Temps fort S06
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Le 9 décembre dernier, le service militaire adapté (SMA) a fêté ses 60 ans d'existence. Créé aux Antilles-Guyane à l'initiative de Michel Debré, alors Premier ministre, sur proposition du général Jean Némo en 1961, le SMA s'est étendu au fil des ans à l'ensemble des départements et collectivités d'Outre-mer. Aujourd'hui, il accompagne chaque année plus de 6 000 jeunes Ultramarins volontaires en difficulté, âgés de 18 à 25 ans, pour leur faire acquérir des compétences professionnelles et sociales, et leur offrir un accompagnement socio-éducatif en régime d’internat. Depuis sa création, le service militaire adapté a formé plus de 150 000 jeunes et réussi l'insertion de plus de trois personnes sur quatre, dont la moitié dans un emploi durable. Retour sur ce dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle innovant.
Depuis soixante ans, le service militaire adapté (SMA) a pour vocation d'aider de jeunes Ultramarins à trouver leur place dans la société française. Il s'adresse majoritairement à des femmes et des hommes majeurs de moins de 26 ans, éloignés de l’emploi et résidant dans les territoires d'Outre-mer suivants : la Martinique, la Guadeloupe (accord avec Saint-Martin), la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie (accord avec Wallis-et-Futuna) et la Polynésie française.
Durant neuf mois, des militaires enseignent à ces volontaires la discipline et la force du collectif tandis que des civils les forment à un métier utile dans leur région. Une coopération souvent efficace, qui permet à de nombreux jeunes en difficultés scolaires ou familiales de retrouver le chemin d'une vie professionnelle stable.
En parallèle, des valeurs comme le respect, la discipline, l'entraide ou encore le dépassement de soi leur sont inculquées afin qu’ils deviennent demain des citoyens éclairés.
De la Guyane aux Champs-Élysées, en passant par Mayotte et Tubuai en Polynésie, ce film raconte l'aventure étonnante de jeunes originaires de cette France des trois océans et leurs parcours pour s'épanouir dans leur vie future.
Inédit
52 min
Réalisation
Laurent Bouit
Production
Camera One Television
Avec la participation de
France Télévision
2021
Documentaire disponible sur france.tv preview
3 questions au général Claude Peloux
Depuis le 1er août 2021, le général de brigade Claude Peloux est le nouveau commandant du SMA. Pour ce père de trois enfants, saint-cyrien et ancien commandant du Régiment du service militaire adapté de Guadeloupe, les trois principales valeurs du SMA sont la rigueur, l'engagement et la confiance. Rencontre.
1. En quoi le service militaire adapté est-il indispensable aujourd'hui pour l’insertion socioprofessionnelle de jeunes Ultramarins en difficulté ?
Le passage au sein d’un SMA permet à un jeune éloigné de l’emploi de découvrir les valeurs du travail, mais également de trouver un endroit où on lui montre qu’on lui fait confiance et où il apprend à avoir une bonne image de lui-même. Le SMA, c’est la pédagogie de la réussite. Les chiffres des volontaires quittant le SMA avec soit un emploi soit une poursuite de formation démontrent le rôle indispensable de ce dispositif au bénéfice des jeunes Ultramarins.
2. Vous êtes depuis le 1er août dernier le commandant du SMA. Quels enseignements tirez-vous de vos expériences passées pour exercer cette fonction ?
Mon parcours professionnel assez diversifié m’a déjà permis en tant que chef de corps de passer par le SMA et de bien connaître le dispositif. La carrière miliaire a pour vertu de permettre de développer des qualités relationnelles, de commandement, qui, dans un dispositif comme le SMA, permettent naturellement de développer de l’empathie. L’empathie est une qualité essentielle au sein du SMA, que l’on retrouve chez tous les encadrants. On se doit d’être exemplaire, rigoureux, juste, mais profondément humain pour comprendre, accompagner et aider les jeunes.
3. Le SMA a doublé ses effectifs depuis 2010 et maintient un taux d’insertion remarquable, entre 73 % et 77 %. Quels sont les prochains enjeux ?
Les premiers enjeux sont déjà de garantir le recrutement, de maintenir la qualité de la formation et le taux d’insertion des volontaires dans les différents territoires. Les prochains enjeux vont consister à répondre aux sollicitations politiques, en passant de 6 000 à 6 200 bénéficiaires d'ici à fin 2022, tout en s’adaptant aux potentiels des territoires, avec par exemple à Mayotte la création d’une compagnie supplémentaire. Le nouveau dispositif à Hao, en Polynésie française, va garantir aussi un élargissement du nombre de volontaires avec, dès l’été 2022, 40 nouveaux jeunes qui seront présents sur l’atoll. Dès janvier, nous serons sur place en chantier d’application pour mettre en état le site afin de recevoir les volontaires dans les meilleures conditions. Les enjeux à venir vont aussi passer par le développement de nouvelles filières de formations qui s’inscrivent dans les besoins des entreprises pour demain : le codage ou encore les économies vertes et bleues en font partie. Vous le voyez, le SMA n’est jamais figé, ni dans une attitude attentiste. Au contraire, nous sommes plus que jamais tournés vers les attentes des entreprises locales et les besoins des territoires et départements pour poursuivre la mission dans l’esprit initial de sa création, voilà soixante ans, sous l’impulsion du général Némo.
« Le SMA, c’est la pédagogie de la réussite. »
Général Claude Peloux, commandant du SMA