OLIVIER DELACROIX (STUDIO)
Dans les yeux d'Olivier

Infirmières : à l’épreuve de la vie

Magazine de société - Inédit - Mercredi 1er juin 2016 à 22.30

Olivier Delacroix reprend la route à travers la France pour une 6e saison inédite de la collection « Dans les yeux d’Olivier » à découvrir au mois de juin, puis à la rentrée. Six numéros inédits où Olivier Delacroix pose, avec délicatesse et empathie, un regard atypique sur notre société et sur les Français. Avec son sens tout particulier de l’écoute et son intérêt profond pour ceux qu’il rencontre, il va chercher la parole là où les épreuves et les traumatismes de la vie l’ont emprisonnée. Avec tact, gentillesse et délicatesse, il rend la parole plus libre. Entretien.

Peut-on évoquer les thématiques des trois films inédits qui seront traitées dans la collection « Dans les yeux d’Olivier » ce mois de juin ?
Nous cherchons toujours à aborder des sujets éloignés les uns des autres, car l’intention première de ce programme est de voyager au coeur de l’aventure humaine en touchant des réalités et des problématiques différentes. Le premier sujet, Infirmières : à l’épreuve de la vie, traitera des infirmières. C’est une immersion dans l’univers du soin qui nous permet d’aller au-devant d’une réalité qui est de l’ordre de la vocation, de l’engagement de la jeunesse. Nous sommes partis à la rencontre de femmes – et d’hommes – dont l’engagement humain est total, de gens qui sont entièrement dédiés aux autres dans le quotidien de la maladie.
Le deuxième film, Nés dans le mensonge, part à la rencontre de gens qui ont dû, pour une raison ou pour une autre, grandir dans le mensonge. Il met en lumière la nécessité de connaître ses origines pour se construire pleinement et montre que, quand il manque une pièce du puzzle, les contours de notre vie deviennent flous et tout semble étrangement s’écrouler autour de nous.
Enfin, Burn out : le point de rupture se penche sur l’univers du travail et sur ce syndrome d’épuisement professionnel qui peut toucher chacun d’entre nous, dans tous les corps de métier. Les personnages du film témoignent de notre incapacité à résister aux sollicitations et à nous protéger dans le cadre de notre métier, que ce soit par ambition, par devoir ou par conscience professionnelle. Le film montre aussi que lorsque la rencontre a lieu entre la fragilité des uns et la cruauté et l’inconscience des autres, les circonstances sont malheureusement réunies pour que le drame advienne. Malheureusement, cela arrive…

Les trois sujets réunissent aussi des gens qui, chacun à leur endroit, sont en mal de reconnaissance…
On est dans une société où tout va de plus en plus vite, où l’on demande aux gens de fournir en permanence davantage tout en étant chaque fois moins reconnus, où certains prennent des décisions à notre place, des décisions qui nous engagent… et nous fragilisent. Nous partageons tous un besoin de reconnaissance qui n’est pas comblé. Et nous avançons tous dans la brume, ne serait-ce que par épisode. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les téléspectateurs se retrouvent dans ces schémas de vie marqués par les épreuves. Avec ce sentiment partagé qu’ils ne sont pas seuls à traverser le brouillard, à connaître l’adversité, à ne pas être considérés à leur juste valeur. Il est intéressant d’observer la manière dont, au travers des épreuves, les gens développent des stratégies de survie qui leur permettent de trouver des solutions pour se remettre debout. Les téléspectateurs que je rencontre me disent qu’ils s’identifient aux personnages de ces films car ils effectuent des parallèles avec leur propre histoire, leurs propres expériences. Et j’en dirai autant pour moi. Je m’identifie à ces gens, à leur histoire, et ils m’aident à apprendre sur moi. Ce sont aussi nos histoires qui résonnent dans les leurs… C’est la même énergie qui infuse ! Mais pour que la rencontre opère, il ne faut pas rester à la surface des choses, il faut prendre le temps de dérouler les situations, d’écouter, de comprendre… Il faut s’attarder auprès des personnages mais aussi auprès de leurs proches, car la chaîne humaine qui les entoure donne beaucoup de relief, de même qu’une profondeur de champ différente à leurs histoires.

