Sébastien Folin nous emmène à la découverte des plus beaux sites des Outre-mer, par le biais d'Ultramarins qui y vivent, les connaissent, les partagent et les protègent.
De la mer à la montagne en passant par les volcans, les cascades et les forêts, découvrez un patrimoine naturel riche en diversité et en images spectaculaires. Une véritable ode à la nature. Avec 80 % de la biodiversité nationale, la nature ultramarine regorge de trésors.
En Guadeloupe, au détour d'une rue, sur une façade, sous un pont, plongez dans le monde du street art. Explorez l'architecture créole réunionnaise, fruit d'un métissage unique entre Orient et Occident.
« Cent plus beaux lieux des Outre-mer » qui ne sont pas des cartes postales, mais des lieux d'échanges et de brassages où vivent des personnages singuliers, inspirants, dont la vie, les propos et les idées instruisent et sensibilisent aux questions environnementales celles et ceux qui les écoutent.
Rencontrez des femmes et des hommes natifs de ces territoires dont les métiers ou les passions vont vous emmener à la découverte de lieux secrets de notre patrimoine commun.
Une coproduction
La Belle Télé
France Télévisions
Produit par
Sébastien Folin
Olivier Drouot
Réalisé par
Maha Kharrat
Voix off
Sébastien Folin
26 min
2022
3 questions à Sébastien Folin, producteur et voix off du programme
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Quelle est la philosophie de ce nouveau magazine diffusé sur France 3 et l’ensemble du réseau des 1ère ?
Sébastien Folin : Outre-mers Secrets propose de découvrir une région ultramarine à travers les yeux d’un habitant qui connaît les grands et les petits secrets de la région qu’il habite. Ce qui nous importe dans ce projet est de raconter une histoire qui sera partagée de façon souvent unique, mais toujours intime par son auteur : scientifique, photographe, guide de volcans, agriculteur ou chef cuisinier...
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« Outre-mers Secrets », titre qui interroge et laisse penser que nous serons dans un univers de non-dits ?
S. F. : C'est un titre qui nous plonge dans un univers où la découverte se fait par le biais de l’émotion et de l’inédit !
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Est-ce à dire que nous ne savons pas tout de la richesse et de la pluralité des Outre-mer ?
S. F. : Il y a autant d’univers que de territoires en Outre-mer, et même plus encore. Chacun des personnages qui vont nous emmener dans leur sillage a une façon bien à lui de nous faire découvrir le lieu où il habite, où il travaille. Et même si certains lieux de nos pérégrinations sont déjà connus – les mangroves de Martinique, le volcan de La Réunion, le fleuve Oyapock en Guyane –, leur mode de découverte, très exclusif, sera en revanche totalement inédit dans Outre-Mers Secrets.
Propos recueillis par Sophie Desquesses
Extrait « L'Oyapock, un homme et son fleuve »
Résumés des premières émissions
1 - L’OYAPOCK, UN HOMME ET SON FLEUVE
Thierry Beltan est l’un des rares guides sur l’Oyapock. Tout à l’est de la Guyane, le fleuve marque la frontière avec le Brésil. Amoureux de ce territoire à la beauté sauvage, Thierry se bat pour le faire connaître au plus grand nombre. Chaque année, avant le début de la saison touristique, il embarque sur son canot à moteur et part en repérage pour inventorier tous les lieux remarquables qu’il pourrait faire découvrir aux visiteurs.
Nous le suivrons pendant ce trajet qui va le mener de la ville de Saint-Georges de l’Oyapock jusqu’à l’embouchure du fleuve.
Premier arrêt au village de Tampack, puis à celui de Trois-Palétuviers, un village amérindien le long du fleuve. Il continue ensuite son périple jusqu’à Ouanary, où l’attend une courte randonnée. Le changement de paysage est total. Après les rives du fleuve, il entre dans une forêt tropicale dense. Le but de son excursion est l’observatoire situé en haut de la colline qui offre une vue panoramique jusqu’à l’embouchure du fleuve.
Dernière escale enfin près de son carbet, un genre de cabane amérindienne, un abri construit par Thierry où il peut accrocher son hamac pour passer la nuit.
2 - LA RÉUNION, AU CŒUR DU VOLCAN
Le sud-est de l’île offre un paysage exceptionnel façonné par les éruptions du piton de la Fournaise. Il est bordé par l’océan Indien à l’est et le volcan à l’ouest.
Pour découvrir cette région, la plus sauvage de La Réunion, nous accompagnons Alain Bertil. Passionné des volcans de l’île, c'est l’un des meilleurs connaisseurs du piton de la Fournaise et de ses environs.
