Enquête d’art

Sur la célèbre place Stanislas, le musée des Beaux-Arts de Nancy, l’un des plus anciens musées de France, abrite deux toiles au destin mouvementé. La première, entourée de mystères, fascine depuis le XVII^e siècle. Rejoignant ses collections en 1793, avec les œuvres confisquées à l’Église par la Révolution française, L’Annonciation ne fut pourtant authentifiée comme un Caravage qu’en 1948. Quand le maître italien a-t-il peint cette représentation de l’ange Gabriel annonçant à la Vierge Marie qu’elle a été choisie pour porter l’enfant de Dieu ? Qui a commandé cette toile ? Quand et comment est-elle arrivée en Lorraine ? Pourquoi a-t-elle d’abord été attribuée à Michel-Ange ? Voyage à Rome, Naples et sur l’île de Malte pour découvrir l’incroyable destin de ce chef-d’œuvre du clair-obscur.

Une saison avec Manet

L’autre toile emblématique du musée est celle d’un des chefs de file de la peinture moderne : Édouard Manet. Le plus célèbre refusé du Salon se lance, au soir de sa vie, dans un projet autour du thème classique des quatre saisons. « On n’en connaît pour l’instant que deux : Le Printemps et L’Automne, que l’on a ici », explique Charles Villeneuve de Janti, directeur du musée des Beaux-Arts de Nancy. Sur la toile, Manet a représenté une jeune femme sur un fond bleuté et entourée de chrysanthèmes. Pour cette allégorie, il choisit comme modèle une demi-mondaine, Méry Laurent. Qui était cette femme ? Comment a-t-elle rencontré l’artiste ? Existe-t-il d’autres portraits de Manet susceptibles d’appartenir à cette série des quatre saisons ? Retour sur l’histoire d’un des derniers chefs-d’œuvre du peintre avant-gardiste.

Amandine Deroubaix