Une démarche soutenue par NC 1ère qui suit la tradition de Mélanésia 2000 : rencontrer l'Autre. Une rencontre par le chant, la danse, la musique pour apprendre l'histoire calédonienne comme un voyage initiatique.
"La renontre des mondes" c’est l’histoire d’une rencontre intemporelle entre générations et cultures, entre une enfant et un ancien, entre « des mondes ». Tous deux remontent le temps pour apprendre de l’histoire calédonienne, tel un voyage initiatique en musique, ce qu’est le cœur du pays.
Espérance, fillette européenne, gambade en chantant et aperçoit Pah Gu Yéii un vieux kanak assis sous un banian. Elle s’approche pour converser avec le vieux. Il lui explique que le chant peut servir à conter l’Histoire.
Pah Gu Yéii lui propose donc un itinéraire en Nouvelle-Calédonie qui est une terre ancestrale, marine, de souffrances mais aussi de rêves.
À travers ce dialogue, Espérance comprend que cette terre de paroles et de partage doit-être traversée par la paix, l’amour et la fraternité.
C’est ainsi que pour revenir à la racine du temps, des chants retentissent de la mémoire des Mondes …
Le groupe "Vocal" compte 33 interprètes
21 chants polyphoniques
16 langues différentes dont 8 chants en langue kanak et 8 chants parmi les langues des migrants (wallisien, tahitien, anglais, français, arabe, javanais, vietnamien, japonnais)
2 chefs de choeur : Edwige Kaysen et Tommy Mana
Comment est né le projet « La rencontre des Mondes » ?
Après la présentation d'une version arrangée, par notre chef de choeur Tommy MANA, du chant "Nengone" lors de notre spectacle "Disney ciné concert" à Nécé, MAré. Nous avons été très émus de l'excellente réception de notre interprétation. Nous nous sommes dis que nous ne puisions pas suffisamment dans les répertoires calédoniens, notre patrimoine immatériel.
Vous chantez 21 chants en 16 langues, comment avez-vous fait ces choix ?
Nous avions dans l'idée de chanter un chant par pays kanak (il y'en a 8 qui regroupent en tout 28 langues !), et 8 chants en langues des migrants. Pour ces dernières, nous avons décidés de façon arbitraire qu'il y'aurait des chants : polynésiens (réo tahiti et faka'uvéa), européens (français et anglais), asiatiques (nihongo, bahasa indonesia et viêt) et un chant en arabe. Lorsque nous avons rencontré les clans, les chefferies, les associations, les églises, les consulats, les artistes et les historiens pour collaborer à projet, nous leur avions simplement expliquer notre démarche et aidée de l'histoire, sans dévoiler le scénario. Notre surprise a été grande lorsque nous avons découvert les traductions des chants qui convergeaient dans le sens du scénario !
Comment scénariser une chorale dans un spectacle de 90 min ?
Le travail avec les professionnels du réseau d'artistes MKVK ( siglaison de Me Ke Ve Kan djuu re ye qui signifie en français « Pour qu’ensemble nous fassions grandir le pays ») a été nécessaire et très enrichissant. Sous la houlette de Richard DIGOUE, nous avons pu scénographier ce que nous avions écris ! Néanmoins, "mettre en mouvement" un groupe de chanteurs amateurs n'a pas été simple et il a fallu saisir les envies de chacun pour trouver l'harmonie et l'émotion !
Qui est à l’origine de cette création artistique ?
Deux chanteurs du groupe, qui ont impliqué VOCAL afin que l'aventure humaine soit partagée du plus grand nombre. Un second volet devrait poursuivre "La rencontre des Mondes"... à suivre donc.
Vous vous êtes produits en tournée dans la Nouvelle-Calédonie en octobre 2016, comment avez-vous été accueilli par le public ?
Partout dans le pays, nous avons eu un accueil excellent et étonné de nos interprétations, de nos prononciations (rires), mais surtout de notre démarche d'aller à la rencontre des différentes cultures, Mondes ! Les salles de spectacles étaient pleines et cette année nous faisons une tournée bis, car beaucoup on souhaité voir, entendre et apprécier ce spectacle. Souvent émus, les spectateurs nous ont beaucoup encouragé à continuer cette démarche artistique.
Racontez-nous une anecdote ?
Pour le chant en Xaracuu (en langue de Canala), l'association JO ME JIA avec qui nous avons travaillé, s'est déplacée à une de nos répétions à Nouméa au CCT, pour entendre notre version arrangée. Ils ont fait l'aller-retour exprès, dans la soirée, pour nous entendre ! C'était très impressionnant parce que la délégation avait loué un minibus et ils étaient une petite quinzaine ! Sans mots dire, mais avec parfois de larges sourires amusés, chacun a écouté notre version. Puis, vient la fin du morceau avec des applaudissement et parfois quelques larmes non retenues. Nous étions tellement stressés et focalisé sur notre interprétation que nous avons applaudis également. Finalement, l'association est restée durant toute la répétions et à la fin nous ont chanté une autre version du chant qu'ils nous avaient "donné", nous nous sommes assis et à notre tour nous avons été très ému de ce que nous avons entendu qui n'avait rien à voir avec l'enregistrement qu'ils nous avaient donné. Quel partage, quel échange ! Nous sommes tous rentrés chez nous avec de large sourire sur nos visage, contents de s'être rencontrés !
Cadre en ingénierie de l'action publique, Pierre Welepa est depuis quelques années déjà, impliqué dans le tissu associatif et citoyen calédonien. Membre des associations : « ligue des droits de l’homme », « fédérations des œuvres laïques », « Vocal », « Male’va », il s'intéresse partculièrement aux problématiques liées à la jeunesse et à l'inclusion. Conférencier, militant humaniste, animateur de "Terre de mémoires" sur NC 1ère, les calédoniens vont également découvrir un chanteur polyphonique !