Cherchant gloire et fortune, un jeune Languedocien débarque à la Havane en 1898, avec pour seul bien, une caméra des Frères Lumière.
En 1898, un jeune Catalan de Perpignan du nom de Pistelli débarque à Cuba avec, pour tout bagage, une caméra et un projecteur Lumière.
Né vingt ans plus tôt d’une famille de forains ambulants du Languedoc, le jeune homme rêve de faire connaître le cinématographe aux Cubains.
Mais à peine débarqué à la Havane, il apprend qu’un Lyonnais, Gabriel Veyre envoyé par les frères Lumière, est arrivé deux ans plus tôt et qu’il a même tourné un film avec une gloire locale.
Sans ressource, il se fait engager comme rabatteur par Émilie Bernard, compatriote normande et tenancière d’un bordel où les pensionnaires viennent du bocage normand.
Dans le quartier interlope de San Isidro, la concurrence est rude, le bénéfice maigre d’autant que le peu de filles oblige le client à attendre…
Pistelli a alors une idée ; il va utiliser sa caméra et tourner, avec les pensionnaires les plus délurées, des scènes frivoles et dénudées.
Le succès est immédiat et le jeune Pistelli devient le premier réalisateur de films érotiques de l’histoire du cinéma.
Un genre est né : « le film de bordel », des films qui s’exportent jusqu’en Europe.
Le Roi d’Espagne lui passe commande de trois films.
Avec des gains élevés, Pistelli rêve bientôt en grand. Il rêve d’un cinéma à l’italienne avec velours écarlate et stucs couverts de dorure. Une vraie salle de cinéma au cœur de La Havane florissante.
Le 15 août 1910, Pistelli inaugure le Campo Amor en plein cœur de la cité enfiévrée et vénéneuse. C’est une salle grandiose qui attire le tout la Havane.
Pistelli devenu riche suscite jalousies et rancœurs, rackets et chantages.
Nous étions dans un roman libertin. Nous voici dans un roman noir. Pistelli sera assassiné en 1914.
Aujourd’hui, le Campo Amor est en ruine et il ne reste que des fragments de ses films comme seuls testaments de son étonnante destinée.
Rendez-vous lundi 23 octobre, après le Grand soir 3, sur France 3 Occitanie
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Un documentaire de 52'
Un film de Joël Fargès
Une coproduction Kolam
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Avec la participation de Ciné +