Tous au Lido pour le Sidaction

Quel est votre rôle dans l’opération Sidaction ?
J’ai été contacté par le Sidaction pour être le parrain de la 3^e édition du concours VIH Pocket films*, dont on va pouvoir découvrir les lauréats sur France Ô. Mon rôle est d’informer un peu les jeunes sur le virus du sida et surtout de les inciter à se renseigner sur la question.

Peut-on rire d’un sujet aussi grave ?
Au début, j’ai eu assez peur de faire une vidéo sur le sujet. Je ne savais pas comment l'aborder. Je craignais de mal m’y prendre et de desservir la cause plus qu’autre chose. Ce n’est pas facile de faire rire à propos d’une maladie qui peut encore être mortelle. Alors, j’ai essayé de trouver des références. J’ai eu beau chercher, dans toute l’histoire du sida, il n’y a eu aucun article, vidéo ou sketch humoristique s'y rapportant. Pas plus que de comique ayant osé une vanne sur le sujet. 

Comment avez-vous procédé alors ?
L’association Sidaction m’a fait parvenir de la documentation sur une étude menée auprès des jeunes dans laquelle j’ai découvert des statistiques assez alarmantes. C'est ce qui m’a donné l’idée de me moquer des gens qui croient encore en des clichés du Moyen Âge sur le VIH. Comme, par exemple, que le sida s’attrape en buvant dans le verre de quelqu’un de malade ou en s’asseyant sur des toilettes. Ces croyances stupides sont déjà en elles-mêmes des vannes.  

Est-ce que cette vidéo a changé quelque chose dans votre travail ?
C’était un challenge intéressant de par la difficulté du sujet. Mais je me suis aussi aperçu à cette occasion que la « notoriété » de mes vidéos pouvait servir une bonne cause. Je l’avais déjà un peu fait en traitant de thèmes comme les dangers de l’alcool ou le racisme. Mais là, j’ai pu davantage mesurer la portée de mes propos et leur impact.

Pourquoi, selon vous, les jeunes ne se renseignent pas davantage sur le VIH ?
On en parle moins depuis quelques années et, bizarrement, plus on a accès à l’information sur Internet, moins on se renseigne vraiment. Les jeunes ne vont pas chercher l’information par eux-mêmes, d’où l’idée du Sidaction de solliciter leur participation à un concours au travers de ma vidéo.

Avez-vous fait le test vous-même ?
Oui. Je l’ai fait à plusieurs reprises. J’ai eu une relation stable pendant 10 ans. Après la rupture, je me suis dit que j’allais faire une révision complète, un peu comme pour une bagnole [rires]. Un petit check-up pour repartir sur de bonnes bases. C’est bien de le faire à chaque fois qu’on change de partenaire, et si ces changements sont très fréquents, la meilleure chose est de se protéger en portant un préservatif.

Propos recueillis par Diane Ermel

^{*Un concours original et pédagogique
Du 1er au 3 avril 2016, France Ô lutte contre le sida à sa façon… en diffusant des films de jeunes réalisateurs en herbe de 15 à 25 ans qui ont répondu à l’appel à projets du Sidaction.
Sidaction a conçu le concours VIH Pocket Films comme un outil mis à la disposition des jeunes. 
L’objectif : utiliser les moyens de communication des jeunes pour qu’ils s’interrogent sur le VIH, effectuent des recherches pour s’approprier le discours sur le VIH et adoptent un comportement responsable (rapports sexuels protégés, solidarité envers les personnes vivant avec le VIH, lutte contre les préjugés et les exclusions…).
Le principe : inviter les jeunes à utiliser leur téléphone portable, tablette… pour réaliser une vidéo de 3 minutes maximum sur le VIH.
Pour sa 3e  édition, ce concours viral a connu un franc succès, tant par la participation grandissante que par la qualité des contenus proposés. Souvent avec humour et un ton décalé, mais aussi avec gravité, 164 vidéos ont été réalisées du 1er novembre 2015 au 31 janvier 2016, date de clôture du concours.
Le site Internet du concours, rec.sidaction.org, a été visité plus de 82 000 fois en deux mois.} 

^{Le concours VIH Pocket film c'est :
164 vidéos reçues 
En provenance de 57 départements en France métropolitaine et outre-mer 
1 vidéo du lycée français du Guatemala 
Départements les plus représentés : la Charente & la Seine-Maritime 
3 465 partages, plus de 35 000 likes, 1 944 commentaires des vidéos sur les réseaux sociaux}