Depression et des potes
CINÉMA

DÉPRESSION ET DES POTES

Un pubard faussement cynique, qui rêve en secret d'être musicien, un Juif persifleur et coureur de femmes, un avocat dévoué qui voudrait être père et un spécialiste du doublage agacé par tout ce qui l'environne se découvrent, ensemble, un fond dépressif, et ils se serrent d'autant plus les coudes. Sens de la dérision, goût du bon mot, flair pour capter les vicissitudes de l'homme contemporain : avec cette comédie au bon esprit, Arnaud Lemort donne des envies de fraternité. Un film sympathique, amical, ce qui n'est pas si fréquent. 

Franck a tout pour être heureux : une jolie fiancée brésilienne, un boulot intéressant et pourtant. En vacances sur une plage de rêve à l'île Maurice, il déprime. De retour à Paris, le diagnostic du médecin tombe : il est en dépression. Quand il retrouve sa bande de potes qu'il n'a pas vus depuis six mois, il leur annonce la nouvelle. Chacun va s'investir pour lui faire remonter la pente. Mais on s'aperçoit très vite qu'ils sont aussi déprimés que lui. C'est finalement tous ensemble qu'ils vont essayer de retrouver un équilibre.

Dépression et des potes

Film français de Arnaud Lemort

Avec Fred Testot, Jonathan Lambert, Arié Elmaleh, Ary Abittan... 

Genre Comédie

Année 2012

ENTRETIEN AVEC FRED TESTOT

Connaissiez-vous Arnaud Lemort avant qu’il vous dirige dans DÉPRESSION & DES POTES ?
On se connaît depuis longtemps… mais sans vraiment se connaître. On s’est surtout croisé mais on n’avait jamais travaillé ensemble… Être amené à le faire était pour moi une idée joyeuse et le fait de ne pas être des étrangers l’un pour l’autre a forcément facilité les choses.
Comment avez-vous réagi à la lecture du scénario ?
Je l’ai vraiment dévoré et je me suis vraiment marré. Puis tout est allé très vite puisque deux jours après, je faisais partie de l’aventure ! On sent que ce film est inspiré par énormément de choses qu’Arnaud a vécues. Mais il a réussi à en faire quelque chose d’universel qui peut parler à chacun d’entre nous puisque les situations que rencontrent les différents personnages ne nous sont pas inconnues. Et puis Arnaud a réussi ici un mélange et un équilibre parfaits entre humour, émotion et tendresse. J’ai aimé rire tout en étant touché par cette histoire de potes.

Comment définiriez-vous votre personnage ?
C’est le premier de cette bande de potes qui tombe en dépression. Et il va être le détonateur des dépressions des autres en leur révélant, par ricochet, qu’ils sont tous à un tournant de leur vie où ils vont mal : l’un n’arrive pas à avoir d’enfant, l’autre a un souci avec sa nana et ses parents, le troisième avec son boulot… En fait, mon personnage est quelqu’un qui, à un moment donné, n’a pas su prendre le bon virage dans sa vie et est sans doute un peu orgueilleux pour le reconnaître. Mais qui va s’éloigner de ce personnage de gros con uniquement capable de voir le monde qu’à travers son nombril pour rebondir et se relever grâce au clash avec la femme qu’il aime et qu’il traitait mal.

Est-ce que ce personnage vous a tout de suite parlé ?
Arnaud ne s’est pas trompé dans la distribution des rôles car je pense, pour connaître tout le monde un peu mieux aujourd’hui, qu’ils collent parfaitement à chacun d’entre nous. En tout cas, il y a pas mal de moi dans mon personnage et cela m’a aidé à rentrer rapidement dans sa peau. Le tout avec l’aide d’Arnaud qui en avait une idée très précise, y compris de sa coupe de cheveux ou de sa manière de s’habiller. Et un acteur ne peut rien rêver de mieux que d’être accompagné avec autant de précisions et de détails, de la préparation à la fin du tournage. Arnaud a eu une réponse claire à chacune des questions précises que j’ai pu lui poser.

Que retiendrez-vous de votre première collaboration avec lui ?
Arnaud est tout d’abord un amoureux des vannes, un vrai partageur de l’humour. Il était en quelque sorte le cinquième pote du film. Celui qui se montrait aussi capable de nous engueuler quand, à force de plaisanter entre nous quatre, on n’était pas prêts pour une scène. Sur un plateau, il est sérieux, sans se prendre au sérieux et capable de beaucoup d’autodérision. On se sentait en permanence regardés, soutenus et dirigés par quelqu’un dont on savait qu’il allait nous tirer vers le meilleur.

Comment s’est créée la complicité avec vos partenaires qui crèvent l’écran dès les premières minutes et l’absence tout aussi évidente d’une querelle d’égos entre vous ? Cela s’est passé naturellement ?
Ce que vous décrivez naît tout d’abord du caractère de chacun d’entre nous, dont aucun n’est porté vers cette course à l’égo. Au contraire, on avait vraiment tous envie de jouer en bande. Mais il faut encore souligner le rôle d’Arnaud dans la naissance de cette complicité entre nous qui composait un élément central de son film. Il nous a aidés, dès les nombreuses lectures en amont du tournage à atteindre ce qu’il attendait de nous. On avait d’ailleurs tous bien conscience qu’il s’agissait d’un luxe qu’on n’a pas si souvent l’occasion de vivre sur un film. Et on a pu à ce moment-là poser toutes les questions – parfois à côté de la plaque – dont les réponses font gagner un temps fou sur le tournage. Voilà pourquoi même si le terme peut paraître galvaudé, ce film fut un vrai travail d’équipe. Comme au foot où une équipe n’est jamais meilleure que quand tout le monde joue pour l’autre.

Et quel meilleur souvenir garderez-vous de cette aventure ?
Moi qui adore travailler en bande, j’ai été servi ! (rires) Et même dans les scènes où nous n’étions pas réunis avec Arié, Ary et Jonathan, je me retrouvais à chaque fois face à un partenaire incroyable, comme dans la scène où je me retrouve à faire du yoga par exemple ou dans tous les moments avec l’ingénieur du son qui travaille avec mon personnage pour les doublages de dessin animé, je me suis retrouvé avec un partenaire incroyable.

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