Pour y parvenir, nous traversons d’abord un paysage lunaire : le Grand Brûlé, une grande plaine de sable gris d’apparence lunaire.
Nous entrons ensuite sous terre dans des tunnels qui peuvent atteindre 5 mètres de hauteur. Les galeries révèlent des stalactites et des formations géologiques impressionnantes. Ce qui concourt à la magie du lieu, selon Alain, c’est aussi son côté éphémère : tout peut être emporté à la prochaine coulée de lave.
La région est marquée par les éruptions du piton de la Fournaise. Un des bâtiments emblématiques, l’église Notre-Dame des Laves, a été épargné par la grande coulée de 1977. Aujourd’hui, elle dresse sa façade rose pimpante au milieu des coulées de lave qui se sont solidifiées tout autour du bâtiment. Alice avait 7 ans lors de cette éruption, elle raconte ses souvenirs de l’événement à Alain et nous emmène à l’intérieur de l’église où se trouvent des vitraux aux motifs d’une coulée de lave. L’édifice, qui date de 1927, est devenu un des hauts lieux de pèlerinage de l’île.
Alain nous mène à la plage du Tremblet. Apparue suite à l’éruption de 2007, c'est la plus jeune plage du monde. Elle est composée d’un sable d’origine volcanique aux reflets verts qui la rend unique en France.
3 - LES MANGROVES, SENTINELLES DE LA MARTINIQUE
Mélanie Herteman étudie les mangroves depuis plus de quinze ans. Avec elle, nous irons à la découverte de la Martinique côté littoral. Ce qui est spécifique à la Martinique, c'est que la mangrove entoure toute l’île, à part une portion de la côte nord-caraïbe. C’est la plus belle porte d’entrée pour accéder à l’île.
Mélanie Herteman sera notre guide dans cet environnement naturel propre aux zones tropicales. Il y a deux façons d’observer les mangroves, par la terre ou par la mer. Nous découvrons par la mer la baie de Génipa où se trouve la dernière grande mangrove sauvage de Martinique.
L’autre mangrove que Mélanie Herteman suit de près est celle de la Caravelle, sur le site d’une réserve naturelle classée à l’est de l’île, sur une presqu’île qui s’avance dans l’océan Atlantique.
La mangrove de la Caravelle se parcourt à pied et se termine au pied du phare du même nom. Il est le plus ancien des phares encore en activité en Martinique et offre une vue à 360° sur l’ensemble de l’île.
Nous nous dirigeons ensuite vers l’étang des Salines, situé dans l’un des plus beaux sites de l’île, à l’extrême sud. Cet étang où l’on prélevait le sel à partir du XVIIIe siècle n’est plus exploité depuis 1965, mais a gardé une valeur patrimoniale.
Aujourd’hui, les marais salants sont classés et servent de gîte et de couvert à toute une population d’oiseaux. David Belfan est ornithologue. Il travaille souvent en binôme avec Mélanie Herteman pour observer les oiseaux qui se nourrissent ici : aigrettes, hérons et nombreuses espèces d’échassiers... Ils ont choisi de venir en fin de journée quand les oiseaux sont le plus nombreux et la lumière la plus belle.
4 - À LA RÉUNION, UN HÉRITAGE INDIEN
Darlini Canabady Moutien est géographe, anthropologue et indianiste, doctorante à l’école des hautes études en sciences sociales de Paris. Darlini Canabady Moutien est descendante des engagés indiens arrivés à La Réunion au XIXe siècle. Actuellement, elle prépare une thèse sur les temples indiens de l’île afin de mieux comprendre ce patrimoine de La Réunion. Avec elle, nous allons à la découverte de l’histoire des Malbars et de la mise en valeur de ce patrimoine.
Indira Singainy est une jeune pratiquante tamoule, très impliquée dans la vie du temple Pandialé de Primat. Quand elle ne s’occupe pas de l’intendance, elle confectionne les plateaux d’offrandes destinés aux divinités. Pour la deuxième fois, elle va marcher sur le feu, signe de sa dévotion. Elvina Leste est, elle aussi, très impliquée dans la vie du temple et s’occupe de sa décoration et de l’habillage des divinités. Cette mission est la réalisation de son rêve d’enfant, car jusqu’alors seuls les hommes pouvaient l’accomplir. Cette année, elle va marcher sur le feu pour la seconde fois.
