UNDERGROUND - SAISON 2
SÉRIE EVENEMENT

UNDERGROUND-SAISON 2

Underground est bien plus qu’une série sur l’esclavage. C’est avant tout l'histoire d'une quête : celle pour la liberté ! Alternant reconstitutions historiques, scènes romanesques et thriller, la série nous plonge aux côtés de sept esclaves poursuivis dans leur fuite. Pour cette seconde saison, les créateurs de la série Heroes, Misha Green et Joe Pokaski, et co-produite par John Legend, poursuivent le récit de leurs aventures, enrichies par l'arrivée de nouveaux personnages historiques, ainsi que par de nombreux rebondissements ! 

Ces hommes et ces femmes, unis dans la plus grande lutte de leur vie, pour leur famille, leur futur et leur liberté, se retrouvent sur les routes clandestines, traversant une Amérique divisée, au bord de la guerre civile, chaque camp rivalisant pour établir sa propre justice. 

Cette quête se poursuit en 10 nouveaux épisodes avec la venue de Harriet Tubman, incarnée par Aisha Hinds. Cette militante en faveur de l’abolition de l’esclavage permit l’évasion de nombreux esclaves, ce qui lui valut le surnom de « Moïse ». Ce n’est pas la seule figure historique à rejoindre cette saison 2 d’Underground. Introduite à la fin de la saison 1, la terrifiante Patty Cannon est présente sous les traits de Sadie Stratton, une esclavagiste notoire et co-chef de la bande de Cannon-Johnson Gang de Maryland-Delaware, qui aura pendant une décennie kidnappé des hommes noirs libres et des esclaves en fuite pour les vendre en esclavage. Jasika Nicole (de la série Fringe), Michael Trotter et Jesse Luken (de la série Justified) ont également rejoint le casting dans des rôles récurrents. Et c'est sous les traits de l'abolitionniste Frederick Douglass, qu'apparaît l'auteur-compositeur John Legend, producteur exécutif de la série. Pour cette saison 2, il a écrit un titre de la bande-son ("America") qui fait le lien entre cette page de l'histoire et les Etats-Unis d'aujourd'hui.

UNDERGROUND - Saison 2

Série américaine - Saison 2

Genre Historique, thriller, drame

Durée 10 x 42 min

Année 2017

Création Misha Green et Joe Pokaski

Production Misha Green, Joe Pokaski, John Legend, Akiva Goldsman, Anthony Hemingway, Tory Tunnell, Joby Harold, Mike Jackson, Ty Stiklorius

Avec Jurnee Smollett-Bell, Aldis Hodge, Jessica De Gouw, Alano Miller, Christopher Meloni...

© 2015 Sony Pictures Television

© 2015 Sony Pictures Television

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La dernière fois que nous avons vu Rosalee et Noah, il était en prison et elle revenait sur ses pas après avoir trouvé la liberté afin de le retrouver. Où va-t-on les retrouver ?
Jurnee Smollett-Bell : Nous les retrouvons quelques mois plus tard. Noah est toujours en prison. Mon personnage (Rosalee) a passé du temps sur la route avec Harriet. Elle lui enseigne la manière dont ce réseau complexe fonctionne. Le plan de Rosalee est de refaire ces 950 kilomètres en sens inverse et récupérer sa famille. Mais elle veut d’abord faire un détour pour libérer Noah. Harriet n’est pas d’accord avec Rosalee, et nos personnages sont en conflit à ce sujet. Elle pense que Rosalee n'a aucune raison de risquer sa vie pour un homme qui n'appartient pas à sa famille. Mais Rosalee refuse complètement de l’abandonner, car lui ne m’a pas abandonnée.
Dans la première saison, nous fuyions le danger, et dans la deuxième nous courrons dans sa direction. Cette saison va voir s'opposer les citoyens aux soldats, ceux qui prennent le relais pour se transformer en soldats et ceux qui décident de rester en arrière plan.

Aldis Hodge : Dans la seconde saison, mon personnage est toujours en prison mais sa vision de la liberté a évolué, car ses motivations ne sont plus les mêmes. Le plus important pour lui est retrouver Rosalee. Il se bat par amour. Puisque sa vision de la liberté change, sa vision de la prison change aussi. Même s’il est enfermé dans une cellule, il est libre. On tente de l’aider à s’échapper au tout début de la saison, mais tout ne se passe pas comme prévu... 

