En sortant de l'école saison 3
Ludo

En sortant de l’école

Saison 3
Jeunesse - Inédit - Le week-end à 11.10 à partir du dimanche 13 mars, et en semaine, chaque matin, à 8.40

Ludo met, une nouvelle fois, l'art de l’animation au service de la poésie, et rend hommage à Guillaume Apollinaire. A l’occasion du 18e Printemps des poètes – du 5 au 20 mars – et après deux saisons à succès – consacrées à Jacques Prévert et à Robert Desnos –, la collection En sortant de l’école célèbre un auteur à travers la mise en images de treize de ses poèmes.

Entretien avec l'une des jeunes réalisateurs.

Voyage en poésie buissonnière                                                 

Après le succès des deux premières saisons hommages à Jacques Prévert et à Robert Desnos – 2,1 millions de spectateurs dont 780 000 ayant moins de 15 ans –, Ludo propose une nouvelle collection de treize courts-métrages dédiée à la poésie de Guillaume Apollinaire.

En moins de trois minutes, les différents poèmes de ce précurseur du surréalisme prennent vie grâce à l’univers artistique des talents émergents de l’animation tout juste sortis de l’école. Chacune des réalisations nous plonge dans un univers singulier grâce aux différents traitements graphiques et aux multiples techniques d’animation : stop motion, animation traditionnelle, banc-titre, papier découpé, 2D numérique, 3D… Un plaisir des yeux pour tous les âges.

Guillaume Apollinaire

Guillaume Apollinaire (c) Delphine Priet-Mahéo

EN SORTANT DE L'ECOLE

Les treize réalisations

- Le pont Mirabeau, Marjorie Caup (la Poudrière)

- Je me souviens de mon enfance, Marie de Lapparent (Emca)

- Ville et cœur, Anne-Sophie Raimond (la Poudrière)

- Bestiaire ou Cortège d’Orphée, Florent Grattery (Ensad) 

- Les saltimbanques, Wen Fan et Mengshi Fang (Emca)

- Un oiseau chante, Mathieu Gouriou (Gobelins)

- Le repas, Emilie Phuong (Gobelins)

- Automne, Hugo de Faucompret (Gobelins) 

- A toutes les dingotes et à tous les dingos, Augustin Guichot (Emca)

- Le coin, Charlie Belin (la Poudrière)

- Carte postale, Fabienne Wagenaar (la Poudrière)

- Mutation, Loïc Espuche (la Poudrière)

- Fusée-signal, Caroline Cherrier (Gobelins)

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Format : 13 x 3 min

Production : Tant mieux prod avec la participation de France Télévisions / France 3

Avec les voix off de Yolande Moreau, Thibault Vinçon, Pascal Greggory, Sylvain Despretz.

Marjorie Caup, 29 ans, diplômée de la Poudrière
Auteur et réalisatrice du « Pont Mirabeau »

 

Que représente pour vous cette participation à la collection En sortant de l’école ?

M. C. : J’avais beaucoup aimé la saison consacrée à Jacques Prévert, cette manière d’initier les enfants à la poésie d’un auteur, cette liberté d’adaptation pour les réalisateurs, ce format court dont la durée me convient parfaitement ! Cet appel à projet était donc l’occasion de me soumettre à un poème, et de vivre une expérience que je n’aurais jamais vécue autrement. Je suis sortie de la Poudrière il y a trois ans. C’était ma dernière chance de candidater à cette aventure.

Cette collection est une superbe opportunité de réaliser un film en un temps assez court. De l’écriture à la production, il s’est écoulé sept mois. Une durée très brève en matière d’animation, où les projets courent souvent sur plusieurs années.

Je trouve que ce tempo nous permet de rester dans la spontanéité.

Comment avez-vous abordé cette première expérience professionnelle de réalisation ?

M. C. : Il s’agit en fait de la deuxième. J’ai déjà réalisé un court-métrage pour enfants, Le Petit Hérisson partageur (production Les Films du Nord).

Chaque nouveau projet est un défi. Ici, le challenge était de se confronter à des paramètres dont je n’ai pas l’habitude : un poème, la présence d’une voix off.

