LE JOUR OU HITLER A PERDU LA GUERRE
La Case du siècle

Le jour où… Hitler a perdu la guerre

Documentaire - Dimanche 2 avril 2017 à 22.35

Aveuglé par sa mégalomanie et ses précédentes victoires, Hitler lance, le 22 juin 1941, une grande offensive militaire contre l’Union soviétique. Il ne le sait pas encore, mais il signe alors sa défaite. Reconstitutions et images d’archives à l’appui, ce documentaire revient sur cette journée qui a changé le cours de la guerre.

Au printemps 1941, le IIIe Reich est à son apogée. En moins de deux ans, galvanisée par son Führer, l’armée allemande est parvenue à occuper les deux tiers de l’Europe, de la Norvège à la Grèce, de la Pologne à la France, et à y faire régner sa loi. Rien ne semble pouvoir arrêter le dictateur nazi, qui se considère sans sourciller comme « le plus grand chef de guerre de tous les temps ». Persuadé de sa supériorité, Hitler décide seul de la stratégie et du calendrier des opérations militaires. Il impose à ses généraux le principe de la Blitzkrieg, la guerre éclair, avec un étonnant succès. Le petit caporal, qui, pendant le premier conflit mondial, exerçait déjà ses talents d’orateur auprès de ses camarades de tranchée, a parcouru bien du chemin. Sa mégalomanie et son sentiment d’invincibilité se trouvent renforcés par la vitesse de son ascension politique.

Le temps de la réussite

Dès 1921, il prend en main la direction du groupuscule d’extrême droite bavarois dont il fait partie depuis deux ans, le rebaptise, en dessine le logo — la croix gammée — et crée une milice paramilitaire, la SA (section d’assaut). Condamné en 1923 pour avoir tenté de renverser le gouvernement du Land, il écrit en prison Mein Kampf. Dans son manifeste politique, il expose sa vision du monde et ses plans de conquête territoriale, notamment à l’Est. Le livre passe inaperçu lors de sa publication, mais pas pour longtemps. La crise de 1929 qui frappe l’Allemagne de plein fouet change la donne et lui apporte l’adhésion populaire.

Après son accession au pouvoir en 1933, le nouveau chancelier met immédiatement en application son programme expansionniste et raciste. Il commence par annexer la Sarre en 1935, administrée par la Société des nations depuis 1918 ; en violation ouverte du traité de Versailles, il rétablit la conscription et multiplie les effectifs de la Wehrmacht par cinq ; face à l’absence de réaction internationale, il donne ordre à son armée d’entrer en Rhénanie démilitarisée. La France et la Grande-Bretagne protestent, cette fois, mais n’interviennent pas. À Moscou, Staline confie alors à ses proches collaborateurs que « la guerre mondiale arrive et les Occidentaux ne feront rien pour l’empêcher ». Le maître du Kremlin sent que les Russes sont dans la ligne de mire des nazis et sait qu’il n’est pas prêt pour les affronter.

Le tournant de la guerre

Après l’Anschluss, le rattachement de l’Autriche, en 1938, et le traité de Munich qui autorise l’Allemagne à annexer les provinces germanophones de Tchécoslovaquie, Hitler vise la Pologne. Mais, avant de s’y attaquer, il veut s’assurer de la neutralité de Moscou. Il propose alors en toute discrétion à Staline un pacte de non-agression entre les deux nations. Ce dernier, qui a auparavant tenté de se rapprocher de la Finlande, de la France et de la Grande-Bretagne, sans succès, accepte. D’autant plus qu’il voit dans l’accord germano-soviétique l’opportunité de récupérer des territoires perdus par l’URSS depuis 1918.

Mais l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 est celle de trop. Britanniques et Français déclarent la guerre à l’Allemagne. Les troupes se massent à la frontière mais ne bougent pas. C’est la drôle de guerre. Après des mois d’observation de part et d’autre, la Wehrmacht passe à l’attaque le 10 mai 1940. En quelques semaines, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Luxembourg, Belgique et France capitulent.

Enhardi par ses victoires, Hitler ne pense plus qu’à la Russie. Violant l’accord passé avec Moscou, il fait acheminer, entre l’été 1940 et le printemps 1941, 2 millions d’hommes le long des frontières soviétiques. Le 22 juin, l’opération Barbarossa, est lancée. Dès 3 h 30, les bombes pleuvent sur les villes, les avions sont détruits au sol et les lignes de défense, enfoncées. C’est un désastre. Mais les Allemands ne connaissent pas encore la farouche détermination de l’Armée rouge, ni les rigueurs des terribles hivers russes. En ordonnant l’invasion de l’URSS ce 22 juin, le dictateur nazi a perdu la guerre.

Beatriz Loiseau

LE JOUR OU HITLER A PERDU LA GUERRE

Documentaire

Durée 52 min

Auteurs-réalisateurs Laurent Joffrin et Laurent Portes

Production Et La Suite..! (Productions), avec la participation de France Télévisions

Année 2016

 

#lacasedusiecle

Pictogramme francetvpro
Pictogramme Phototélé
Pictogramme France.tv Preview