Chez Rosalee, on observe une transformation, même physique. Elle a définitivement abandonné les jupes en faveur des pantalons.
JSB : Elle porte des pantalons et elle a un pistolet accroché à la ceinture ! Rosalee est totalement passée de citoyenne à soldat. Lorsqu’on la rencontre dans le premier épisode, elle est dans la maison des ses maîtres. Elle n’est même pas citoyenne à ce moment, mais elle ne participe à aucun plan révolutionnaire. Elle est maintenant au cœur de la révolte et des questions se posent alors : Quels risques va-t-elle prendre ? Qui va-t-elle mettre en danger avec son obsession de sauver sa famille ? Car même quand elle est arrivée dans le Nord avec Noah, ils ont tous les deux réalisé que la liberté avait un prix. Ils ont perdu tout le monde, ils ont sacrifié tout le monde pendant cette fuite. Ils ont réussi, mais pas eux. Rosalee ne peut pas vivre avec ce poids, sans savoir ce que sa mère et son frère ont vécu quand elle est partie. Quelles conséquences ont-ils dû affronter après l'assassinat de Bill ? C’est pour cette raison qu'elle n'a pas d’autre choix que de sauver Noah et sa famille.

Vous êtes aujourd’hui une jeune maman. Est-ce qu’avoir un enfant vous a aidé à mieux comprendre votre personnage ?
JSB : Vous n’avez pas idée. Absolument ! Je ne peux même pas le décrire, mais je dirais que le concept de maman ours est devenu pour moi très réaliste ! Nous avons tourné jusqu’à la semaine avant mon accouchement. Je me sentais si forte, si déterminée à finir en beauté. Par chance, je pouvais m'absenter pour faire un métier qui me passionne et puis rentrer à la maison retrouver mon petit ange. Mais cela a changé mon point de vue et m’a aidé à mieux comprendre la relation entre Ernestine et Rosalee, et le fait que l’amour maternel est différent des autres types d’amours que l’on éprouve dans une vie.

Aldis, avez-vous pu puiser dans votre expérience pour interpréter cet amour pour lequel il faut se battre si fort ?
AH : J'ai pu m’inspirer de ma famille. Ma mère, mon frère, ma sœur et moi avons traversé beaucoup d’épreuves. Nous avons dû nous protéger les uns les autres. Il nous est arrivé d’être sans-abris, de devoir prendre la fuite... Nos vies et notre sécurité ont parfois été menacées par certaines personnes. Me battre pour l’avenir des autres, pour leur survie, c’est le plus important pour moi, personnellement. Je ne peux pas m’en sortir si je suis le seul. Heureusement, mon frère (Edwin Hodge) a lui aussi réussi à travailler sur une série (Six). C’est même la première fois que nous allons aux TCA (Television Critics Association press tour) ensemble, au même moment. On se bat avec force pour se protéger les uns les autres car notre famille a déjà été menacée, et on le fait chaque jour. Les choix que j’ai faits pour Noah ont été inspirés par tout ce que ma famille m’a transmis pendant ces épreuves.
Je dois aussi dire que Jurnee a été très forte. Elle a tout fait sans se plaindre une seule fois, et elle continue à travailler dans les mêmes conditions que l’an dernier : la chaleur est terrible, nous courons dans les bois, les marais… C’est déjà très dur physiquement, même quand on n'est pas une jeune maman ! Mais elle ne s’est jamais plainte, donc nous n’avions pas le droit de le faire.

Beaucoup de personnages ont un caractère très complexe dans la série. Aldis, votre personnage semble avoir la force d’un super-héros et partager le fardeau de tant d’autres. Ressentez-vous une grosse pression ?

AH : Je pense que chaque personnage a sa propre force, et la manière dont le public s’y attache le prouve. Il représente un bon exemple de ce que la force peut être à ce moment précis, mais il se sert de son expérience pour développer cette force. Son amour pour Rosalee est, par exemple, une force nouvelle qu’il exploite pour la première fois, et nous allons le voir l’utiliser pendant cette saison.

Au début de la dernière saison, il voulait simplement sa propre liberté, puis il a réalisé que tout le monde devrait être libre. Il a endossé ce rôle de meneur, a guidé ces gens vers la liberté, et s’est rendu compte qu’il avait plus besoin d’eux qu’eux de lui, car ils lui permettent d’évoluer en tant qu’homme. Malheureusement, un grand nombre de gens sont morts, et ça l’a vraiment atteint. À un moment, il pense qu’il n’a que peu de pouvoir, il pense que c’est fini pour lui. Mais son amour pour Rosalee l’aide à se reconstruire, et son combat pour la liberté telle qu’il l’imagine ne le quittera jamais vraiment. Il doit maintenant réaffirmer sa position dans ce combat. Mais chaque personnage a sa propre force !

