C’est un monument de la chanson française, le chanteur populaire par excellence. A 70 ans, il a marqué de son aura trois générations et vendu plus de 100 millions de disques.
A l'occasion de ses adieux à la chanson et de sa toute dernière tournée, Michel Sardou a accepté de se livrer pour nous comme jamais. « Michel Sardou, le film de sa vie » retrace 50 ans de tubes et toutes les étapes de la carrière de l’artiste : les débuts difficiles, les polémiques, les triomphes et les engagements, avec des archives personnelles, inédites ou rares, sans oublier toutes les chansons qui ont émaillé son parcours. Michel Sardou se confie à Laurent Luyat et ses amis les plus proches apportent leurs témoignages tout au long du film : Jacques Revaux, Pierre Billon, Victoria et Guy Bedos, Didier Barbelivien, Michel Fugain, Sylvie Vartan et son fils Davy.
Réalisation
Laurent Luyat
Frédéric Benudis
Production
Black Dynamite
Cyril Prod
3ème Œil productions
Unité Divertissements France 3
Marie-Claire Mézerette
Frédéric Valencak
Nicolas Oliver
Rare à la télévision, Michel Sardou se dévoile en toute simplicité dans un document exclusif et inédit. Devant la caméra de Laurent Luyat, le monument de la chanson française revient sur une carrière musicale hors du commun. Un film unique qui donne également la parole aux intimes qui entourent l’artiste depuis ses débuts. Laurent Luyat, auteur du documentaire, nous en dit plus. Entretien.
Pourquoi un documentaire sur Michel Sardou ?
Mon but était de faire un film qui puisse faire office de document référence sur l’artiste Michel Sardou.
Je connais toutes ses chansons par cœur. Je l’ai vu une trentaine de fois en concert. C’était un rêve de faire un documentaire sur lui. Quand j’ai appris il y a un an qu’il mettait un terme à sa carrière, j’ai contacté son équipe : en premier lieu Pierre Billon, ami d’enfance et réalisateur de son dernier album. Avec son agent, ils en ont parlé à Michel, qui me connaissait et a donné son aval. L’idée a été soumise ensuite à France 3 par Black Dynamite et Cyril Féraud, les producteurs du projet.
Qu’est-ce qui vous fascine autant dans le personnage ?
Sa voix exceptionnelle. Même ceux qui l’aiment moins reconnaissent qu’il a une voix hors norme. Il a en outre des textes très forts. Il sait raconter des histoires avec des curseurs très hauts. Puis, il y a aussi son tempérament : Il est cash et assume ses prises de position.
Sardou est-il un chanteur qui touche toutes les générations ?
La Famille Bélier, sortie en 2014, lui a permis de toucher un public très jeune avec les reprises de ses chansons par Louane. Il touche donc effectivement toutes les générations, car ses chansons sont connues de tous : « La maladie d’amour », « Être une femme », « Les lacs du Connemara »…
Que va-t-on découvrir à son sujet ?
On aurait pu dire mille et une choses à son sujet, mais j’ai voulu m’arrêter sur le Sardou chanteur. Celui qui se raconte à travers ses chansons. La première partie du film évoque ses débuts, et notamment ses galères, car il a tout de même mis cinq ans avant de réussir à percer.
Il y a ensuite le Sardou sex symbol, qui touche un public féminin dès 1973 avec « La maladie d’amour ». Puis celui qui chanta « Être une femme », titre conspué par les féministes.
Ce documentaire n’occulte d'ailleurs rien, en retraçant cinquante ans de chansons.
C'est vrai qu'il y a eu aussi des polémiques…
Oui, j’aborde d’ailleurs toutes les chansons qui ont fait parler : « Le temps des colonies », « Je suis pour », « L’honneur du sergent », « J’accuse ». Il assume tout mais reconnaît que pour une chanson comme « Je suis pour », il y avait peut-être une erreur de dénomination, et qu’il aurait dû l’appeler Le Talion.
Dans « Les villes de solitude », il interprète un personnage paumé, alcoolique, inspiré du héros d’Orange mécanique. Celui-ci clame notamment ses désirs de viol : cela a été une incompréhension totale, car son but n’était évidemment pas d’appeler au viol mais simplement de raconter un personnage. D’ailleurs, à la fin de la chanson, il admet : « Mais c’est vrai que je ne casse rien... ».
Ce qui est étonnant c’est qu’à l’époque ce sont essentiellement des artistes de gauche qui l’ont soutenu, comme Serge Reggiani, Maxime Le Forestier ou Guy Bedos. Il faut aussi savoir qu’il a souffert de cette situation : il a même dû être protégé par des CRS et des bergers allemands. Pris pour cible fin 76-début 77, il a même été contraint de mettre un terme à sa tournée. Il est cependant revenu trois mois après avec un album ayant battu tous les records.
Ces polémiques n'ont-elles pas porté préjudice à son image ?
Tous ceux qui au départ ne l’aimaient pas et qui ont fait l’effort d’aller au-delà des chansons ayant fait polémique sont devenus fans. Qu’il s’agisse de Renaud, Desproges, Guy Bedos et bien d’autres.
Qui avez-vous rencontré ? Comment s'est déroulée la préparation de ce documentaire ?
J’ai rencontré de très proches collaborateurs, comme Jacques Revaux, le compositeur de « My way », « Comme d’habitude », qui a composé toutes les musiques de Sardou pendant trente ans. Pierre Billon, qui réalise son dernier album, Didier Barbelivien, l’un de ses paroliers, Sylvie Vartan également. Mais aussi Victoria Bedos, scénariste de La Famille Bélier, très proche de Sardou, car son père, également présent dans le film, est un grand ami du chanteur. Il y a aussi Mathilde Seigner, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Joffrin, et Davy Sardou, le fils de l’intéressé.
Comment résumer sa carrière ?
C’est l’artiste des records. Il a vendu 100 millions d’albums. Sur quasiment 400 chansons, il peut compter une quarantaine de tubes. Seuls Johnny ou Goldman peuvent en dire autant. Il a également le record du nombre de concerts donnés à Bercy, le record de concerts au Forest National, la plus grande salle de spectacles en Belgique. Il a en outre fait six mois consécutifs à l’Olympia, tous les soirs, de janvier à juin 95. Il a atteint le nombre de 1,2 million de spectateurs au cours d’une seule et même tournée... Ce qui étonne, c’est sa pudeur et son humilité au regard de son succès.