Meurtres à l'île de Ré
Fiction - Inédit - Samedi 23 avril à 20.55
Deux gendarmes, trois affaires criminelles, soixante-dix ans d’écart... François Basset et Jules Maillard (à la réalisation), Marie Deshaires et Catherine Touzet (au scénario) tricotent un efficace polar qui sent bon les embruns et le sel. Avec Bruno Salomone et Théo Frilet.
Tout commence par la découverte du cadavre d’un bagnard sur la plage de la citadelle de Saint-Martin-en-Ré, comme pour rappeler que la forteresse, édifiée par Vauban, fut jusqu’en 1938 le lieu de regroupement des condamnés français aux travaux forcés avant leur départ pour la Guyane ou la Nouvelle-Calédonie. Enfin, évidemment, un faux bagnard... mais dans une tenue rayée tout ce qu’il y a de plus authentique.
L’affaire est d’autant moins ordinaire et d’autant plus délicate que la victime est Frédéric Aubert, patron de l’hôtel des Colonnes, sur le port, et ami intime du procureur Philippe Clergeau. Le commandant de gendarmerie Pelletier (Bruno Salomone), chargé de l’enquête, marche sur des œufs. Sur beaucoup d’œufs à la fois, à vrai dire, puisqu’il doit dans le même temps accueillir son nouvel adjoint, le jeune Robin Garnier (Théo Frilet), et qu’il a dans les pattes Margaux (Lucie Lucas), sa demi-sœur, venue rendre visite à leur père, qui purge une longue peine de prison pour le meurtre et le viol d’une adolescente, cinq ans plus tôt. La jeune femme, étudiante en droit, est persuadée de l’innocence de cet ancien alcoolique et compte bien faire rouvrir le dossier ; Pelletier, lui, est convaincu du contraire et a coupé toute relation avec son géniteur.
C’est une règle d’or de tout bon polar qui se respecte : deux affaires criminelles différentes sont faites pour s’attirer mutuellement. L’enquête révèle rapidement qu’Aubert était en contact avec Pelletier père, lequel, se passionnant en amateur pour l’histoire des bagnards partis de l’île de Ré, a mis la main sur le dossier du père d’Aubert, l’un des derniers condamnés aux travaux forcés, en l’occurrence pour le meurtre de sa petite amie. Autre règle d’or, donc : deux affaires criminelles qui se sont attirées ont tendance à faire des petits. Et voilà comment on se retrouve, sur une étendue de soixante-dix années, avec trois morts, deux meurtriers – en tout cas jugés tels, mais, évidemment, on sait ce que c’est… – et un assassin à trouver. Beau travail...
C.K.G.