Le climat sociopolitique dans lequel aura lieu la sortie du premier épisode de la saison (NDLR : en mars 2107 aux Etats-Unis) est assez différent de celui de l’an dernier. Pensez-vous que cela changera la manière dont les spectateurs voient Underground ?

JSB : Je pense que beaucoup de gens vont se révolter car certaines personnes veulent malheureusement nous ramener à un stade que nous avons dépassé, où l’injustice et la haine étaient normales. Je pense, et j’espère, que notre nation empêchera que cela arrive, et se battra pour que l’on ne revienne pas en arrière. Nous avons tellement évolué, mais il nous reste encore beaucoup de progrès à faire et nous devons continuer à avancer.

AH : J’ajouterai que cette période nous fait comprendre qu’il y a encore beaucoup de travail. Beaucoup de gens se sentent bien dans la situation actuelle. Mais le thème de cette saison, « citoyen ou soldat », c’est la grande question pour nous ! Dans la réalité : Qu’allons-nous faire pour changer notre environnement ? Beaucoup se sont abstenus alors qu’ils auraient pu voter. Cela aurait pu changer les choses. Maintenant, ils voient qu’il faut agir, et c’est toujours possible. C’est la beauté de cette époque. Dans les années 1850 et 1860, ce n’était pas possible. Nous pouvons faire beaucoup, mais il faut nous poser la question : « citoyen ou soldat ? »

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La distribution de Underground : Jurnee Smollett-Bell (Friday Night Lights, The Great Debaters) dans le rôle de Rosalee, l’esclave autrefois timide et protégée amenée à faire preuve d’un courage jusqu’alors inexploité pour fuir le Nord ; Aldis Hodge (Leverage, Cold case, Bones, Castle, Private Practice, The Walking Dead.) dans le rôle de Noah, le meneur fort et charismatique du tristement célèbre Macon 7. Il sacrifie tout pour mener Rosalee et le jeune Boo vers la liberté ; Jessica de Gouw (Arrow, Dracula) dans le rôle d’Elizabeth Hawkes, une mondaine de l’Ohio transformée en abolitionniste par son sens moral ; Alano Miller (Loving, Atlanta) dans le rôle de Cato, un membre rusé et calculateur du Macon 7 qui cherche toujours à défendre ses intérêts ; Christopher Meloni (New York, Unité Spéciale, Oz) dans le rôle d’August Pullman, un loup solitaire et chasseur d’esclaves qui tâche de trouver l’équilibre entre morale et survie et Amirah Vann (Girls, Ansi va la vie) dans le rôle d’Ernestine, la mère de Rosalee et ancienne chef des domestiques sur la plantation Macon.

MISHA GREEN - Créatrice, scénariste et productrice exécutive
Misha Green doit sa carrière à une maison de poupée en plastique qu’elle a reçue pour Noël lorsqu’elle avait sept ans. Son esprit créatif se libère alors... Connue pour ses scénarios pour les séries Sons of Anarchy, Spartacus et Heroes, elle se lance dans la production avec un épisode de Helix. Elle est co-créatrice et productrice exécutive des deux saisons de Underground, de WGN America.

JOE POKASKI - Créateur, scénariste et producteur exécutif
Scénariste et producteur titulaire d’un BAFTA Award, Joe Pokaski a commencé sa carrière avec Preuve à l’appui de NBC. Il travaille en tant que scénariste et producteur de Heroes pendant quatre ans, puis de Les Experts. Plus récemment, Joe Pokaski a été coproducteur exécutif pour Netflix avec le Marvel Daredevil. Il est également co-créateur et producteur exécutif des deux saisons de Underground.

Quel sera le changement majeur chez les personnages dans cette saison 2 ?
Misha Green : Je crois qu'au début de la saison 2, le plus gros défi à relever pour tous nos personnages, c’est de savoir ce qu’ils vont faire maintenant qu'ils sont "libres" dans une Amérique qui ne l’est pas. On explore surtout la notion de citoyen et de soldat, ce que cela signifie de prendre les devants, et de prendre part à la guerre qui sévit. Tout le monde, dans cette saison, de Rosalee à Harriet, de Cato à Noah, se demande s'ils veulent rejoindre ce combat.

