À 21 heures, « L'Odyssée du loup », une histoire vraie racontée par Kad Merad, suivi de « L’Odyssée du loup : secrets de tournage » à 22h30.
Chassé de sa meute, un jeune loup doit affronter seul son destin et survivre dans un monde dominé par les hommes. Des forêts de Roumanie jusqu’aux bords de l’océan Atlantique, il parcourt des kilomètres à la recherche d’un nouveau territoire à conquérir et d’une femelle avec laquelle il pourra fonder une nouvelle meute. Sa meute. Une incroyable histoire basée sur des faits réels : l’histoire de Slava le loup.
Il y a près de 100 ans était abattu le dernier loup en France. La disparition des grands prédateurs incarne l’avènement de l’ère de l’Homme, qui règne en maître absolu sur la Terre. Et puis, dans les années 90, une rumeur a commencé à se répandre. Des loups seraient de retour dans les Alpes. Non pas réintroduits comme d’autres espèces ont pu l’être... Ils seraient revenus d’eux-mêmes, naturellement, venant de l’Italie... Aujourd’hui, on compte 350 individus en France. Cette réapparition du loup est un changement de paradigme. Un signe que la domestication du monde n’est peut-être pas définitive et que la vie sauvage peut revenir par elle-même. Le loup en est l’incarnation. Comme si cet animal des contes de notre enfance, en revenant dans nos forêts, permettait un réenchantement du monde.
L’Odyssée du loup raconte une histoire vraie. Celle d’un loup qui va se battre pour survivre. Un loup migrant, se moquant des frontières installées par les hommes, prouvant au passage que la nature n’en a pas, justement, de frontière. Ce film est aussi l’histoire d’un loup à l’ère de l’Anthropocène. Celle d’un loup du XXIe siècle qui s’adapte aux nouvelles règles du monde. Un loup qui se confronte sans cesse à l’Homme. À sa brutalité parfois, à ses constructions, ses routes, ses usines.
L’Odyssée du loup nous interrogera sur l’avenir du loup mais, plus loin encore, sur le rapport que notre société entretient avec « le sauvage ».
La soirée continue à 22h30 avec L’Odyssée du loup, secrets de tournage, dans les coulisses du film à la rencontre des hommes et des femmes qui dédient leur vie à cet animal longtemps craint.
1 an d’écriture, de recherches scientifiques et de préproduction
6 mois d’imprégnation pour les animaux principaux
12 mois de tournage
Un voyage de 3 500 km à travers les plus beaux paysages d’Europe
Réalisateur
Vincent Steiger
Scénario
Vincent Steiger
et Anne-France Dautheville
Production
Paprika Films et Galatée Films,
avec la participation de France 2
Produit par
Laurent Baujard
et Pierre-Emmanuel Fleurantin
pour Paprika Films /
Jacques Perrin, Olli Barbé et Nicolas Elghozi
pour Galatée Films
Directeurs de la photographie
Jérôme Bouvier et Daniel Meyer
Image
Jeanne Guillot et Antoine Marteau
Coordinateur animalier
Pascal Treguy
Premier assistant réalisateur
Martin Blum
Unité documentaire
de France Télévisions
Catherine Alvaresse
et Coraline Roch
Pourquoi avoir accepté de raconter ce voyage ?
C’était une volonté de Vincent Steiger de choisir ma voix pour son film. Je suis un grand fan de documentaires animaliers, notamment ceux qui se déroulent en Afrique du Sud, au Botswana, en Tanzanie… Mais, pour moi, cette odyssée est plus proche de la fiction que du documentaire. Ce long métrage, inspiré d’une histoire vraie, est relativement romancé, puisque des scènes ont été créées, des personnages ont été inventés. En racontant ce voyage, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour Slava, ce héros chassé par les siens et contraint de fuir afin de trouver un nouveau territoire et de former une autre meute. Finalement, cette histoire aurait pu être une fable signée Jean de La Fontaine.
Au fil de ce parcours, qu’avez-vous trouvé de surprenant ?
J’ai beaucoup aimé la scène de la chasse au sanglier, avec ce long travelling latéral où l’on suit la course du mammifère. Un passage remarquable en termes de mise en scène, digne d’un Star Wars ! J’ai été bluffé par la qualité du dressage qui prépare ces animaux à être de véritables acteurs. Vraiment, rendons hommage à ces équipes et à leur chef animalier, qui ont réalisé un travail incroyable et exercent un métier du cinéma peu connu.
Comment considérez-vous le travail de narration ?
C’est pour moi un autre aspect de mon métier de comédien. Raconter n’est pas identique à du commentaire. La vraie difficulté consiste à épouser l’image, à se fondre dans l’instant, tout en y mettant de la personnalité. Il faut être à la place du loup mais aussi du spectateur, donner des informations mais aussi ajouter la légèreté propre à la comédie. Cela demande une grande précision, comme un travail d’horlogerie ou d’orfèvrerie. À chacun sa méthode… Je suis plutôt un orateur instinctif, je ne fais pas chauffer ma voix pendant des heures !
Quels enseignements peut-on tirer de la cohabitation entre l’homme et le monde sauvage ?
Ce film a la vertu de ne pas prendre parti pour les animaux ou pour les hommes. J’aimerais qu’on puisse en conclure qu’on devrait partager nos territoires le plus souvent possible. Même si j’ai conscience que la présence du loup engendre de grandes difficultés pour les éleveurs, souhaitons que cette cohabitation soit un jour possible.
Propos recueillis par Béatrice Cantet.
L’Odyssée du loup raconte l’aventure d’un animal magnifique, un loup nommé Slava, son voyage à travers l’Europe, son histoire d’amour avec une louve, sa quête d’un territoire qui le conduit de la Roumanie jusqu’aux Pyrénées. Slava a parcouru plus de 3 500 km à travers l’Europe, une aventure qui l’a obligé à se confronter à la présence de l’Homme, à l’émiettement des forêts, au découpage des pays par les voies ferrées et les autoroutes, impossibles à traverser. Mais Slava est un loup astucieux, opiniâtre. Il se confronte aussi aux autres animaux. Ceux dont il peut se nourrir, ceux avec qui il peut nouer des alliances de circonstances et ceux qu’il faut craindre. Jusqu’au jour où il rencontre une louve solitaire comme lui. Avec elle, il va tenter de créer une meute, dans un endroit qui sera le leur et permettre ainsi la survie de l’espèce. Perpétuer le cycle. Tout au long du film, nous épouserons le point de vue de Slava. Ses peurs, ses besoins, ses « émotions ». Nous intégrerons à l’image cette vision du loup. Se mettre à sa place, voir comme lui, sentir comme lui, entendre comme lui. Nous tâcherons de comprendre ses réactions, son instinct, comment il survit, comment il s’adapte. Du parcours de Slava, nous ne connaissons avec certitude que le point de départ et le lieu qu’il a choisi pour reconstituer sa meute. L’itinéraire proposé dans ce film est le fruit d’une enquête minutieuse, de recherches, à la fois éthologiques, comportementalistes et scientifiques. À travers l’incroyable voyage de Slava, le film propose aussi d’exposer la difficulté pour la faune sauvage de cohabiter avec l’Homme. Des quatre espèces de grands prédateurs européens, seul le loup n’a pas eu besoin d’aide pour se réapproprier les espaces dont il avait été chassé. Le choix du loup comme personnage principal n’est donc pas anodin : c’est un animal emblématique, grand voyageur, intelligent, opportuniste, le seul capable d’entreprendre un tel périple.