Transposer la poésie d’un auteur à la télévision, et, qui plus est, pour un programme jeunesse, n’est pas évident. Pour moi, les poèmes de Guillaume Apollinaire se suffisent à eux-mêmes. Y ajouter des images est une grande responsabilité. Il faut rester à la hauteur de l’œuvre tout en l’abordant avec notre point de vue.

Un poème dégage du sens, même plusieurs en fonction de sa construction, des vers, des paragraphes, etc. Mais, en même temps, des zones de flou demeurent. Un côté énigmatique qui fait toute la beauté de la poésie. L’enjeu pour moi était donc d’adapter le poème avec des images qui conservent son mystère, qui ne le cernent pas plus. Au final, j’ai beaucoup apprécié l’exercice. Il m’a ouvert des pistes de travail inédites.

Le Pont Mirabeau de Marjorie Caup

"Le Pont Mirabeau" de Marjorie Caup (c)Tant Mieux Prod

 

Quel rapport entretenez-vous avec la poésie, notamment celle d’Apollinaire ? Et pourquoi avoir choisi « Le pont Mirabeau » ?

M. C. : Je suis sensible à la poésie même si je ne l’étudie pas dans ses moindres détails. Ainsi, si je tombe sur un poème qui me parle, je ne cherche pas à le comprendre dans toutes ses couches de lecture. Au contraire, je me satisfais de sa musicalité, de son pouvoir évocateur, de son oralité, mais également de sa part opaque.

Inévitablement, en ayant suivi des études d’art et de calligrammes, je connaissais le travail d’Apollinaire. Il est l’un des premiers auteurs à utiliser la simultanéité dans les vers. Il évoque plusieurs événements qui, a priori, n’ont pas de rapport entre eux, mais créent un effet qui me touche beaucoup. Un peu comme l’envie de dire beaucoup de choses en même temps. Dans cette confusion, cette dispersion, je me retrouve !

Mon premier choix de poème était « Fusée-signal », celui que je comprenais le moins mais qui me parlait le plus ! Mais nous étions deux à l’avoir sélectionné. Le jury m’a alors conseillé d’en choisir un autre tout en conservant ma proposition graphique. J’ai donc opté pour « Le pont Mirabeau », l’un des plus connus d’Apollinaire, notamment à travers la version chantée de Léo Ferré. M’y frotter était très impressionnant, mais le fait d’être déjà en possession d’une piste graphique m’a donné la confiance nécessaire pour oser l’adapter.

"Le Pont Mirabeau" de Marjorie Caup / Tant Mieux Productions

"Le Pont Mirabeau" de Marjorie Caup (c)Tant Mieux Prod

 

Ces treize court-métrages associent audace, créativité et onirisme. Quel a été votre parti pris graphique ?

M. C. : Afin de transposer en images le côté énigmatique du poème, j’ai développé l’idée de rébus animés. C’est-à-dire ni décors ni personnages, uniquement des pictogrammes en mouvement. Une réalisation plutôt naturelle pour moi, car elle emprunte des techniques artistiques que j’aime et qui me sont familières : le dessin très à la ligne, le noir et blanc, le style épuré, le fond blanc. Ainsi, je ne suis pas passée par des mots, un scénario. J’ai tout de suite travaillé sur le story-board et l’animatique en n’écrivant jamais rien mais en dessinant tout le temps. Pendant deux mois, j’ai avancé comme une aveugle à coups de dessins jusqu’à ce que mes intuitions se réalisent. C’était l’instant magique !

Le Pont Mirabeau de Marjorie Caup

"Le Pont Mirabeau" de Marjorie Caup (c)Tant Mieux Prod

 

Que retirez-vous de cette expérience, et qu’en attendez-vous ?

M. C. : Sur le plan professionnel, c’est une très belle expérience que je serai fière de mettre en valeur. D’un point de vue technique, cette approche sans scénario a été l’occasion d’expérimenter une nouvelle méthode. Le dessin a été une sorte d’écriture intuitive. Je ne l’avais jamais pratiquée avant, et ce projet m’a autorisée à le faire. J’en suis très heureuse, car cela m’a ouvert des horizons créatifs et m’a donné confiance pour la suite (même si elle se perd vite !). Parmi mes projets, j’ai des pistes de travail en production et j’ai démarré la coécriture d’un court-métrage d’animation pour adultes, une comédie complètement absurde !

propos recueillis par Sylvie Tournier

Marjorie Caup
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