C’est quoi être normal ? Les réalisatrices du film « la clé des champs » ont rencontrés 6 personnes extra-ordinaires qui se cachent derrière le terme « handicapés ».
Vivre leur réalité, reconnaître leurs sentiments, accepter leurs différences, apprécier leurs compétences…Elles livrent dans ce film des portraits intimes de jeunes adultes qui vivent en commun dans « le jardin des sens ». Un projet pilote mené par une équipe de femmes volontaires organisées en association : « la clé des champs ». Elles apprennent aux handicapés mentaux à vivre normalement, pour leur donner une chance d’intégrer le monde ordinaire.
A travers ce film, les réalisatrices s’interrogent : « normalité, anormalité, qui est normal, celui qui donne de l’amour ou celui qui le rejette ? » et signe par une phrase de Tcheckov « L’état normal d’un homme est d’être original ». Jugez par vous-même.
Réalisation : Dominique Roberjot et Christine Della-Maggiora
Une co-production : NC 1ère et Latitude 21 Pacific
Rédacteur en chef des magazines : Patrick Durand-Gaillard
Durée : 52 minutes
Comment est né le projet de ce documentaire ?
Itinéraires a souhaité traiter la question du handicap en Calédonie à travers un exemple de "projet pilote" d'habitat pour ces jeunes. C’est une préoccupation de France Télévisions et NC 1ère que de donner la parole aux personnes atteintes de handicap en Nouvelle-Calédonie.
Quand c’est une commande NC 1ère, comment se passe l’écriture du projet et le choix de réalisation ?
L’intention de NC 1ère a rejoint le projet de Latitude 21. La décision a été prise rapidement tout comme le choix fait de débloquer rapidement les moyens d’accompagnement du coproducteur diffuseur. Par ailleurs, il fallait être réactif sur ce projet au Mont-Dore considéré comme expérimental.
Les réalisatrices ont fait le choix de portraits intimes sur chaque personnage, avec parfois quelques révélations, n’avez-vous pas peur de choquer pour une première diffusion ?
C’est un film d’auteures (Christine Della-Maggiora et Dominique Roberjot) et à ce titre, il est vrai que l’écriture filmique nous amène parfois dans l’intimité ou l’extrême proximité des personnages. Mais rien de choquant ou de clivant. Laura, Christophe, Bryann, Alice et les 2 Kevin sont très dignes dans leurs confidences à la camera.
Comment définiriez-vous l'ADN d'Itinéraires ?
L’Altérité …l’Autre en Nouvelle-Calédonie et en Océanie.
Comment trouvez-vous et sélectionnez-vous les documentaires d’Itinéraires ?
D’abord, j’y réfléchis beaucoup ! (Rire). Et surtout, nous travaillons évidemment dans l’anticipation au maximum. Il faut savoir qu’à partir du moment où nous parlons d’un documentaire, il faut environ un an avant que ce dernier ne voie le jour. Tu es donc obligé de fortement anticiper.
Les documentaires viennent donc soit à notre demande, soit parce que les réalisateurs nous contactent, ou tout simplement de rencontres et de confrontation d’idées. On a une créativité nécessaire et on débusque les idées. C’est une étape passionnante. Pour NC1ère, au titre de diffuseur, on peut financer des projets en numéraire, mais aussi en termes d’industrie (mixage, archive, preneur de son dédié…). Mais notre rôle ne s’arrête pas là. Nous sommes aussi là pour soutenir, réfléchir ensemble au projet. Il est important d’accompagner les réalisateurs, et notamment les jeunes, tout en ayant assez de finesse pour laisser transparaitre toute leur personnalité.