1ère se mobilise contre l'homophobie en proposant une grande soirée continue autour du téléfilm Baisers cachés, réalisé par Didier Bivel et interprété par Patrick Timsit, Bruno Putzulu, Barbara Schultz, Catherine Jacob, Bérenger Anceaux et Jules Houplain. La soirée se poursuivra par un débat animé par Julian Bugier.
BAISERS CACHÉS
Nouveau venu au lycée, Nathan, 16 ans, vit seul avec son père policier Stéphane. Leurs rapports sont complices. Nathan est invité à une soirée où il flashe sur un garçon de sa classe. Ils se retrouvent à l’abri des regards et s’embrassent. Mais quelqu’un les observe et publie la photo de leur baiser sur Facebook : la rumeur se répand sur le Net et provoque le scandale au lycée et dans les familles. Stéphane découvre l’homosexualité de son fils. Il est choqué et se détourne de Nathan. Au lycée, les élèves harcèlent Nathan et s’interrogent sur l’identité de l’autre garçon. Nathan, amoureux, refuse de révéler l’identité de son amoureux et fait front contre les moqueries et la violence. Pourra-t-il compter sur son père ? Sur celui qu’il aime ?
Interview de Patrick Timsit (Stéphane dans Baisers cachés)
Qui est votre personnage dans Baisers cachés ?
Stéphane est le père d’un adolescent dont il découvre l’homosexualité. Au début, il ne comprend pas sa propre réaction et se dit : « Je pensais mieux le vivre que ça ! » Puis, assez vite, il doit agir en protégeant son fils, Nathan, parce que les rapports avec les autres élèves au lycée deviennent trop violents. L’originalité de ce film, au-delà du traitement de l’homophobie ordinaire, réside dans le regard de la famille. Mon personnage est flic. Pourtant, il reste ouvert, il est à l’écoute du drame qui se produit. Ça casse un peu le stéréotype du flic.
Contrairement au père de l’autre garçon, interprété par Bruno Putzulu…
Qui est excellent tant il respire l’intelligence dans son rôle de médecin qui a réussi mais qui est totalement dépassé par ce qui se passe. Tous ses principes, les projections qu’il avait faites sur son fils, tout est mis à bas. Il ne contrôle plus rien. Un trop-plein de bouleversement qui le fait réagir d’autant plus violemment.
Pourquoi l’homophobie est-il un sujet qui vous tient à cœur ?
C’est un combat humain. Dès que les gens sont agressés pour ce qu’ils sont, pour leur religion ou leur choix de vie, ça me touche. D’ailleurs, je traite souvent de sujets sociaux dans mes spectacles pour rire d’un comportement qui m’a choqué, par exemple. Le film Pédale douce était un instantané de l’homosexualité dans les années 1990. Vingt ans après, rien n’a changé au fond : l’ouverture d’esprit, le regard sur l’autre… Ce regard qui blesse toujours tant.
Pensez-vous avoir la responsabilité de devoir parler ?
Comme tout le monde. Quand je prends la parole, il y a parfois un média, une radio, une télé… mais la personne qui le fait au sein de son entourage a tout autant d’importance, son combat est tout aussi honorable. Si chacun d’entre nous essayait de discuter ouvertement sans choquer, juste pour tenter d’ouvrir les esprits vers plus de tolérance, ce serait une grande progression.
Est-ce le but du film ?
Ce film parle d’adolescents en difficultés, qui ont du mal à gérer leur homosexualité naissante et la réaction de leurs parents. Baisers cachés s’adresse à tous les jeunes dans cette situation afin qu’ils se sentent moins seuls, qu’ils sachent que des associations comme Le Refuge existent et peuvent les aider. Le film a été diffusé en Suisse, avant la France, et a circulé dans le monde entier via les réseaux sociaux. Il a permis à des centaines de jeunes de discuter. Il joue son rôle, grâce au travail qui a été fait et à la parole qui a été donnée.
Avez-vous découvert, dans Baisers cachés, un aspect de l’homophobie que vous ne soupçonniez pas ?
Je n’ai pas découvert le rejet de la famille, mais cela me bouleverse toujours autant. Je ne peux pas imaginer qu’une mère puisse dire à son fils : « Dehors, ne remets plus jamais les pieds dans cette maison. » Ça me détruit. Un autre aspect m’a interpellé et il est habilement amené par l'intrigue autour du garçon que Nathan embrasse. Pour ne pas être soupçonnés d'être homos, les garçons de la classe se défendent, parfois un peu trop vigoureusement. Une violence qui peut cacher des sentiments refoulés, une honte. Cette réalité est très bien décrite par Brahim Nait-Balk, dans son livre témoignage, Un homo dans la cité.
GRAND DÉBAT : L'HOMOPHOBIE, LE COMBAT CONTINUE
Dans la foulée de la diffusion du film Baisers cachés, 1ère propose un numéro de La soirée continue. Pour débattre, Julian Bugier sera entouré de Patrick Timsit, de témoins, de jeunes homosexuels, de parents, de spécialistes et des responsables des associations Le Refuge et SOS Homophobie.
Présenté par Julian Bugier / Une production MFP / Réalisé par Philippe Lallemant / Rédactrice en chef : Emmanuelle Franck
Réalisation Didier Bivel.
Scénario Jérôme Larcher
Une production Lizland Films
Avec la participation de France 2
Avec Patrick Timsit, Bruno Putzulu, Barbara Schulz, Catherine Jacob, Bérenger Anceaux et Jules Houplain...
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Plateforme de témoignages
Un coup de projecteur sera en outre donné à la plateforme de témoignages opérée par l’association SOS Homophobie :
www.francetv.fr/temoignages/homos-la-haine