France 5 célèbre la musique avec un opus inédit des « Clefs de l’orchestre de Jean-François Zygel ». À la Maison de la Radio, à Paris, le pétillant maestro décortique les « Danses symphoniques », de Serge Rachmaninov, avec la complicité de l'orchestre philharmonique de Radio France, dirigé par Joshua Weilerstein.
Les mélomanes peuvent être à la fête. Le pianiste et compositeur Jean-François Zygel offre, encore une fois, une de ses incroyables leçons musicales. Avec la fougue et le sens de la pédagogie qui le caractérisent, il analyse un nouveau monument de la musique classique, les Danses symphoniques de Rachmaninov. Cette œuvre grandiose en trois parties est, comme l’appelait le compositeur russe, sa « dernière étincelle ». Un testament musical que ce grand pianiste du XXe siècle composa en 1940 aux États-Unis, où il s’était exilé.
Avec l’aide de l’orchestre philharmonique de Radio France, Jean-François Zygel dissèque les différents mouvements du morceau, parfois instrument par instrument, pour en révéler l'extraordinaire richesse. Après l’introduction mystérieuse de la première partie, Rachmaninov construit le thème principal autour d’un arpège de trois notes. Répétant ce motif rythmique, les bois, les cordes et les cuivres se répondent, avant de laisser place au saxophone alto et aux violons pour une mélodie romantique. Pour conclure, il reprend le thème de sa première symphonie, écrite quarante-cinq ans plus tôt, qu’il adoucit avec les cordes, les flûtes, la harpe et le glockenspiel.
La deuxième danse est une valse singulière où le voluptueux côtoie le lugubre. Les cuivres fanfaronnent alors que les violons y sont tantôt mélancoliques, tantôt exaltés. Enfin, son troisième mouvement est une danse macabre, dont le thème principal est basé sur le Dies iræ, une séquence médiévale empruntée à un requiem et mettant en scène l’Apocalypse. On y retrouve tous les ingrédients musicaux du fantastique, un genre cher aux compositeurs russes. Une « porte ouverte sur un autre monde » qui inspira l’industrie cinématographique américaine, faisant de Rachmaninov le compositeur le plus pillé par Hollywood.
Amandine Deroubaix
Magazine
Durée 82 min
Réalisation Colin Laurent
Production Camera Lucida Productions / Radio France, avec la participation de France Télévisions et de la RTBF
Année 2015