Qu'est-ce qui différencie "Underground" des séries et films précédents sur cette période de l'histoire américaine ?
Joe Polaski : J'espère que cette série se différencie sur tous les aspects. La musique, le rythme, les costumes, les décors... On voulait faire quelque chose d'original et j'espère qu'on a réussi.

La saison 2 se concentre-t-elle davantage sur l'aspect politique ?
JP : Dans la saison 2, nos personnages sont plus imprégnés par les questions politiques. On s'avance vers cette chose qu'on appelle la « Guerre de Sécession ». Et on commence à réaliser que sauver des gens des plantations, c'est formidable, mais les discussions tournent peu à peu autour de la meilleure solution à adopter pour mettre fin à tout cela.

L'an dernier, Underground a beaucoup fait parler d'elle. En quoi cette histoire est-elle toujours d'actualité ?
JP : Malheureusement, dans bien des domaines. La lutte pour les droits civiques semble en marche et doit être menée et remportée.
MG : Quand on a écrit cette série, on s’est demande comment naît l'activisme. Cette question reste pertinente, aujourd'hui. Il ne faut pas se contenter de Twitter ou de Facebook, mais il faut faire bouger les choses. On le voit de plus en plus. La génération nouvelle et l'ancienne convergent pour lutter contre des problématiques contemporaines de l’Amérique actuelle.

Les séries les plus populaires semblent se focaliser sur les enjeux sociaux et poser des questions difficiles à leur public. Cela a-t-il aidé au lancement d’Underground, ou est-ce que ça a été un dur combat ?
MG : Cela a été un dur combat, du début à la fin. On se montre toujours frileux lorsqu’il s’agit de poser les questions difficiles, et c’est plus important que jamais. C’est une évidence partout dans le monde, mais cela reste difficile.

JP : Cela a été un processus très compliqué, et nous sommes heureux que WGN nous ait enfin donné le feu vert pour produire la série.

La série va-t-elle conserver la même qualité de suspens ?
Les choix faits par nos personnages vont continuer à être passionnants. Y compris ceux de nos héros qui sont des individus complexes. Parfois, les choix qu'ils font sont plus proches de la réalité que de l'idéal.

Parlez-nous de l'écriture de la saison 2.
L’ambition est de tenir en haleine le public et la minute suivante faire vibrer la corde sensible. Quand on a écrit cette série, on a essayé d'écrire pour nous, en pensant à ce qu'on voudrait regarder ce soir-là et à cette heure-là… Je pense qu'on a plusieurs sources d'inspiration. On lit énormément. Et cette année, on a eu un super documentaliste. On met le doigt sur quelque chose et on se dit : "Ce serait intéressant si Harriet Tubman prononçait un discours d'une heure..." Ce sont des choses inédites à la télévision.

Parlez-nous de votre travail avec le réalisateur Anthony Hemingway, et de ce qu'il apporte à la série ?
MG : Anthony vient toujours pour « jouer » ! Et nous sommes dans le même état d'esprit. On essaie d'aller plus loin, d'apporter de l'enthousiasme et de l'énergie au sujet en permanence. Il est présent à 100 % sur ce qu’il fait. Il connaît la série aussi bien que nous. Quand il arrive sur le plateau et que je l’interroge sur ce qu'il fait. Il me demande de lui faire confiance. Et c'est juste génial !

JP : Anthony est magique. C’est un chef d'orchestre ! Il a grandi dans cette industrie. Il était assistant réalisateur, donc il sait organiser. Il sait préparer le terrain et c'est un grand artiste. Il sait tirer le meilleur d'un acteur et notre équipe de tournage lui fait confiance.

Il y a une certaine hésitation de la part des studios et des téléspectateurs en ce qui concerne tout ce qui touche à l’esclavage. C’est une réaction venant des Blancs comme des Noirs, ils veulent juste tourner la page. Il y a de moins en moins d’hésitations lorsque l’on parle de l’holocauste, mais l’esclavagisme est la grande honte des États-Unis. Que ce soit au cinéma ou à la télévision, on a beaucoup de réticences envers tout ce qui touche à l’esclavage. Que pensez-vous de ce point de vue dans un contexte où, comme vous l’avez dit, ces récits sont encore si importants ?
MG : Je peux comprendre ce point de vue. Il faut vraiment changer la manière dont on aborde les choses. C’était très important pour nous que chaque personnage d’Underground ait son propre but, que l’on voie chacun des esclaves comme un individu qui aime, rit, fait parfois du mal aux autres. On voulait présenter tout un monde, et pas juste les personnes qui fouettaient... Le paysage télévisuel a évolué, et l’on pose de plus en plus les questions difficiles. Cela nous ouvre tout un univers et nous permet d’explorer différents aspects de l’histoire, plutôt qu’une seule version avec des méchants qui font du mal à des gens qui ne se défendent même pas. C’est cela que tout le monde veut voir, et si l’on hésite encore c’est parce que l’on continue à voir les choses en noir et blanc. [rires] J’avais dit que je ne ferais pas cette blague !

