Au cœur de la salade

Pauvre en calories, riche en vitamine C et en sels minéraux, la salade est considérée comme l’aliment sain et diététique entre tous. Les Français l’adorent sous toutes ses formes (laitue, frisée, roquette, mâche, etc.) et, grâce aux semenciers, de nouvelles variétés hybrides apparaissent régulièrement sur le marché. Il en existe aujourd’hui près de 500 en France et elles sont toujours plus adaptées aux intérêts du producteur comme aux besoins du consommateur : plus résistantes aux maladies, productives, attrayantes, faciles à préparer, elles se conservent également plus longtemps, favorisent le sommeil… Qui dit mieux ?

La face cachée de la salade verte

Récemment, pourtant, l’idylle des Français avec « leur » salade a été mise à mal. À l’origine du scandale, la publication d’une étude menée par l’association Générations futures, qui révèle que l’immense majorité des salades présentes sur le marché contient des résidus chimiques et, plus grave encore, que plus d’une salade sur dix comporte des traces de pesticides interdits dans notre pays. La DGCCRF*, l’instance qui effectue chaque année ce type d’analyses sur des milliers de fruits et légumes, a confirmé la mauvaise nouvelle. Et révélé que les résidus, même très faibles, retrouvés dans nos salades contenaient des traces de perturbateurs endocriniens sources de dysfonctionnements hormonaux et d’épidémies de cancers hormono-dépendants.

L'engouement pour les sachets

Dans ces circonstances, la salade bio a le vent en poupe. Et la salade en sachet, réputée plus fraîche et plus pratique, s’est frayée une brèche et ne cesse de gagner du terrain. Malgré son coût deux voire trois fois plus élevé, sept Français sur dix en consomment désormais régulièrement. Une tendance durable ? Une nouvelle étude pourrait une nouvelle fois tout remettre en cause. Des scientifiques américains pointent en effet du doigt le risque de contamination microbienne (salmonelle, Listeria) de cette salade conditionnée sous atmosphère modifiée, de même que les techniques de prélavage au chlore dont elle fait l’objet. Celles-ci essoreraient une partie non négligeable de ses qualités nutritionnelles et ne seraient d’aucune utilité pour débarrasser les feuilles de résidus de pesticides…

Jean-François Parouty

* Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.