À l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre la violence faite aux femmes, La 1ère diffuse « Coups sur coups », un documentaire sur les violences conjugales en Guadeloupe, suivi d'un débat.
Du CHU de Pointe-à-Pitre aux locaux de la Brigade de la famille, le film retrace chaque étape du parcours judiciaire de ces femmes, victimes de leur compagnon.
Une journée ordinaire à l’unité médico-légale du CHU de Pointe-à-Pitre. Pour le docteur Karine Dabadie, cela consiste à recevoir les femmes en détresse physique et psychologique. Menaces, coups et abus sexuels… les femmes qu’elle voit défiler dans son cabinet sont pour la plupart en situation d’urgence, fuyant l’emprise d’un mari violent. Ce jour-là, c’est Chrystelle, jeune maman accompagnée de sa fille, qui se confie. L’occasion de suivre toute la chaîne des mesures médicales, judiciaires et sociales qui se mettent en place dès lors que les violences conjugales sont constatées. Des témoignages forts qui soulignent le malaise qui règne au sein de certains foyers. Le contexte social de la Guadeloupe est particulièrement propice à ce genre de violences. La « toute-puissance masculine » est profondément ancrée dans la culture antillaise. Chômage, alcoolisme et toxicomanie finissent de nourrir la jalousie maladive de certains hommes qui commettent alors l’irréparable. Les victimes sont toujours les mêmes : des femmes, le plus souvent sans emploi, dépendantes de leur compagnon, prises au piège d’une spirale infernale. Partant de ce constat amer, le film s’efforce de mettre en lumière les ressorts de la lutte contre cette criminalité intime.
C’est avec beaucoup de dignité que ces victimes témoignent devant la caméra d’Anne Gintzburger. Des histoires de femmes qui se relèvent malgré les coups et décident de briser le cercle vicieux. Comment agir dans l’urgence ? Vers qui se tourner ? Comment surmonter l’humiliation et se reconstruire après des années de souffrance ? Autant de questions que Coups sur coups aborde avec justesse et sensibilité.
Ludovic Hoarau
Réalisation Anne Gintzburger - Production Chasseur d’étoiles - Durée 52 min - 2016
Aujourd’hui, en France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. Elles seraient 225 000 à être victimes de violences chaque année. Face à cette terrible réalité, quelles solutions apporter aux victimes ? Faut-il multiplier les centres d’hébergement d’urgence ? Doit-on mieux prendre en charge les auteurs de violence afin de les soigner ? Les lois doivent elles être durcies ? Face à un phénomène qui n’épargne aucun milieu social, ni aucune génération, comment endiguer cette spirale de la violence ?
De Marseille à Paris, Raphäl Yem part à la rencontre des associations d’aide aux victimes, des gendarmes, des femmes harcelées ou battues et des auteurs de violences. Il interroge tous les maillons de cette chaîne d’acteurs qui tentent de reconstruire ces femmes, ces hommes et ces enfants abîmés par la violence de leur quotidien.
Alors que l’égalité Hommes/Femmes a été déclarée « Grande cause nationale » en 2017, Alexandra Louis, député la République en marche, rapporteur du projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l’ancien magistrat Luc Frémiot, qui milite pour une meilleur prise en charge des auteurs de violence, débattront des solutions à apporter à ce problème de société majeur... entre volonté de soutenir les victimes et nécessité de soigner les auteurs.