Malgré leurs défauts, leur ambition et leur ambivalence, on a aimé à la folie ces publicitaires décadents aux dents longues de la Madison Avenue. Avec cette 7e saison d’adieux, l’heure du tombé de rideau final est malheureusement venue pour cette série mythique.
À la fin de la magistrale saison 6, Don Draper avouait son passé pas très rose à certains salariés de l’agence SC&P. Après cette révélation, sommé par ses associés de prendre un congé payé mais forcé, Don en profitait pour partir en vacances en Californie avec ses enfants et pour revoir la maison de son enfance, un bien triste souvenir. Une façon de se recentrer sur son identité profonde et de transmettre à sa descendance une forme de fragilité.
La saison 7 pointe son nez avec un Don Draper toujours suspendu de ses fonctions à l’agence. Son ancienne secrétaire continue à lui faire suivre ses appels et ses messages. Il va mal, persiste à boire, cherche un sens à sa vie, se montre plus introverti que jamais.
Don rejoint Megan, établie à Los Angeles pour courir les castings en minijupe. Il ne voit pas d’un très bon œil la carrière de sa femme, qui semble prendre son envol. Il profite de son séjour pour rendre aussi visite à Pete. Le méchant garçon paraît transformé par le climat californien, mais son appétit pour la gente féminine n’a, lui, pas changé.
À New York, la fine équipe a survécu au départ de son pilier, Don, mais l’atmosphère n’est plus la même à l’agence. On découvre des collaborateurs plus nerveux et moins complices. Ken semble complètement débordé, Joan plus déterminée que jamais. Entre Peggy et Lou, le climat s’avère très tendu. Et d’ailleurs Peggy est devenue aigrie et plus dure.
Les années 1970 ont pris la place des sixties. Les personnages s’émancipent et cheminent. Seul Don, notre héros magnifique, demeure, lui, toujours inaccessible, fermé au bonheur, car prisonnier de son enfance honteuse et douloureuse. La blessure n’est pas pansée.
Qu’on se rassure, le chef-d’œuvre finit sa course sur 14 épisodes très réussis. On en aurait bien redemandé 14. Dommage !
France Hatron
Série américaine
Durée : 14 x 42 min
Créateur : Matthew Weiner
Avec : Jon Hamm, Christopher Stanley, John Slattery, Elisabeth Moss, Vincent Kartheiser, Jessica Paré…
Production : AMC