Ces histoires disent quelque chose sur les dysfonctionnements de notre société… Y a-t-il une volonté de participer à une forme de prise de conscience ? De se poser en lanceur d’alerte ?
Ce serait bien présomptueux de ma part de me poser en lanceur d’alerte. En revanche, oui, je revendique qu’il s’agit de films militants parce qu’ils invitent à porter le regard sur des phénomènes qui ne sont pas considérés à leur juste importance, parce qu’ils s’attardent auprès des « invisibles », auprès de tous ceux vivant des réalités qui méritent d’être connues mais dont on ne considère pas suffisamment la difficulté. Il y a effectivement la volonté de provoquer une prise de conscience. Le désir de montrer que, quand on est victime d’un burn out, on traverse une aventure humaine chaotique, grave et potentiellement dangereuse ; l’intention de rendre compte du quotidien des infirmières, de leur apport essentiel auprès de ceux qui vivent la maladie et côtoient la mort ; le souhait de témoigner que lorsqu’on est nés dans le mensonge, on peine à se construire car, dans le désordre qui nous entoure, plus rien ne fait sens. Ce sont des sujets qui ont de l’épaisseur, mais qui portent aussi en eux de l’espoir, de la lumière. Les vrais passeurs de de cette lumière, ce sont les personnages de ces films.

Propos recueillis par Jean-François Parouty

Les infirmières sont souvent les premières personnes qui prennent soin de nous dans la vie, et parfois aussi les dernières. Ces professionnelles dévouées entièrement à la santé, au bien-être des patients dont elles s’occupent, sont aussi les préférées des Français. Elles sont près de 640 000 en France, à 87 % des femmes.
Olivier Delacroix part à la rencontre de ces infirmières - libérales en zone rurale, urgentistes, exerçant à l’hôpital ou sur le terrain au sein d’une ONG -, des femmes assez fortes pour supporter le stress, les responsabilités, affronter la mort et la souffrance, tout ça pour des salaires modestes et avec des horaires sans fin. À l’hôpital, les infirmières sont le maillon essentiel. Au service hépatologie de l’hôpital Charles-Nicolle de Rouen, un pool de 15 infirmières veille sur des patients atteints de cancer. Émilie, Lucille, Hayate et les autres, très impliquées dans leur mission, sont parfois confrontées au pire.
Charline a choisi une autre façon d’exercer ce métier, en pleine campagne. Elle est infirmière libérale et s’est installée loin de la ville pour s’occuper de ceux qui sont les plus isolés. Très proche de ses patients, elle est souvent la seule visite de la journée, le seul lien qui les rattache au monde extérieur. Céline et Nathalie sont urgentistes, infirmières au SAMU de Dreux. Leur mission : sauver des vies. À bord de leur SMUR, ces jeunes femmes sont avant tout motivées par l’action et l’adrénaline.
En plein cœur de la Vendée, Céline collecte des fonds pour son dispensaire. Après avoir exercé à l’hôpital, elle a choisi de vivre son rêve : ouvrir son propre centre de soin en Inde. Un choix de vie courageux qui est aussi un sacrifice pour elle et sa famille.
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Une collection inédite proposée et présentée par Olivier Delacroix
Réalisée par Olivier Delacroix et Yann Rineau
Dirigée par Michel Morinière
Préparée par Marie-Charlotte Sapin et Marlyce De Azevedo
Une production Phare Ouest Productions
Produite par Arnaud Poivre d’Arvor et Sébastien Brunaud
Avec la participation de France Télévisions
Unité de programmes magazines de société France 2 : Géraldine Levasseur, Caroline Dumont, Caroline Bestory

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