Mais c’est inévitable, d’une certaine façon. Avez-vous parfois peur que les gens ne regardent pas du tout la série car le sujet est sérieux, et ils craignent qu’elle ne soit pas divertissante, mais juste éducative ?

JP : Les gens comprendraient, s’ils voyaient plus souvent ce genre de choses. Mais je suis sûr qu’une bonne partie de la population ne nous donnera pas notre chance, exactement pour ces raisons. Les gens demandaient : « Pourquoi une autre histoire d’esclaves ? ». Nous avons eu beaucoup de retours de ce genre sur Internet, au moment de la promotion, mais presque plus à la sortie du premier épisode. Je ne me souviens pas d’avoir eu ce genre de retours, car les gens ont compris quel était le vrai sujet.

MG : Ce que j’aime vraiment dans les séries comme XIII, c’est le prisme différent à travers lequel on voit les choses, la diversité des voix qui s’élèvent pour nous parler de ces problèmes. Et c’est ce genre d’éveil que j’attendais. C’est ce que je trouve le plus intéressant car il y a tant d’approches et de manières de penser différentes, et j’ai l’impression que l’on a tout vu du même angle, et que cette position n’intéresse plus personne.

INTERVIEW DE JOE POLASKI ET MISHA GREEN - PRODUCTEURS  

Anthony Maurice Hemingway – né dans le Bronx, à New York – est un réalisateur et producteur afro-américain de télévision. Depuis toujours fasciné par l’art de raconter des histoires, c’est en tant qu’assistant qu’il fait ses débuts sur les plateaux de tournage avec des séries telles qu’Oz ou The Wire (HBO). A partir de 2006, il passe lui-même à la réalisation avec une succession impressionnante de séries TV acclamées par le public et la critique : Les Experts : Manhattan ; Les Experts Miami ; Heroes ; Treme ; Empire (Episode 9, S1) et tout dernièrement L’Affaire OJ Simpson : American Crime Story (5 des 10 épisodes). Il a été également réalisateur et producteur de la saison 1 d’Underground.

Anthony, en tant que producteur exécutif de cette saison, pouvez-vous nous parler des objectifs fixés pendant le passage de la première à la seconde saison ?
Anthony Hemingway : L’un des éléments importants pour moi en tant qu’artiste et cinéaste était : « Comment rendre la seconde saison meilleure que la première ? Pouvons-nous continuer à progresser et améliorer la série ? » Heureusement pour moi, une grande partie des décisions prises par rapport aux thèmes et à l’intrigue, et à la direction dans laquelle nous allions, ne dépendaient pas de moi. Joe et Misha se sont beaucoup creusé la tête pour déterminer la structure de la saison, la direction dans laquelle elle va, et les histoires que nous voulons raconter.

Ce qui est bien, c’est que nous avons trouvé et établi des liens avec la situation actuelle. Ces histoires ressemblent à ce que nous lisons dans les journaux. C’est triste de voir qu’il y a eu si peu de progrès, malgré tout le chemin parcouru. Dans la seconde saison, nous continuons à donner des exemples qui peuvent nous aider à évoluer et à panser nos plaies. J’adore découvrir du matériel de travail qui correspond à ces critères, et donner de ma personne pour y apporter quelque chose. Je suis enthousiaste à propos de la seconde saison, et des différentes couches de l’histoire que nous dévoilons. C’est quelque chose de riche, et qui le devient de plus en plus. Ces révolutionnaires sont une vraie source d’inspiration. Ils ont surmonté un nombre considérable d’obstacles insurmontables.

