L'HEURE D
L’Heure D

Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu pour mériter un curé noir ?

Documentaire - Lundi 24 juillet 2017 à 0.15

Depuis quelques années, on assiste à un changement au sein du clergé en Alsace où l’on fait appel à des hommes de foi issus de l’immigration. Ils se nomment François, Albert et Frédéric. Ces nouveaux curés de campagne ont une particularité : ils sont noirs et ils ont pour mission de redonner espérance et foi dans des paroisses parfois très désertées.  

« Nous avions évoqué au téléphone (avec le père François) son expérience de curé africain en milieu rural alsacien, et c’est lorsqu’il m’a parlé de l’accueil que certains paroissiens lui avaient réservé à son arrivée que l’idée de ce film s’est imposé », déclare Roland Muller. Le réalisateur a donc cherché à montrer l’état des lieux religieux en zone rurale et à révéler le bouleversement provoqué au sein d’une communauté habituée à avoir un curé blanc. Un Africain dans leur église, ça en a déstabilisé plus d’un. Certains n’ont alors pas manqué d’adresser des courriers agressifs à l’archevêque en demandant : qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu pour mériter un curé noir ? « Certains pensaient qu’on chassait leur curé », explique un paroissien en repoussant l’idée qu’il aurait pu s’agir d’un quelconque sentiment raciste. « Je n’étais pas désiré. J’avais presque envie de pleurer. Si je n’avais pas eu des regards rassurants… » déclare le père Albert, originaire du Togo. « J’ai été baptisé par un missionnaire alsacien. Les premiers missionnaires alsaciens sont allés au Togo, alors… L’histoire s’inverse… » souligne, en souriant, le curé. 

L’autre est un autre moi-même

C’est une nouvelle façon de prier, de communier qu’offrent ces curés originaires d’Afrique. Albert joue des percussions en animant sa messe. Une nouvelle manière de s’ouvrir aux autres, aussi, plus chaleureuse. « À moi, tu m’as redonné envie d’aller à l’église. Avant, c’était un devoir et maintenant c’est facile, quatre fois par semaine, ça ne me dérange pas. C’est une convivialité ; c’est grâce à notre Albert », affirme une paroissienne. « Voilà un homme qui fait du bien là où il passe. Merci Albert ! » déclare un chanoine. Ce dernier a dû révéler aux paroissiens la fin de mission du père Albert, ce curé si apprécié mais qui va devoir quitter sa paroisse au bout de cinq années de ministère et reconquérir le cœur et la foi d’autres ouailles. Ainsi en est-il pour chaque apostolat...

La bonne parole

Le pasteur Frédéric dispense la bonne parole en animant la chorale de gospels et en faisant venir des gens du monde entier. « Le chant est un outil d’évangélisation, de convivialité, de lien. Certains qui n’allaient plus à l’église y sont allés par le biais du chant. L’enthousiasme de chanter doit se partager », affirme ce prêtre ouvert à tous.

Le père Frédéric parle alsacien, car « la langue, c’est une clef de la relation… » insiste-t-il. Aussi faut-il user des bons mots, se faire accepter comme accepter l’autre. « Dans l’éducation du Togo, c’est l’étranger qui a les pieds, c’est l’étranger qui doit faire les premiers pas… Il faut aller à la rencontre de l’autre, il faut oser. Devenir l’autre tout en restant soi-même. Je respecte la culture d’ici », exprime, enjoué, Frédéric.

Le film raconte l’histoire d’une diversité, d’une foi partagée avec l’Autre. « Je ne me vois pas étranger, je me vois l’un des leurs », affirme le père Albert. Car « l’ignorance, c’est la mort », conclut avec raison le père Frédéric.

  Françoise Jallot

Documentaire

Réalisation Roland Muller

Production Ere Production, avec la participation de France Télévisions

Année 2016

Durée 52 min

Portraits de femmes aux vies tumultueuses, tragiques, difficiles... Des femmes blessées qui ont oublié qui elles étaient. Des femmes qui ne se voyaient plus. Ne se regardaient plus dans le miroir de la vie. Grâce à un atelier « Estime de soi », à Noyelles-sous-Lens, elles reprennent de l’assurance et goût au bonheur.

L'HEURE D

Se voir avec bienveillance, réapprendre à s’aimer, à se connaître, à se toucher, à se masser, voici l’objectif donné par l’atelier « Estime de soi » durant une année. Dominique, esthéticienne, aide des femmes qui ont perdu confiance en elles, souvent maltraitées, humiliées, à retrouver le plaisir d’être femme, de donner, de recevoir et de s’aimer. « C’était pas toujours la joie, il n’y avait pas assez d’amour. J’ai gâché ma jeunesse. Je ne me sens pas assez bien dans ma peau pour me regarder dans un miroir », déclare Sandrine, qui pourtant reprendra un peu d’espoir et de liberté. Au fil des mois, le regard change, les éclats de rire dans la voix et la lumière dans les yeux émergent de nouveau. « Je suis la femme maintenant. Je me libère », déclare Nathalie, qui avait l’impression d’être hors jeu, hors société, invisible et qui, aujourd’hui, retrouve son regard pétillant et son envie de créer, de s’en sortir. « Retrouver la confiance en soi redonne de la joie, de tout », déclare Céline. Ces femmes qui se croyaient inutiles ont repris le goût de vivre, de se reconstruire et de redevenir belles… Un moment d’émotion sincère.

Documentaire

Réalisation Lucie Boudaud

Production Brotherfilms Pictanovo, avec la participation de France Télévisions

Produit par David André et Emmanuel François

Durée 52 min

Ce documentaire rend compte du travail des conseillers des services pénitentiaires d’insertion et de probation (Spip) en milieu ouvert… et retrace l’itinéraire d’un jeune garçon, Joffrey, qui doit se confronter aux difficultés de réinsertion à la sortie de prison.

L'HEURE D

« J’ai 21 ans et j’ai déjà fait quatre ans de prison… Mon père était en prison quand je suis né, ma mère est tombée dans l’alcool ; dès 8 ans, je volais. Alors j’ai des casseroles. J’ai braqué, j’ai renversé quelqu’un, j’ai fini aux assises pour tentative de meurtre. Entre le foyer, les structures, la prison… c’est dur de s’en sortir », ainsi s’exprime Joffrey, qui suit un parcours de libération sous contrainte avec trois ex-détenus. Il s’agit d’un dispositif innovant sur six semaines pour éviter la récidive. Du bracelet électronique au placement extérieur en passant par la semi-liberté, Joffrey semble toujours vivre sa vie à côté, on le sent encore fragile, torturé de doutes. Les conseillers du Spip l’accompagnent, le recadrent pour qu’il ne rechute pas. Sa fiancée, enceinte, espère elle aussi qu’il va tenir.
« On va y arriver, t’inquiète, c’est du passé tout ça », aime-t-il répéter. Il y croit.  

Françoise Jallot

Documentaire

Réalisation Laure Pradal

Production Pages et Images, avec la participation de France Télévisions

Produit par Youssef Charifi

Durée 52 min

2017

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