CARNETS SONORES DE GUADELOUPE
Documentaire

Carnets sonores de Guadeloupe

 

Équipé d’une batterie de micros ultra-sophistiqués et d’un ordinateur portable, le chasseur de sons Christian Holl a traqué les sonorités naturelles de l'archipel guadeloupéen. Un témoignage vivant dans tous ses états, un hymne à la faune et à la flore ainsi qu'à l’environnement unique de ce territoire. 

 

 

Christian Holl, acousticien, compositeur, conteur, ethnologue et artiste de l’Unesco, est chasseur de sons et musicien de la nature. Il parcourt le monde en quête de sonorités naturelles exceptionnelles et utilise les ressources de la nature comme autant d’instruments de musique, pour composer des hymnes dédiés aux espaces sauvages.

Dans ce documentaire, le réalisateur de films animaliers Jean-Yves Collet a pris sa caméra pour suivre le périple de Christian Holl en Guadeloupe. Il accompagne ce capteur de sons hors du commun, du volcan de la Soufrière aux iguanes de l’île de la Désirade, de la bananeraie bio de Bouillante aux vestiges de la prison d’esclaves de Petit Canal, des cris des bernard-l’ermite aux épines des cactus et leur musique enjouée…

Christian Holl a fait de sa passion son métier. Toujours à l’écoute de la moindre sonorité, qu’elle émane du bruit émis par un animal, du passage du vent dans des feuilles ou encore des résonances produites par les épines d’un cactus, Christian Holl est un chasseur sonore curieux de tous les bruits et sons qui l’entourent.

A la Désirade, avec l’aide d’enfants, il part sur les traces du bernard-l’ermite qui se chasse à l’oreille. Sur les flancs de la Soufrière, il capture la respiration sulfureuse du volcan. Avec émotion sur les ruines de la prison de Petit-Canal, il écoute les sons émis par un fromager — aussi appelé « arbre aux esclaves » — qui semble encore résonner de la mémoire des douleurs endurées. Dans une bananeraie, avec l’aide de capteurs ultra sensibles, il va faire écouter à l’agriculteur qui l’accompagne des sons émis par le monde microscopique qui grouille sous les feuilles, mais inaudibles à l’oreille nue. 

Christian Holl compose des mélodies entièrement créées à partir des sons qu’il collecte, ceux-ci étant des instruments de musique naturels exceptionnels. Il se sert du grand orchestre que lui propose la nature pour composer une œuvre originale à nulle autre pareille. Ces créations deviennent la musique endémique et caractéristique d’un lieu et en exprime toute l’âme.

Documentaire

Réalisation 
Jean-Yves Collet

Production 
Flair Production
Avec la participation de France Télévisions

Durée
52 minutes

2021

3 questions à Christian Holl

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier de chasseur de sons ?

Chasseur de sons, mais aussi compositeur. Cela fait maintenant plus de trente ans que je sillonne notre planète pour habiller les documentaires « nature » de leurs partitions sonores et musicales. M’immerger totalement sur le terrain est pour moi une source d’inspiration inépuisable. Au fil de mes voyages, j’ai mis au point un système d’enregistrement innovant qui permet d’être à l’écoute du cœur de la matière, qu’elle soit minérale, végétale ou animale. Je révèle ainsi la partition secrète de la planète, « l’âme sonore du monde »… Artiste de l’Unesco, je capte les résonances et les empreintes sonores du patrimoine mondial comme l’écoulement de la sève et de l’eau des cavités spongieuses des baobabs de Madagascar. Une manière personnelle de faire l’éloge du « vivant »  dans tous ses états...

En Guadeloupe, quels sont les sons qui vous ont le plus marqué ? 

Mon premier souhait a été d’entendre battre le cœur ancestral de l’île, en d’autres termes, ausculter la pulsation intérieure du volcan de la Soufrière. Ses poumons crachent du souffre, et moi, c’est justement cette respiration sulfureuse du volcan que je voulais capter, enregistrer, ressentir… Il en résulte un son étonnamment grave et sourd, d’une puissance implacable, sauvage, écrasante…

Ensuite, ma rencontre avec des « têtes-à-l’anglais », des cactus propres aux Petites Antilles. C’est la résonance de leurs épines qui m’intéressait, pour composer au final un hymne dédié à la nature de l’archipel guadeloupéen. Ce végétal a pu m’offrir un magnifique instrument de musique.

Enfin, la prison de Petit-Canal, triste vestige de l’esclavage perpétré durant les siècles passés, n’est plus que ruines de pierre et de fer rouillé qui envahissent les végétaux. Parmi eux, un « arbre aux esclaves », soit un fromager qui a poussé au centre même de la prison. On y suppliciait jadis les esclaves récalcitrants en les ligotant à son tronc épineux. L’arbre, bien sûr, n’y est pour rien, mais la musique qu’il me livre via mes capteurs est étrangement douloureuse. Comme si des larmes intérieures coulaient sur les piquants en disant : « Souvenez-vous ! » 

Avez-vous prévu de renouveler cette expérience dans d’autres territoires d’Outre-mer ? 

Oui, l’idée est de décliner ce premier épisode aux autres territoires d’Outre-mer, afin de faire découvrir leurs beautés et leur richesses à travers leurs empreintes sonores. Un deuxième épisode en Guyane est déjà écrit et prêt à être tourné. Mais la décision de poursuivre l’aventure ne m’appartient pas…

Teaser

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Visuels

©Flair Production
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