.
Après une première partie épique et glorieuse (L’Argentin), Steven Soderbergh se concentre, dans Guérilla, sur la chute du Che. Le réalisateur change de dispositif technique et de format. Après l’esthétique léchée hollywoodienne du premier opus, place à la caméra à l’épaule et à une image plus réaliste, presque documentaire. L’enjeu est de montrer le retour d’Ernesto Guevara transfiguré après des années d’absence. Benicio Del Toro, impeccable dans le personnage, joue un Che vieillissant mais toujours aussi déterminé. Un rôle qui lui vaut d’ailleurs le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 2008.
Après Cuba, c’est donc au tour de la Bolivie de mener sa révolution, un combat perdu d’avance. Car en plus du soutien américain au gouvernement bolivien, le Che doit faire face aux dissensions dans ses propres rangs, ainsi qu’à une opinion publique défavorable à sa cause. À noter la présence dans le film de Matt Damon en prêtre allemand à la solde des États-Unis. L’acteur participe ici à un des sept films qu’il a tournés avec Soderbergh.
Ludovic Hoarau
Biopic
Réalisation Steven Soderbergh
Production Wild Bunch, Telecino, Laura Bickford Productions, Morena Films
2008
Durée 135 min
Avec Benicio Del Toro, Carlos Bardem, Demian Bichir, Rodrigo Santoro…