Je suis coupable

Un après-midi, un couple se dispute. Dehors, deux petites filles jouent sur une balançoire. Soudain, un coup de feu retentit. Image de la femme, Isabelle (Chloé Lambert – Dame de feu, Chérif S03), étendue sur le lit conjugal. Du sang sort de sa tête. Le mari, Vincent (Bruno Debrandt – Caïn, Mystère à la tour Eiffel), est debout à côté. Il sort, ferme la porte à clef et emmène ses filles chez sa belle-sœur (Marie Denarnaud – Malaterra, Mystère à la tour Eiffel). Revenu chez lui après un détour par les Transports Keurlire, l’entreprise qu’il a créée avec son frère, Mathieu, il appelle son ami Gilles, médecin, pour qu’il constate le décès. Ce dernier lui conseille d’appeler la police. Vincent ne comprend pas : « Elle s’est suicidée. — Oui, mais les gendarmes doivent le constater, tu le sais bien. » Le gendarme Bonnafais (Frédéric Bouraly – Les Témoins S01, Nina S02) et sa collègue arrivent, demandent à voir le corps. Ils s’interrogent quand ils apprennent que celui-ci a été déplacé et l’arme jetée. Vincent répète qu’il s’agit d’un suicide, qu’il ne comprend pas toutes ces questions, ces procédures. En face, les gendarmes commencent à douter de son témoignage. Les choses s’aggravent pour lui lorsque, le jour de l’enterrement, il est victime d’un accident de la route en état d’ébriété. Dans la carcasse de la voiture, les gendarmes retrouvent des aveux que Vincent nie aussitôt. S’agit-il d’un suicide ou d’un meurtre ? Vincent est-il coupable ? Qu’a-t-il à cacher ?

Je suis coupable prend alors des allures de thriller déroutant, entre enquête et travail psychologique, entre faux mensonges et demi-vérités. Dans cette histoire, nous n’avons que le point de vue de Vincent. Nous sommes choqués avec lui devant le corps inanimé de sa femme, inquiets pour ses filles, interloqués devant les réactions et les suspicions des gendarmes et de la juge (Christelle Reboul – Nina S02), effondrés le jour de l’enterrement. Le choix de Bruno Debrandt va dans ce sens : il brouille les pistes, nous empêche de croire à sa culpabilité. Et c’est toute la subtilité de Christophe Lamotte que de nous laisser seuls juges de ce drame en ne dévoilant jamais la clé de l’énigme.