Aussi imprévisible qu'une fluctuation boursière, Krach est un thriller efficace sur le monde impitoyable des traders... Le film de Fabrice Genestal nous explique de manière limpide les coulisses d'un milieu opaque. Mention spéciale à Gilles Lellouche dans un rôle inattendu !
Trader dans une grande banque new-yorkaise, Erwan mise, joue et gagne. Mais il en veut plus, toujours plus. Lorsqu'il tombe sur un article consacré à la climatologie dans une revue scientifique, il a l'intuition d'une corrélation entre les variations climatiques et le flux boursier. Persuadé d'avoir mis la main sur la formule magique qui fera de lui le maître des marchés financiers, il persuade Sybille, la scientifique auteur de l'article, de modéliser sa vision et de créer un « hedge fund ». D'abord réticente, celle-ci se laisse convaincre de le suivre. Erwan finit par se prendre à un jeu où tous les coups sont permis...
De Fabrice Genestal
Avec Gilles Lellouche, Vahina Giocante, Charles Berling...
Genre Thriller
2010
Anecdotes et potins autour de Krach et de son tournage !
A l'origine
En 1998, c'est après la lecture d'un article du journal Le Monde sur l’affaire LTCM (Long Term Capital Management) que vint au réalisateur Fabrice Genestal l'idée du film Krach. Les pertes de ce "hedge fund" furent si importantes qu’elles menacèrent l'équilibre de la planète financière. Les plus grandes banques du monde l'avaient recapitalisé en catastrophe pour éviter l'éclatement du système financier international. Par sa mégalomanie et son avidité, un seul fond avait failli faire exploser le système, même si les médias en avaient peu parlé, le sujet ayant été jugé trop complexe.
Fascinante finance
Fabrice Genestal a toujours été fasciné par le capitalisme et son fonctionnement, et cette affaire LTCM l'illustrait dans toute sa sophistication : "En pénétrant cet univers, j'ai découvert un potentiel fictionnel passionnant, flirtant avec la mythologie. Des mathématiciens, dont des Prix Nobel, cherchaient le modèle qui leur ferait décrocher la martingale, comme des alchimistes du XXIème siècle qui ne transformeraient pas le plomb en or, mais l'argent en argent".
Un mathématicien devenu trader puis... co-scénariste
Avant de cosigner avec son ami le réalisateur Fabrice Genestal le scénario de Krach, Paul Besson était un mathématicien, devenu trader par la suite. "Passionné par le projet, il est devenu mon co-scénariste ainsi que mon super conseiller technique. Il a veillé au réalisme des situations, des chiffres et du matériel" précise le cinéaste.
Au-dessus des lois
Le metteur en scène avoue que son film Krach s’intéresse à des gens qui pensent sérieusement diriger la planète en étant au-dessus des lois, avec leurs propres codes, leur propre langage et, surtout, ce phénomène de dénudation où il n’est plus question de civilisation mais de rapport de force.
La vie du trader
L’argent fait partie de la mythologie du trader. Pour eux, faire de l’argent, c’est un sport. "Un talent", parfois. "Je voulais mettre à mal cette mythologie", précise Fabrice Genestal. "Le trader a une vie très linéaire, à la limite du pathétique. Tout y est réduit à sa plus simple expression. Aucune nuance, aucun sentiment, aucune psychologie. L’argent est la cause de cet avilissement. Le trader croit jouir d’une autonomie absolue, lui conférant un pouvoir suprême. Or, l’actionnaire demeure le maître du jeu".
Tournage
Le tournage de Krach a duré sept semaines, dont six uniquement dans la ville de Montréal.
Erwan, le trader
Fabrice Genestal nous parle de son personnage principal : "Il existe deux catégories de traders : le classique, plutôt golden boy, adepte du bling-bling, et le trader de hedge fund, qui est la superstar du milieu. Erwan veut passer d’une catégorie à l’autre. Mais il estime ne pas avoir de temps à perdre. Gilles Lellouche possède naturellement ce tempérament. Il a du bagout, il aime provoquer. Il avait la carrure, la morgue qui convenait au personnage d’Erwan. Un guerrier, en quelque sorte".
Rendre le film passionnant
Les principales inquiétudes de Fabrice Genestal et son équipe étaient de rendre passionnant et accessible un thriller se déroulant dans un univers si codé : "Nous devions aussi éviter de tomber dans l’excès inverse et de sombrer dans la démonstration. Après, il a fallu travailler le rythme. Dans les dialogues, d’abord, puis au montage. Ce qui n’est guère évident, lorsque l’essentiel de l’action se passe dans des bureaux, devant des écrans !" commente-t-il.