
L’homme à la tête de chou aurait 90 ans… À cette occasion, Vincent Perrot a interviewé plusieurs de ses amis, dont des artistes comme Étienne Daho, des journalistes, mais aussi sa muse Jane. Tous, à la fois complices et admirateurs de Gainsbourg, livrent avec émotion leurs souvenirs de ce génie intemporel. Plus qu’un artiste complet, il était un esthète romantique, en quête d’une excellence suprême qui s’est exprimée dans tous les arts majeurs : le cinéma, la littérature, la photographie et la musique.
Déjà tout gamin, ce fils d’immigrés russes, touche-à-tout insatiable, échafaude une multitude de projets. Au départ, Gainsbourg ne souhaite pas être musicien et jette son dévolu sur la peinture. Fasciné par de grands maîtres tels Charles Camoin, Fernand Léger, André Lhote, Édouard Manet et d’autres encore, il s’essaye au fusain, au pastel, à l’aquarelle et à la peinture à l’huile. Sans succès. Il préfère alors bifurquer vers la musique et la chanson, tout en continuant à travailler sur la création artistique de ses projets. En témoigne le choix de la superbe photographie de son album Histoire de Melody Nelson. Et puisque ces arts-là ne lui suffisent pas, l’artiste encore insatisfait se tourne vers le cinéma, qui symbolise à ses yeux « l’art suprême ». Gainsbourg a certes joué dans plusieurs films, mais veut surtout passer derrière la caméra. Jacques Séguéla lui permet, en 1976, de réaliser son premier spot publicitaire pour Woolite, avec Jane dans le rôle principal. Serge signera ensuite son premier film, Je t’aime moi non plus, dont il composera aussi la musique. Il imaginera au total vingt-cinq bandes originales de longs-métrages.
De Gainsbourg à Gainsbarre
Si, dans la dernière partie de sa vie, Gainsbourg joue souvent les provocateurs, sa curiosité et son génie n’en sont pas pour autant affaiblis. Pour preuve, son « conte parabolique » Evguénie Sokolov, paru chez Gallimard, qui vient confirmer la carrure de cet artiste protéiforme. Pas étonnant donc qu’il ait laissé une œuvre si variée, si riche et si cohérente à la fois. « Gainsbourg, c’est un peu un porte-avion, un hub. Il y a du jazz, de la littérature, des références… Ses interviews étaient quelque chose de phénoménal », confie Alain Chamfort, admiratif.
Richement étayé de célèbres morceaux de l’artiste, d’images inoubliables et de témoignages pertinents, ce documentaire met en lumière des facettes bien cachées du dandy mythique, ô combien attachant.
France Hatron

Documentaire
Durée 52 min
Auteur-réalisateur Vincent Perrot
Production La Prod, Off Productions et Universal Music France, avec la participation de France Télévisions
Année 2018
france.tv/france-5/la-galerie-france5
facebook.com/pages/La-Galerie-France5
#galerief5