la nouvelle clé des champs
INFRAROUGE PRÉSENTÉ PAR MARIE DRUCKER

La nouvelle clé des champs

Mardi 11 juin 2019 à 22h50

Grâce au parcours de ses personnages et en observant leur vie quotidienne, "La nouvelle clé des champs" répond à des questions essentielles : la rapide désagrégation des campagnes est-elle réelle, inexorable? Ce monde rural est-il un laboratoire pour inventer un nouveau mode de vie alternatif aux problèmes de la ville ?

 

Quartier impopulaire

La nouvelle clé des Champs propose une immersion en Puisaye. Un territoire qui représente bien le tissu qui fait la France. Un territoire où les clichés sur la ruralité sont progressivement recouverts par une réalité différente, souvent innovante et parfois troublante.

 

Car c’est sans doute à la campagne que les choses ont le plus bougé depuis 20 ans, en profondeur, mais sans goût du spectaculaire. Les femmes par exemple y sont devenues des acteurs majeurs de la vie locale, occupant souvent des postes de responsabilité sur le plan politique.

 

Un engagement qui est frappant et particulièrement visible dans les villages où les énergies essaiment et se regroupent pour faire bouger les lignes. Un univers où l‘engagement personnel exprime la volonté d'affronter les défis pour les résoudre.

 

Comme une pièce de théâtre

 

Le film repose sur des données claires :

 

Unité de lieu : Saint-Sauveur-en-Puisaye. A 170 km de Paris, au nord de la Bourgogne, dans la région d’Auxerre. Un territoire rural ou l’agriculture n’est plus, et de loin, la principale activité.

 

Unité de temps : de l'été à l'hiver, des moissons aux premières neiges, du désespoir à l'espoir, de la tradition à l’innovation.

 

Intrigue : Grâce au parcours de ses personnages et en observant leur vie quotidienne, "La nouvelle clé des champs" répond à des questions essentielles : la rapide désagrégation des campagnes est-elle réelle, inexorable? Ce monde rural est-il un laboratoire pour inventer un nouveau mode de vie alternatif aux problèmes de la ville ? 

 

LE CADRE

 

Regardant vers l'Est, un paysage plat, uniforme. D'une parcelle de terre à l'autre, ne reste que la trace des bornages. Toutes les haies ont été déracinées au fil des remembrements pour faciliter le va-et-vient des engins motorisés.

 

Regardant vers l'Ouest, un autre monde. Celui d'hier, du temps des bocages. Autour des étangs, les arbres s'emmêlent, bois vivant et bois mort. Ici, la nature poursuit son règne, installe sa loi et impose aux hommes qui la cultivent un climat de lutte incessante.

 

Deux lignes d'horizon, donc. L'une, comme aplatie, où le jaune des cultures de colza côtoie le vert des blés en herbe, le brun sableux des terres fraîchement retournées jusqu’à former comme un tableau de Mondrian. L'autre, touffue, sombre, où la lumière transparaît au gré des clairières et d'où s'échappent encore des vols d'oiseaux, comme au temps où Colette y grandit.

 

Les deux se rejoignant en un seul paysage, celui du Nord de la Bourgogne, du département de l'Yonne, un mélange de terres généreuses et grasses (celles des grandes étendues de l'industrie céréalière, toutes propices au rendement) et de terres lourdes et humides où la survie ne peut se faire qu'en respectant la culture de parcelles de petites tailles, les normes de la paysannerie ancestrale.

 

Tout autour, lieux-dits, bourgs et villages. Au-delà : l'urbain, la ville, Auxerre, puis Dijon, un autre univers. Nous sommes aux extrémités du cadre.

 

Cette diversité des paysages souligne la notion de continuité territoriale et de mouvement de l'un à l'autre au travers de ces espaces. Cela d'autant plus qu'à chaque terroir correspond un enracinement identitaire, un regard porté sur son monde et ce qui l'entoure. Il s'agira, par le biais de la géographie, des espaces de vie et de travail, de souligner la diversité des parcours, donc des points de vue.

 

Tout commence plutôt mal

 

Aujourd'hui, 900 habitants, 1400 avant la guerre de 14-18, stable depuis quelques années. Il y a 20 ans, cette campagne se vidait. « C'était mieux avant » faisait office de refrain.

Pour les médias traditionnels, pas de camps de réfugiés, pas de cité difficile, pas d'immigration, pas de grosse industrie qui licencie. Pas d’intérêt. Et pourtant, aucune grande ville française n'a subi aussi fortement les transformations de notre société durant les 100 dernières années, que ces régions rurales françaises.

 

D’abord l'agriculture ancestrale des grands-parents, puis leurs fils adeptes de l'intensif et du tout-engrais des années 60 – 80, avec des tracteurs gros comme des camions qui ont éradiqué les haies, pour finalement, avec les petits-enfants, revenir au bio en accord avec les pratiques modernisées des arrière-grands-parents, le tout dans une même famille en à peine quatre générations. De quoi engendrer beaucoup de discussions et de disputes familiales !

 

Jadis, la campagne fonctionnait car elle était constituée comme une toile d'araignée, en réseaux. En quelques décennies, beaucoup de pièces maitresses de ce réseau ont sauté et tout l'édifice est parti à vau-l'eau. Plus aucun médecin de campagne qui se déplace, plus de trains, moins de facteurs etc. Les fermes riches des années 40 sont devenues des bâtisses en ruines, les animaux ont été vendus ou abattus pour non-respect des normes européennes, leurs occupants sont devenus des hommes des bois, vivant du RSA. Comment s'adapter quand tout va trop vite pour le temps de la culture et de la campagne ? Silence, découragement ?

 

 

Quartier impopulaire

 

NOTE D’INTENTION DE LA REALISATION 

La nouvelle clé des champs est un film-enquête. Intimiste car ce travail repose sur une relation de confiance établie par Andrew Orr sur le long cours. En effet, c'est une traversée complice de plus de vingt ans qui permet de saisir les paroles sans les trahir, avec une sincérité réciproque. Subjectif car cette intimité est née d'une communauté de vie. Auteurs et acteurs se confondent. Habitants d'une même terre, voisins, ils sont donc nécessairement partie prenante de l'histoire, sans faux semblant ni abus de pouvoir. Car ce film-enquête sera un film d'investigation tout en veillant à se tenir à distance. Il faut donc un point de vue qui permette de prendre du recul, comme pour s'abstraire, pour observer, à grande échelle, mais aussi pouvoir décrocher, plonger jusqu’à l'observation du détail. Comment concentrer le regard sans perdre de vue le cheminement des informations ?
Il faut prendre de la hauteur, beaucoup de hauteur. 

 

 Quartier impopulaire

 

 

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#INFRAROUGE
 

Un film de 52 minutes

Écrit par Andrew Orr et Pierre Bourgeois

Réalisé par Pierre Bourgeois et Andrew Orr

Produit par  Olivier Mille

pour ARTLINE FILMS

Avec la participation de
France Télévisions

Pôle documentaires Société & Géopolitique France Télévisions 
Anne Roucan
Renaud Allilaire

Directrice de l'unité documentaires de France télévisions 
Catherine Alvaresse

 

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Le documentaire est disponible en visionnage sur 
https://www.francetvpreview.fr/

 

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Stéphanie Lacroix
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