Temps fort SEM 28
Le flic le plus irrévérencieux du PAF reprend du service ! Fidèle à lui-même, Caïn (Bruno Debrandt) devra user de tout son cynisme et de son art consommé de la provocation pour affronter l’adversité. Une cinquième saison sous haute tension.
Souvenez-vous. Nous avions laissé notre Caïn en bien mauvaise posture. Partagé entre la journaliste, Sonia (Hélène Seuzaret), qui porte son enfant, et sa coéquipière, la lieutenant Lucie Delambre (Julie Delarme), il allait vivre une quatrième saison particulièrement tourmentée. Jusqu’à cette scène finale, terrible, où Caïn n’avait pu empêcher un dangereux psychopathe de s’en prendre aux femmes qu’il aimait… C’est donc un homme meurtri que nous retrouvons en ce début de cinquième saison. Mais comme toujours, Caïn sait donner le change. Plus fanfaron que jamais, le roi de la provoc’ use de sa meilleure arme, l’humour noir, pour ne pas sombrer… Et la carapace devra encore se renforcer puisque Caïn se retrouvera confronté à un passé… explosif. Et le ton est donné dès l’ouverture du premier épisode. Au SRPJ de Marseille, Borel (Mourad Boudaoud) débarque avec une bombe autour de la taille… Le détonateur ? Un certain David Wilker (Jérôme Robart), condamné à tort il y a sept ans pour un meurtre qu’il n’a pas commis… Du moins, c’est ce qu’il prétend. Aussi séducteur que manipulateur, l’homme s’aventure donc avec plaisir sur le même terrain de jeu que Caïn et offre ainsi au flic un adversaire de taille.
Au total, ce sont dix épisodes qui composent cette cinquième saison inédite si attendue. Et il y en a, du beau monde ! Parmi les guests de la saison : Jérôme Robart, Cristiana Reali, François Caron, Martin Lamotte, Mylène Demongeot, Gregori Derangère, Nicole Calfan, Hélène de Saint-Père, Philippe Résimont et Gaëla Le Devehat figurent au casting de la série.
Réalisé par Bertrand Arthuys, Thierry Petit, François Velle, Bénédicte Delmas
Une production DEMD Productions Sébastien Pavard
Production exécutive Solune Production / Erika Wicke de Haeck
Producteur artistique et associé Patrick Benedeck, Filmagine
Avec la participation de France 2
Avec Bruno Debrandt (Caïn), Julie Delarme (Lucie), Frédéric Pellegeay (Moretti), Smadi Wolfman (Dr Stunia), Mourad Boudaoud (Borel), Anne Suarez (Gaëlle), Delphine Théodore (Tina).
Bruno Debrandt revient sur son personnage borderline dans cette cinquième saison inédite de Caïn. Des bouleversements en perspective…
Comment s’annonce cette nouvelle saison ?
Bruno Debrandt : Les cartes sont complètement redistribuées au niveau des personnages : tout ne tourne plus autour de Caïn et c’est cela qui est intéressant. Certes, on le voit au début du 1er épisode, seul, comme un bref rappel de sa situation dans la 1re saison, mais là, sa solitude est désarçonnante. On sait qu’il manque quelqu’un : Lucie.
D’autant plus que la fin de la saison 4 était incertaine pour elle…
BD : La production avait beaucoup communiqué sur cette incertitude via les réseaux sociaux en ne postant pas de photos de tournage de Lucie/Julie. Les fans s’interrogeaient sur cette absence qui pouvait signifier qu’elle n’apparaitrait plus dans la nouvelle saison. Mais quand Caïn, au début du premier épisode, quitte son bureau alors qu’ils sont en train de vivre une situation terriblement oppressante au commissariat, on sent que Lucie n’est pas loin. Et leurs retrouvailles sont assez drôles : elle est en train de bronzer sur la plage et lui, avec ses roues ensablées, lui demande de revenir au SRPJ.
Des retrouvailles qui annoncent donc des changements ?
BD : Effectivement, Lucie ne revient pas comme ça, sur un claquement de doigts. Elle revient avec ses conditions à elle, ce qui implique que Caïn devra s’y plier. Pour moi, c’est un des moments-clés de la saison car leur relation évolue. Une nouvelle maturité s’installe mais aussi une plus grande intimité parce qu’ils se connaissent très bien. Et plutôt que de faire bande à part, ils vont retravailler ensemble mais à armes égales.
D’autres changements également concernant les autres personnages, non ?
BD : Le 1er épisode de la saison 5 annonce tout cela avec une scène intense où Borel débarque au commissariat avec une bombe. En y regardant bien, cette scène donne un avant-goût de ce qui se passera tout au long de la saison. Tout va exploser : les personnages, les codes, le rythme et rien ne sera plus comme avant. C’en est même vertigineux : le passé qui ressurgit, les sueurs froides et le ras-le-bol des coéquipiers face aux méthodes des uns et des autres. Il règne une grande fébrilité qui va accélérer la maturité chez les uns et les autres.
Au-delà de l’équipe du SRPJ, les guests et personnages secondaires ne sont pas en reste pour donner du fil à retordre…
BD : C’est vrai que chaque épisode va interroger nos protagonistes de manière très intime et les impacter de façon irrémédiable. Je pense à l’épisode Western où on ne reconnaît plus Caïn. Il déraille complètement et on ne sait pas s’il est dans un état suicidaire ou d’abandon. C’est assez troublant.
Justement, cet épisode n’est pas le seul à se singulariser par son inventivité dans la mise en scène, dans le rythme de la série. Il y a même un retour vers le passé. Cette 5e saison détonne aussi à ce niveau-là.
BD : Maintenant qu’on connaît bien la série, les auteurs peuvent se permettre de casser un peu les codes. On s’est demandé ce qu’ils allaient faire pour se réinventer et continuer à se faire plaisir. Il y a une vraie gageure au niveau de l’écriture : ne pas perdre de vue le cadre et la complexité des personnages et des intrigues. Et ces changements servent à la fois les acteurs mais aussi les personnages qui sont redynamisés. À l’inverse d’une série ultra réaliste, Engrenages par exemple, où les flics sont englués dans une situation inéluctable, Caïn a cette possibilité d’aller où l’on veut. Elle donne un sentiment de légèreté, sans se départir d’une certaine ironie, malgré des intrigues très lourdes.
Caïn est quand même un personnage atypique. Si vous le rencontriez, que lui diriez-vous ?
BD : Je lui dirais : « On m’avait dit que j’avais un frère caché, je suis heureux de le rencontrer ». Je ressens une espèce de fraternité, de gémellité improbable avec lui. En ressortirait peut-être aussi une grande inquiétude liée à une possible compétition ou confrontation. En même temps, ce serait un tel bonheur d’être face à lui : il y a une telle évidence entre lui et moi, semblable à ma rencontre avec Fabrice Malaval*.
Propos recueillis par Mona Guerre
*coach de Bruno Debrandt