5 - GUY FERDINAND, LE GOÛT DE LA MARTINIQUE
Guy Ferdinand a choisi l’une des plus belles plages du nord de l’île pour imaginer un lieu qui fait la fierté des Martiniquais. Son restaurant, le Petibonum, a d’abord été élu meilleur bar de plage des Caraïbes en 2015, avant que son propriétaire ne soit distingué personnellement en remportant le titre de meilleur chef des Caraïbes en 2021. Guy Ferdinand a toujours été un amoureux de sa région. Grâce à lui, nous allons découvrir les richesses de cette partie de la Martinique.
Le chef ne cuisine que des produits locaux et nous emmène découvrir les meilleurs producteurs de l’île.
Nous commençons notre voyage par une visite chez André Mangatal. Cet éleveur d’écrevisses a installé sa ferme le long de la rivière du Carbet. Pour y accéder, nous traversons une nature luxuriante : champs de papayers, indigotiers et tamariniers. Dans son exploitation qui comporte aussi une miellerie, André nous fait découvrir l’écrevisse de Martinique. Il nous explique comment reconnaître les meilleures et comment il œuvre à préserver cette production locale.
Nous allons ensuite voir la ferme du Petit Cocotier. Une exploitation agricole familiale relancée par deux frères. André-Judes et Sébastien Cadasse sont la quatrième génération à travailler cette terre du nord de la Martinique. Leur exploitation, située sur les flancs de la montagne Pelée, perpétue la culture des légumes-racines : manioc, patate douce, ainsi que fruits et légumes traditionnels de Martinique.
Guy Ferdinand termine la tournée de ses fournisseurs en nous emmenant chez Claudine Neisson, productrice de rhum. Propriétaire de cette maison à taille humaine, elle perpétue la tradition du rhum martiniquais. Guy partage avec elle la passion du rhum et chaque visite est l’occasion de trouver l’inspiration pour de nouvelles recettes.
6 - EN GUADELOUPE, POUR L’AMOUR DES ANIMAUX
Au cœur du massif de la Basse-Terre, en plein cœur du parc national, nous allons à la découverte du refuge SOS Faune sauvage qui soigne et accueille les animaux sauvages de l’île. Cette structure est adossée au zoo de Guadeloupe, un espace de 4 hectares où vivent en semi-liberté plus de 450 individus d’espèces emblématiques des Caraïbes.
Brice Sainten-Mabrouki est bénévole au refuge et travaille aussi pour le zoo. Avec ses collègues, il se rend en forêt pour chercher de quoi nourrir certains de leurs pensionnaires : du bambou pour les pandas roux, du bois patate pour les tortues charbonnières et des fleurs d’hibiscus pour les iguanes. Une fois les animaux restaurés, ils se rendent ensuite au refuge pour soigner ceux qui en ont besoin. Vermifuge, puçage ou encore premiers soins, les bénévoles opèrent selon les animaux recueillis. Ce sont en majorité des oiseaux, surtout des tourterelles, des faucons ou des pélicans.
Régulièrement, le refuge est effervescence quand arrive le jour de remise en liberté d’un des pensionnaires qui est guéri. Les soigneurs se rendent à plusieurs sur le lieu d’habitat naturel de cette espèce et relâchent délicatement l’oiseau ou le mammifère.
7 - MARTINIQUE, LA RENAISSANCE DU CACAO
La Martinique a été fortement touchée par des décennies de monoculture intensive et par le scandale du chlordécone. Depuis quelques années, des agriculteurs ou des défenseurs du patrimoine agricole local se mobilisent pour faire revivre les cultures ancestrales de Martinique.
Kora Bernabé a créé l’association Valcaco qui promeut le renouveau du cacao de Martinique. À 28 ans, elle a repris la plantation de son grand-père.
Elle s’occupe aussi bien des cacaoyers centenaires que des nouveaux arbres qu’elle replante pour relancer l’agriculture du cacao en Martinique.
Elle nous emmène à la rencontre d’une autre plantation partenaire de l’association, la plantation Andidi. Au pied du volcan de la montagne Pelée, dans un décor paradisiaque, elle retrouve Roseline et sa fille, Lynerose, qui récoltent les cabosses de leurs 2 300 pieds, ainsi que d’autres productions présentes dans la forêt : café, banane, plantes médicinales… Tout est inclus dans le chocolat qu’elles produisent pour la vente en direct. Après avoir collecté les cabosses pour l’association, Kora et Lynerose se rendent au PARM, afin de faire fermenter, sécher et torréfier les fèves. Les fèves consacrées à la fabrication du chocolat de l’association seront envoyées aux chocolatiers partenaires.
Elle retrouve ensuite Thierry Lauzéa, le chocolatier le plus réputé de l’île et le parrain de l’association Valcaco.