Temps fort
Pour ce nouvel inédit de l'été, Stéphane Bern met en lumière des femmes qui, par leurs écrits ou leurs actions, ont participé à la Révolution française. Au péril de leur vie, elles ont choisi de se battre au nom des droits fondamentaux auxquels tout citoyen peut prétendre, tout en dénonçant ceux qui les pourfendaient.
Elles se nomment Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Thérésa Tallien, Manon Roland et Germaine de Staël. Toutes ont vécu et participé à l’un des événements les plus marquants de l’histoire française : la Révolution.
Rarement mises en lumière, souvent oubliées des manuels scolaires (à l’exception de Charlotte Corday), elles méritent, autant que ceux dont l’histoire a retenu les noms, d’être évoquées et reconnues. Par leur courage, leur abnégation, leur dévouement et leur engagement, elles ont cherché à rendre plus juste et équitable cette histoire écrite en lettres de sang. Prêchant pour l’égalité entre femmes et hommes, vieillards et enfants. Dénonçant l’esclavage, l’injustice, la pauvreté ou la misère. Réfléchissant à une éducation ouverte à tous. Proposant une levée d’impôts patriotiques pour enrayer la dette. Honnissant ouvertement les révolutionnaires qui ne pensaient qu’à leur propre intérêt et usaient de la Terreur pour conserver le pouvoir en menant à la guillotine ceux qui les contredisaient – soit 17 000 personnes entre 1793 et 1794.
Dans une période où la confusion régnait tout autant que les idées, certaines, dont Madame de Staël*, ont pris la plume pour relater leur quotidien et celui de la société française, dénonçant au passage le fanatisme politique dont elles ont été les témoins.
En s’en prenant à Marat ou à Robespierre, Charlotte Corday et Olympe de Gouges ont fini à l’échafaud. Manon Roland pour avoir soutenu, à travers son mari, les Girondins, subira le même sort. Quant à Thérésa Tallien, elle a poussé son amant à fomenter « un coup d’État » contre Robespierre, ce qui lui a sauvé la vie. Les idées féministes de Théroigne de Méricourt l’ont conduite à terminer la sienne à l’isolement après avoir subi les ires des royalistes et celles des tricoteuses de Robespierre. Tel un animal en cage, on venait même la visiter, mettant en garde les femmes avides de politique de finir comme elle. Certes, le temps a passé avant que leurs rêves ne s’accomplissent. Pour autant, sans leurs actions, la France aurait connu bien d’autres exactions.
En choisissant de consacrer un numéro entier à ces « révolutionnaires » ivres de liberté, de justice et d’égalité, Stéphane Bern a su non seulement honorer leur mémoire mais aussi rappeler leur place dans l’histoire.
Clotilde Ruel
* Considération sur les principaux événements de la Révolution française est un ouvrage posthume publié en 1818.
La Révolution française n’est pas qu’une affaire d’hommes ! Dès 1789, des femmes sont dans les tumultes qui ont embrasé le pays. Présentes au premier rang de la plupart des journées cruciales, les femmes, que vous raconte Stéphane Bern, ont façonné cette grande histoire : nobles, demi-mondaines, bourgeoises, roturières, françaises ou étrangères, dans l’ombre ou la lumière, elles ont usé de leur pouvoir, de leur charme, de leur plume ou du poignard pour faire valoir leurs droits et leurs idées souvent novatrices.
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Présenté par Stéphane Bern
Proposé par Jean-Louis Remilleux
Producteur délégué : Laurent Menec
Réalisé par Vanessa Pontet
Produit par la Société Européenne de Production
Avec la participation de France Télévisions