France Confection, c’était plus de cent salariés, majoritairement des femmes. L’entreprise était la dernière en France à produire des costumes « Made in France ». Avant d’habiller les présidents de la République, ces couturières ont eu une histoire qui a épousé celle de la France industrielle sur ces dernières décennies.
Elle a changé de nom à plusieurs reprises, au gré des repreneurs, elle a vécu toutes les dernières crises et a trouvé en travers de sa route une mondialisation sans pitié, une Europe en perdition, une France qui doute. En 1996, son sort semblait scellé. Elle devait disparaître à son tour.
Mais c’était sans compter avec Serge Bonnefont, le syndicaliste maison, et 33 de ses collègues-couturières qui ont refusé la fatalité. Mettant en commun leurs indemnités de licenciement, ils reprennent l’entreprise et la rebaptisent : France Confection.
L'entreprise a malgré tout fermé ses portes en 2020.
Depuis 1996, France Confection avait grandi, même si des soubresauts venaient lui rappeler la fragilité du secteur. Elle a produit, elle a diversifié, elle a innové. Les salariés de France Confection continuaient de faire ce qu’ils ont toujours fait. Et ça a marché jusqu'en 2020.
Avec ce passé, France Confection n’était pas tout à fait une entreprise comme les autres. Son PDG était l’ancien syndicaliste maison. Les règles de gouvernance s’en ressentaient. Même si la société étaient gérée comme une société traditionnelle, il y régnait une atmosphère de confiance et de transparence.
Tout était dit, tout était su, et chacun savait ce qu’il devait faire. Pour être embauché à France Confection le curriculum vitae n’était pas la pièce maîtresse. Ne rien connaître peut-être un atout si l’envie d’apprendre était plus forte que tout. Le désir de fabriquer, de construire, de faire naître de ses mains un manteau, une veste ou un pantalon.
Corinne était camionneuse, elle est devenue couturière et déléguée syndicale à France Confection. Elle ne craignait pas l’avenir, comme ses aînés. S’il le fallait, elle irait jusqu’au bout pour défendre son atelier.
Marie-Catherine, elle, est née couturière. Pour elle, coudre, c’était s’accorder au mouvement d’une veste comme au tic tac du monde, c’était le reflet d’un velours comme la couleur du ciel. Et puis il y avait Christelle qui aimait coudre dans l’urgence et faire l’impossible, et encore Cathy, Christine, Bernadette, Ginette, Laurent et les autres...
Leur histoire était celle d’un savoir-faire, le combat quotidien d’un made in France, jusqu'au début de cette année 2020.
Un film de 52'
Réalisé par
Jean-Pierre Vedel
Une coproduction
France Télévisions /
13 Productions
A voir et à revoir
sur
na.france3.fr