Depuis toujours, les femmes mahoraises sont propriétaires des terres ; les hommes, réputés volages et polygames, ne sont que de passage. Le poids de la femme sur la place publique et dans le paysage politique devient donc un enjeu de la société du XXIe siècle. Mayotte, c’est l’île des femmes qui décident, des femmes fortes, des femmes qui prennent en main l’avenir de leur terre. C’est l’île des combattantes.
Mayotte, c’est un petit bout de France, une île oubliée située au large de Madagascar, à plus de 8 000 km de Paris. Plus de 80 % de la population est de confession musulmane, et un habitant sur deux est âgé de moins de 18 ans.
La femme est traditionnellement reléguée aux fonctions en lien avec la sphère privée et la gestion du foyer. Cette coutume, très ancrée dans les mœurs, n’est pas du tout du goût des femmes mahoraises modernes qui prennent de plus en plus part à la vie sociale du couple, à mesure qu’elles contribuent de manière croissante à subvenir aux besoins du ménage (financiers, matériels, alimentaires…).
Les femmes mahoraises ne se cantonnent plus à la discrétion qui leur est habituellement recommandée. Elles s’inscrivent dans une logique plus participative. Inspirées par les « chatouilleuses », les commandos historiques de femmes qui ont mobilisé toute la population de l’île dès la fin des années 1960 pour que Mayotte reste française lorsque les autres îles des Comores se lançaient dans l’indépendance, ces femmes d’aujourd’hui (sorodas signifie « combattantes » en comorien) sont désormais résolues à se faire entendre pour contribuer au développement de l’île.
Sorodas, les femmes de Mayotte
documentaire
Réalisation Franck Grangette
Images Emmanuel Dinh
Production ECLECTIC
52 min
2019