INFRAROUGE
INFRAROUGE PRÉSENTÉ PAR MARIE DRUCKER

Phobies scolaires : le mal de grandir

Mardi 28 mai 2019 à 23.20

Ce sont des collégiens comme les autres, mais ils souffrent de phobie scolaire. À Montpellier, un service de pédopsychiatrie unique en France les accueille. Pour la première fois, une caméra les a suivis. Une année de thérapie pour, peut-être, reprendre le chemin de l’école.

 

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Résumé :

Ce sont de bons élèves. Ni décrocheurs, ni surdoués : des collégiens comme les autres. Un jour, pourtant, ils ont éprouvé une peur panique à l’idée de retourner à l’école.

 

« Phobie scolaire » : l’expression est récente, et le mal qu’elle décrit encore mystérieux. Chaque année, des milliers d’adolescents disparaissent des cours de récréation. La scolarité leur est devenue insupportable.

Pourquoi ces jeunes font-ils un refus de l’école ? Quelles sont les peurs qui les tétanisent ? Les adultes sont désemparés : enseignants, mais aussi parents, qui voient leur enfant s’enfermer dans son mal-être.

À Montpellier, une pédopsychiatre accueille ces jeunes adolescents déscolarisés en hôpital de jour. Elle les aide à cerner leurs angoisses, à apprivoiser leurs peurs pour mieux les surmonter.

Pour la première fois, une caméra a pu suivre le travail du Dr Hélène Denis et de son équipe. Ce sont d’autres apprentissages qui se jouent entre ces murs : apprendre à se connaître par la psychothérapie, à respirer par le yoga, à s’entraider par les jeux de rôle… Une petite salle de classe, avec un professeur unique, maintient le lien avec l’univers scolaire.

 

Dans l’effectif cette année, il y a Léane, 13 ans. Elle adore l’école. Mais sa peur de l’échec et des mauvaises notes la paralyse.

Nolann, lui est en 5ème. Sa peur des autres, de leur jugement, lui rend impossible l’idée de retourner au collège.

Lila, elle, a peur de tout. Des autres, des profs, des notes... de grandir aussi.

Et Laurie, qui est en 6ème, dit avoir « peur de sa peur ».

Quatre petits cabossés, quatre ados noués par le mal de grandir.

Le film les suit pendant toute une année, de leur arrivée dans l’unité jusqu’à leur retour au collège et à une vie « normale » à la rentrée suivante.

 

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NOTE D’INTENTION

Par Cécile Tartakowsky

 

C’est ce silence qui m’a surprise lors de ma première visite dans ce service.

Le même silence que la société impose à ce phénomène dérangeant : de plus en plus d’enfants, nos enfants, n’arrivent plus à prendre le chemin de l’école.

L’école, qui pour eux représente une totalité sociale, l’équivalent du travail des adultes, qui s’ajouterait à toutes leurs relations amicales ou amoureuses, l’école qui veut dire société, cette école leur fait peur au point qu’ils l’abandonnent et se retranchent dans la solitude.

Cet auto-bannissement m’a toujours fascinée. Et puis le Dr Hélène Denis a jailli dans le couloir silencieux.Une silhouette bondissante, cheveux courts, verbe direct. Le Dr Denis va droit au but, avec les visiteurs comme avec les enfants. Elle ne cherche pas à éradiquer les causes, mais à apprivoiser les conséquences. Elle apprend aux enfants à connaître leurs angoisses et à vivre avec, en les réduisant peu à peu. Dans cette optique, il est plus efficace d’apprendre à respirer pour surmonter ses crises d’angoisse, comme on laisse passer un orage, que de remonter aux traumas de la petite enfance. Et ça marche : après 6 mois ou 1 an de soins, Hélène le feu follet remet ses petits éclopés de l’école dans le grand bain. Et le silence redevient le joyeux vacarme d’une cour de récré. Du silence aux cris de joie, de l’isolement au retour dans le groupe : c’est ce chemin de renaissance que j’ai voulu prendre avec eux. En filmant au plus près, sans cacher les blessures, mais sans les fouiller non plus. En laissant le temps aux enfants de trouver leurs mots.

En tournant au besoin la caméra vers le contrechamp des parents. En suivant au jour le jour les progrès et les rechutes de ces ados qui apprennent juste à vivre.

 

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Biographies :

 

CÉCILE TARTAKOWSKY

Cécile Tartakovsky s’attache depuis toujours à raconter, ce qui ne se voit pas, ou presque pas. La solitude, la vieillesse, la marginalité. Plusieurs fois primée, elle pose son regard sur ceux qui sortent du cadre ou ne veulent pas y entrer.

 

FRÉDÉRIC CAPRON

Frédéric Capron a réalisé de nombreux reportages et documentaires pour France Télévisions. Mettant ses images au service de films de société engagés, il a notamment travaillé sur lapprentissage, le malaise paysan ou les travailleurs sans logement.

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#INFRAROUGE
 

Un film de 52 minutes

Écrit par Cécile Tartakovsky

Réalisé par Cécile Tartakovsky et Frédéric Capron

Produit par Patrice Lorton pour CAPA

Avec la participation de
France Télévisions

Pôle documentaires Société & Géopolitique France Télévisions 
Anne Roucan
Renaud Allilaire

Directrice de l'unité documentaires de France télévisions 
Catherine Alvaresse

 

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Le documentaire est disponible en visionnage sur 
https://www.francetvpreview.fr/

 

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