Bienvenue au duo d'enquêteurs coriaces et attachants de la série Mongeville. Au programme, des intrigues fortes et bien ficelées, portées par des personnages énigmatiques à souhait...
A l'heure de notre mort
Dans une grande bâtisse désaffectée qui fut autrefois le pensionnat Saint-Louis, le corps d'un vieil homme est découvert. C'est celui de l'abbé Mazard, l'ancien directeur du pensionnat fermé depuis trente ans.
Le lieutenant Axelle Ferrano, du SRPJ de Bordeaux, sollicite l'aide du juge Mongeville qui dispose d'éléments sur une affaire remontant à la fin des années 70 : un élève de Saint-Louis avait été soupçonné d'avoir volontairement provoqué la noyade de l'un de ses camarades dans la Garonne. Mais Mongeville devra chercher plus loin dans le passé, et avec l'aide d'Axelle, ils vont ainsi découvrir que c'est au coeur des années 30, lorsque le bâtiment abritait un orphelinat, que se trouve l'explication d'un meurtre commis près de quatre-vingts ans plus tard et qui met à jour l'une des plus terrifiantes affaires d'avant-guerre...
Série policière de 10 X 90 min
Création, scénarisation, adaptation, dialogues et réalisation : Jacques Santamaria
Avec : Francis Perrin, Marie Mouté, Pierre Aussedat, Gauthier Baillot, Isabelle Petit-Jacques, Audrey Beaulieu, Peggy Leray, Christophe Reymond, Francis Delaive, Stéphanie Bataille, Cyril Long, Marguerite Dabrin, Valérie Nataf
Production : Son et Lumière, avec la participation de France 3 et de France Télévisions, du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée et de la RTS Radio Télévision Suisse
Année : 2013
Comment ce rôle d’ancien juge est arrivé jusqu’à vous ?
Je connais Jacques Santamaria depuis longtemps. Nous avions très envie de retravailler ensemble puisque j’avais déjà tourné avec lui une fiction de la collection Chez Maupassant : Le Vieux. Il m’a proposé le personnage de Mongeville, un rôle éloigné de ceux que j’avais l’habitude d’interpréter. J’ai été très flatté d’apprendre qu’il l’avait écrit pour moi. Et puis j’ai aimé l’ambiance chabrolienne qui se dégageait de son scénario, peuplé de personnages à la psychologie complexe qui dissimulent des passés lourds et des choses parfois inavouables.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce personnage d’ancien juge d’instruction ?
C’est un homme sobre, tout en retenue. On devine qu’il cache tout un monde, une souffrance, une vie. Mongeville est un homme solitaire et mystérieux qui ne laisse apparemment rien transparaître et, pourtant, on sent qu’il détient un pouvoir, qu’il tire certaines ficelles. Il peut aider Axelle (Marie Mouté), la jeune enquêtrice de la PJ, pour laquelle il éprouve une grande sympathie. Sa fille ayant disparu, Mongeville fait une sorte de transfert sur elle. Outre l’association de leurs compétences professionnelles, je ressens aussi leur rencontre comme celle d’un père sans fille et d’une fille sans père, puisqu’elle rejette le sien. Étant moi-même père de six enfants, je suis très sensible au rapport père-enfant. Je pense que je n’aurais pas pu jouer ce rôle il y a quelques années. Il tombe pile au moment de la maturité du comédien que je suis.
Tantôt Mongeville entre dans un rapport de maître à élève avec Axelle, tantôt il se révèle obsédé, hanté, voire un peu inquiétant. Quel regard portez-vous sur cette dualité ?
C’est vrai que lorsque nous avons tourné la scène dans la forêt dans laquelle Axelle et Mongeville suivent la piste d’une jeune fille disparue, Marie Mouté a vraiment eu peur de moi ! Cet ancien juge a plein de facettes. On a envie de savoir ce qu’il pense, ce qu’il ressent, qui il est vraiment. Avec Axelle, il cherche, notamment au travers de sa passion pour l’ornithologie, à lui donner des clés pour résoudre les troublantes affaires de suicides auxquelles elle est confrontée. La passion de Mongeville pour les oiseaux est en même temps une source d’évasion et une manière de se concentrer pour étendre son champ de réflexion et gagner en lucidité sur la nature humaine. Il applique ses méthodes de fin observateur d’oiseaux aux hommes.
Que pensez-vous du lien complexe qui se tisse entre Mongeville et Axelle ?
Je crois qu’il en joue beaucoup. Mongeville est un homme brillant qui cherche à être admiré et craint à la fois. Il est presque dans la manipulation avec Axelle, sur laquelle il a un ascendant, et prend parfois un certain plaisir à la déstabiliser. Mais elle le sent et se défend jusqu’à surprendre Mongeville, dont elle a identifié les failles, les blessures. Ce qui rend le couple équilibré dans ses rapports de force. Il y a aussi une vraie tendresse entre eux. Notamment quand ils baissent un peu la garde et évoquent leur solitude. Mon personnage dit d’ailleurs une très jolie phrase à Axelle : « J’ai une solitude d’avance… »
Comment s’est passé votre travail avec Jacques Santamaria ?
Depuis le Maupassant, je sais que nous sommes faits pour travailler ensemble. Comme moi, Jacques aime rire. Il a donc régné une belle ambiance sur le plateau puisque nous savions nous détendre et nous concentrer aux bons moments. Quand il m’a parlé de Mongeville, Jacques m’a dit qu’il voulait que j’ai en tête les rôles de Michel Serrault dans Mortelle Randonnée de Claude Miller et dans On ne meurt que deux fois de Jacques Deray. Ensuite, sur le plateau, nous n’avons pas eu besoin de beaucoup nous parler. D’un regard, d’un geste, d’un sourire, on se comprenait. Je soupçonne qu’il ait mis énormément de lui dans son personnage de Mongeville. Raison pour laquelle je suis encore plus touché de l’incarner. C’est un vrai cadeau.
MARIE MOUTÉ, UNE BELLE RENCONTRE
C’est la première fois que je travaillais avec Marie, dont je connaissais et appréciais le travail, notamment dans Chambre 11, issu de la collection Chez Maupassant, de Jacques Santamaria, ou au cinéma, dans Travaux, on sait quand ça commence…, de Brigitte Roüan, avec Carole Bouquet. Quand on s’est vus lors de la première lecture, nos regards se sont croisés et tout a été évident. Nous savions que notre couple allait fonctionner, que la complicité était là. Marie a une beauté rare, dans le sens où elle fascine. Elle incarne à merveille son rôle de flic appliquée, déterminée et qui laisse, en creux, deviner ses fragilités. Ce qui rend le personnage d’Axelle très touchant.