Bains publics

Résumé :

Les Marolles, au coeur de Bruxelles.

Près de 65 ans après son inauguration, les Bains de Bruxelles offrent toujours deux bassins de natation et des douches publiques aux habitants de ce quartier populaire. Des personnes d’âge, d’origine et de classe sociale différentes y trouvent un lieu de ressourcement et d’apaisement. Illustration d’un melting pot où les gens s’entrainent, se lavent, se parlent, se rencontrent. Un film tourné exclusivement dans l’enceinte de la piscine et de ses environs, où sensations, impressions, situations nourrissent une vision en apparence égalitaire mais qui va se révéler bien plus complexe.

Note d'intention de la réalisatrice : 

« Si votre vie quotidienne vous paraît pauvre, ne l'accusez pas ; accusez-vous plutôt, dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour en convoquer les richesses. Pour celui qui crée, il n'y a pas, en effet, de pauvreté ni de lieu indigent, indifférent ... » Rainer Maria Rilke - Lettres à un jeune poète

Pour imaginer ce film, je suis partie de cette citation de Rilke : l’idée était de faire un film sans aucun sensationnalisme et prendre le contrepied de ce qu’on montre aujourd’hui sur internet, à la télévision, avec cette perpétuelle surenchère d’images choc. Je voulais partir d’une situation toute à fait anodine en apparence, tout à fait quotidienne et en rendre toute la complexité, toute la richesse. Je voulais faire un film de contrastes dans un lieu populaire, où des milliers de Bruxellois ont appris à nager. Donner la parole à ceux à qui on ne la donne jamais. Et puis, c’est une déclaration d’amour à un Bruxelles à la fois brusseleir et métissé, les Marolles qui tentent de résister à la gentrification.

La dynamique de Bains Publics vient de ces juxtapositions de séquences de petits moments en apparence simples. Des contrastes entre les différentes populations à l’intérieur de la piscine : les plus démunis des douches publiques, les enfants des écoles du quartier, les vieilles personnes qui vont à l’aquagym, les boxeurs, les nageurs assidus. C’est ce contraste des personnalités toutes différentes qui crée de l’intérêt, une dynamique. Un ordinaire qui devient alors spectaculaire. On y prête un regard intéressé et bienveillant sur une réalité quotidienne.

La chance que j’ai eue avec ce film, c’est que dès ma première rencontre avec Jean-Luc Servais, le directeur des Bains de Bruxelles, ce dernier s’est montré très ouvert au projet. Il m’a laissé une grande latitude pendant l’année de repérages aux côtés des employés, une plus grande encore pendant le tournage. C’est un directeur très attentif à faire vivre le lieu, il est très sensible à la culture et la piscine accueille souvent des concerts sous l’eau, des tournages de fictions, des photographes, etc … Il a d’ailleurs accepté notre proposition de faire une projection du film dans la piscine, dans l’espace du grand bassin, le 14 décembre prochain. Je tenais beaucoup à cette projection, organisée en collaboration avec Cinécité Coop parce qu’après avoir sollicité les employés et les usagers pendant des mois, ça me semblait juste que de leur ramener le film dans l’espace même qu’ils fréquentent.

25 NUANCES DE DOC

France 2 est fière de proposer l'espace documentaire : « 25 nuances de doc » ! Ce rendez-vous propose chaque mardi des films uniques, français, européens ou d’ailleurs, des films inédits ou encore anciens. Son ambition est de célébrer le cinéma documentaire, avec des œuvres singulières et fortes, pour donner à voir un monde tout en nuances.