Thyroïde, peut-on faire confiance aux traitements ?

Prescrit à plus de 3 millions de personnes en France pour remplacer les hormones que la thyroïde – une glande vitale – ne produit plus, le Levothyrox était jusqu’ici un médicament sans histoire. Mais, à la suite d’un changement de formule en mars 2017, il est, huit ans après le scandale du Mediator, au cœur d’une vaste crise sanitaire. Vertiges, fatigue, pertes de mémoire, maux de tête, nausées, palpitations, douleurs musculaires ou articulaires… certains patients vivent un cauchemar. La polémique grandit. Depuis, plus de 17 000 signalements d’effets indésirables ont été recensés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les autorités sanitaires se retrouvent au cœur de la tourmente et le laboratoire Merck est assigné en justice…

D’où viennent ces effets secondaires ? Pourquoi l’ANSM a-t-elle demandé au laboratoire Merck de changer la formulation de ce médicament ? Et pourquoi a-t-elle si peu communiqué ? Et si ce fiasco autour du Levothyrox cachait une affaire beaucoup moins médiatisée : l’excès de prise en charge des troubles de la thyroïde ? Depuis plusieurs années, des spécialistes tirent la sonnette d’alarme face au dépistage excessif et au surdiagnostic de certains cancers thyroïdiens. Chaque année, en France, 45 000 personnes subissent une ablation de cet organe, alors que de nombreuses opérations pourraient être évitées…