Une grande partie des moments les plus intenses sont liés à la musique. Essayez-vous de trouver des chansons avec des paroles qui correspondent à l’histoire ?
AH : Ce sont Misha Green et Joe Pokaski qui choisissent les chansons contemporaines. Ils l’écrivent dans le script. C’est l’une des choses qui m’a fait comprendre que ce projet serait différent de ce à quoi je m’attendais lorsque j’ai lu la première page du script. J’ai compris qu’on montrerait aux téléspectateurs qu’il y a une autre porte d’entrée vers ce monde et cette histoire, qui n’est pas bloquée sur les victimes et la persécution. On voit la dimension humaine de ces personnages, et on les suit dans leur parcours. Nous contribuons tous d’une certaine manière, car tout ce qui est dans le script ne finit pas dans la série, pour des raisons évidentes d’autorisations ou de coût. Mais cela prépare le terrain et permet de visualiser l’ambiance. C’est un support de l’histoire, et cela permet à la musique de faire ce qu’elle faut de mieux : nous faire ressentir des choses. C’est une partie importante de la narration d’Underground, et pas simplement comme une bande son ou de la musique faite par les personnages.

Combien d’épisodes avez-vous réalisé pour cette saison 2 ?
AH : Cinq sur dix.

Vous semblez aussi choisir des projets avec des thèmes plutôt sociaux, comme L'Affaire OJ Simpson : American Crime Story, et The Wire. Vous attirent-ils particulièrement ?
AH : Je suis très heureux d’avoir eu l’opportunité de travailler sur des projets aussi intéressants. Nous voulons tous des histoires formidables, des histoires riches à raconter. Il se trouve que c’est ce que l’on m’a proposé et ces histoires me parlaient. Quand j’ai commencé en tant que réalisateur, je savais que si on fait la même chose trop souvent on ne peut plus en sortir : on vous choisira toujours pour le même type de rôle, on vous collera une étiquette. J’ai dû faire attention à ne pas tomber dans ce piège. À mes débuts j’ai vraiment essayé de faire de la comédie, de la science-fiction, de l’action et d’autres encore, mais le facteur commun… Ils avaient tous certaines choses en commun. Mais c’est à l’intrigue que je m’attache. J’aime tout un éventail de genres, et je veux pouvoir les explorer, exploiter mes capacités. Il se trouve juste que c’est le genre qui a croisé ma route pour le moment.

Underground parle de certains thèmes politiques, des choses qui semblent revenir : le nationalisme, un pays fortement divisé au sujet des droits fondamentaux de l’Homme. Pensez-vous qu’approfondir ces thèmes (qui reflètent la société actuelle) pendant la saison attirera l’attention d’un nouveau public ?
AH : J’espère toujours que mes projets auront un sens, seront au service d’un objectif, donc j’espère que Underground permettra d’amorcer une réflexion, et que tout le monde pourra en tirer quelque chose de concret, se sentir concerné. Peu importe votre milieu, on peut très bien faire un parallèle avec la situation actuelle. On voit que l’on n’est pas seuls, d’autres ont vécu la même chose, et en sont peut-être même ressortis vainqueurs. J’espère que les gens en tireront des leçons.

 

 

 

  • L’auteur-compositeur-interprète John Legend, producteur exécutif des saisons 1 et 2 d'UNDERGROUND, titulaire d’un Academy Award, d’un Golden Globe et de dix Grammy Awards, dans le rôle de Frederick Douglass, un célèbre abolitionniste.
  • Aisha Hinds (Under the Dome, True Blood, Star Trek Into Darkness) dans le rôle d’Harriet Tubman, cette militante en faveur de l'abolition de l'esclavage, devenue spécialiste de l'Undergroung Railroad, ce réseau de routes secrètes utilisé par les esclaves, glorifiée pour son courage, sa persévérance et sa volonté continuelle d’aider un grand nombre d’esclaves à atteindre la liberté.
  • Bokeem Woodbine (Fargo, Spider-Man : Homecoming, Total Recall) dans le rôle de Daniel, un maçon talentueux qui a décidé de prendre sa liberté en main.
  • Jasika Nicole (Fringe, Scandal) dans le rôle de Georgia, une abolitionniste qui gère une partie du réseau clandestin, et dont l’assurance discrète dissimule des secrets.
  • DeWanda Wise (Shots Fired prochainement sur les 1ère) dans le rôle de Clara, la fille du prêtre d’une communauté d’esclaves.
  • Michael Trotter (Rosewood) dans le rôle de Biographe, un ingénieux observateur qui vit par procuration, qui hésite souvent à saisir sa chance.
  • Jesse Luken (Justified, 42) dans le rôle de Smoke, l’adjoint intrépide de Patty Cannon et son groupe de marchands d’esclaves.
  • Sadie Stratton (Code Black, Incorrigible Cory) dans le rôle de Patty Cannon.
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Steve Dietl/WGN/Courtesy of Sony Pictures Television ©Sony Pictures film - all rights reserved

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