Comme un coup de tonnerre

Paul Vidal est médecin de campagne dans un petit bourg. Marié et père de famille, il a en apparence tout pour être heureux. Mais il souffre d’une grave dépression nerveuse, qui le rend bientôt incapable d’exercer son métier. Hospitalisé dans une clinique, sa famille va se mobiliser pour lui redonner le goût de la vie, mais cela n’ira pas sans quelques conflits et remises en question, que ce soit auprès des siens, mais aussi auprès de ses patients.

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Un sujet délicat et rarement abordé, la dépression chez l’homme, est le thème central de cette histoire. Face à cette maladie, les femmes et les hommes ne sont pas égaux. Pour preuve, 75 % des morts par suicide sont des hommes, essentiellement parce qu’ils sont dans le déni et tardent à faire appel à des structures d’aide. Même si le personnage principal, Paul Vidal (Grégory Montel), ne va pas jusqu’à cet acte fatal, tous les mécanismes déclencheurs de la maladie sont parfaitement identifiés : charge mentale, surcroît de travail, automédication, difficultés à parler de ses émotions… surtout ne pas faire voir son mal-être parce que l’on est un homme ! La « crise silencieuse » le bouffe petit à petit.

L’histoire de la maladie de Paul est d’autant plus pragmatique qu’elle est vue par le téléspectateur au travers du prisme de son regard d’homme, sans jamais tomber dans le pathos ni la culpabilité. Un travail d’écriture et des recherches cliniques effectués par Catherine Klein (scénariste et réalisatrice) dont il faut saluer la justesse à reconstituer le réel. Grégory Montel (Paul) dans le rôle du médecin dépressif est remarquable, dans une interprétation sobre et à distance, qui évite les écueils d’un sujet aussi piégeux. On ne peut que saluer cette performance dramatique, loin de celle du trop sentimental et colérique agent Gabriel Sarda d’ASK, qui, dans la série Dix pour cent, avait toutes les difficultés du monde à assumer ses doutes et ses angoisses.