PLANÈTE ANIMALE

Planète animale

Événement
Documentaire - Inédit - Dimanche 12 mars 2017 à 21h30 - Sur Réunion 1ère

Planète animale est la version 90 minutes de Planet Earth II, la série au succès planétaire de la BBC. Fruit d'un long travail de réalisation, fort d'une logistique technique ultrasophistiquée, ce documentaire époustouflant, bouleversant et impressionnant retrace les grandes étapes qui scande la vie animale. Rencontre avec François Morel, dont la voix unique guide les téléspectateurs aux quatre coins de la Terre. 
Ce documentaire inédit sera suivi de la diffusion du making of Aventures en terre animale à 22h25.

Entretien vidéo avec François Morel

Entretien avec Mike Gunton et Tom Hugh-Jones, producteurs de Planet Earth II.

Pourquoi avez-vous décidé de donner une suite à Planet Earth ?
M. G.
: Le monde a beaucoup changé depuis la réalisation de Planet Earth, il y a dix ans. En effet, notre manière de voir le monde et notre compréhension de la nature ont évolué. Nous voulions célébrer les merveilles de la nature mais également enquêter et montrer aux téléspectateurs du monde entier comment notre planète avait changé.
T. H. J. : Cela fait dix ans maintenant, et nous avons estimé qu’il serait intéressant d’observer les changements qui se sont produits. Les techniques de tournage et notre compréhension de la nature ont considérablement progressé depuis Planet Earth. Aussi, le dixième anniversaire nous paraissait être le moment idéal pour mettre à jour ce grand classique du documentaire animalier.

En quoi la série Planet Earth II et le film Planète animale diffèrent-ils de l’original ?
M. G.
: Visuellement, Planet Earth adoptait un point de vue quasi divin et disait en substance : « Portons notre regard sur la Terre, prenons la mesure de la planète. » Planet Earth II dit plutôt : « Immergeons-nous dans la vie des animaux et adoptons leur point de vue. » La signature visuelle de la série vous donne l’impression d’être parmi les animaux. C’est très fluide, très actif. Par exemple, vous pouvez voir cet incroyable lémurien faire des bonds en forêt. En temps normal, en filmant une telle scène, nous nous contenterions de l’observer, alors qu’ici, le lémurien saute par-dessus votre épaule, et quand il bondit, vous bondissez avec lui.

Pourquoi avoir choisi un point de vue aussi personnel, aussi intime ?
T. H. J.
: Depuis toujours, nous cherchons à faire le portrait des animaux avec une vision inédite, pour offrir aux spectateurs un point de vue différent sur la nature. Il fallait donc réinventer la série. Notre but était de rendre l’expérience beaucoup plus immersive, en impliquant le public au plus près du règne animal. Si vous voulez une réaction émotionnelle de la part des téléspectateurs, il faut leur montrer les choses du point de vue de l’animal, leur faire ressentir qu’ils sont tout près de l’action. Ce type d’approche est utilisé au théâtre et au cinéma depuis des années. Nous nous sommes donc contentés de les transposer dans la nature.

C’était difficile à réaliser ?
M. G.
: Oh oui ! D’une certaine manière, c’est une évolution de Planet Earth, où nous avions utilisé beaucoup de caméras gyrostabilisées. Nous les avions arrimées à des hélicoptères pour zoomer sur des animaux qui se trouvaient à des kilomètres de distance. Pour Planet Earth II, nous avons installé cette technologie de gyrostabilisation dans les caméras. Ces dernières étaient ainsi libérées du trépied, et les cameramen pouvaient aller là où les hélicoptères n’allaient pas. Le point de vue est plus proche des animaux, et toujours aussi impressionnant.

Quels ont été les progrès techniques majeurs sur le tournage de Planet Earth II ?
M. G.
: Nous avons placé des pièges photographiques à des points stratégiques auxquels les cameramen n’avaient habituellement pas accès. En un sens, ce sont les animaux qui actionnent les caméras. Quand ils passent devant, la caméra se déclenche et commence à tourner. Le léopard des neiges a été filmé à l’aide d’un téléobjectif à environ un kilomètre de distance. Puis, nous sommes retournés sur ce site de tournage et avons surveillé les lieux avec plusieurs douzaines de pièges photographiques. La caméra se trouvait cette fois à un mètre de l’animal. Nous n’aurions jamais pu faire ça avant car les animaux ne se seraient jamais approchés aussi près d’un être humain.
T. H. J. : La manière dont nous avons filmé les léopards des neiges est un excellent exemple de notre innovation en matière de tournage par rapport à Planet Earth. Dans la première série, la simple idée de trouver des léopards des neiges pour les filmer était stupéfiante. Cette fois, nous les avons saisis à leur passage, tout près de la caméra et devant des paysages à couper le souffle.

De quel habitat ou séquence êtes-vous les plus fiers, les plus enthousiastes ?
T. H. J.
: Il y en a plusieurs, mais je dirais l’île Zavodovski. C’est l’un des sites les plus reculés au monde, cela nous a pris plus d’un an pour préparer ce voyage. C’est une petite île volcanique dans le Subantarctique et c’est aussi le foyer de la plus grande colonie de manchots à jugulaire. Les plages de l’île sont généralement trop abruptes pour un atterrissage, alors le seul accès possible se fait par la falaise, avec des vagues de 12 mètres qui s’écrasent autour de vous ! La séquence que nous y avons tournée relate l’incroyable histoire du défi relevé par ces manchots pour survivre et élever leurs petits.
M. G. : La séquence qui est restée gravée dans ma mémoire a été tournée aux Galapagos, où se trouvent les iguanes marins, des créatures fantastiques. Ils pondent leurs œufs dans le sable, près de la côte. Nous les voyons éclore. La caméra suit les bébés lorsque, soudainement, un serpent sort, juste sous la caméra. Quelques secondes plus tard, un deuxième serpent. Et puis encore un, puis un autre, et encore, et encore, et nous voilà avec 20 serpents qui attendaient l’éclosion de ces iguanes. Ils sortent des rochers. C’est une scène à la Indiana Jones. C’est tout bonnement incroyable.

La nouvelle série partage-t-elle le message original de l’impact humain sur l’écologie ?
M. G.
: Tout au long de la série, nous faisons référence au changement fondamental ou à la pression considérable que subissent ces habitats. Dans les montagnes, par exemple, les températures montent, les neiges se retirent toujours plus loin, et l’habitat change pour les animaux qui peuplent ces contrées, comme le léopard des neiges.

Quel aspect de la production a été le plus difficile ?
T. H. J. : Certainement l’incessante quête d’originalité. Chaque fois que nous nous embarquons pour l’une de ces superproductions sur la vie animale, nous souhaitons montrer quelque chose d’entièrement différent ou du moins présenter des histoires familières mais sous un jour nouveau. Notre mission est d’enchanter les gens avec des choses qu’ils ignorent sur la nature.

Qu’y a-t-il de si particulier dans une série produite par l’unité d’Histoire naturelle des studios BBC ?
M. G.
: Je dirais que c’est probablement l’ampleur, dans le sens où nous nous dépassons. Nous venons d’évoquer la séquence sur l’île volcanique Zavodovski, au large de la côte Antarctique. Très peu de gens ont mis les pieds sur cette île. Alors, y aller pour filmer la plus grande colonie de manchots du monde représentait un immense défi. Il nous a fallu un an pour nous y préparer. Nous attirons aussi les meilleurs photographes et directeurs photo. La qualité de nos images est donc toujours exceptionnelle. En outre, nous avons le temps, l’expérience et les ressources nécessaires pour repousser les limites technologiques. Nous recherchons toujours de nouvelles manières de révéler les merveilles de la nature. Et, bien sûr, nous avions David Attenborough, en d’autres termes, le meilleur conteur au monde. Lorsque l’on traite des montagnes, on jouit vraiment d’un point de vue unique, réservé aux privilégiés, un point de vue que seules nos caméras peuvent offrir. J’aime à croire que nous offrons aux téléspectateurs des histoires qui évoluent. Nous racontons la vie des animaux et leurs habitats, pas seulement par le biais de la photographie mais également grâce à nos intrigues.

 

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Une production de l’Unité Histoire naturelle / BBC Studios, en coproduction avec BBC America, ZDF, Tencent et France Télévisions
Producteur exécutif : Michael Gunton
Réalisatrice : Elizabeth White
Productrice exécutive en charge du développement : Vanessa Berlowitz
Équipe caméra principale : Barrie Britton, John Brown, Martyn Colbeck, Tom Crowley, Nick Guy, Max Hug Williams, Jonathan JonesSandesh Kadur, Michael Kelem, Tim Laman, Alastair MacEwen, Mark MacEwen, Pete McCowen, Duncan Parker, Mark Payne-Gill, John Shier, Rolf Steinmann, Gavin Thurston, Tom Walker, Rob Whitworth, Mateo Willis, Richard Wollocombe
Musique par Hans Zimmer, Jacob Shea & Jasha Klebe pour The Bleeding Fingers Custom / Music Shop
Musique interprétée par l’Orchestre de chambre de Londres
Montage : Migel Buck, Nick Corline, Matt Meech, Dave Pearce
Un film raconté par François Morel
Direction artistique : MFP / Viviane Ludwig
Unité Documentaires France 2 : Catherine AlvaresseCaroline Glorion

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