Dernier été et derniers moments partagés...
Le temps d'un été à Saint-Pierre & Miquelon, le réalisateur Samuel Picas s'est immiscé dans un groupe d'adolescents pour les observer et vivre leurs derniers moments avant le grand départ !
À Saint-Pierre et Miquelon, minuscule territoire français d’Atlantique Nord, une bande d’adolescents vient d’obtenir son baccalauréat. Poussés à continuer leurs études, c’est un départ pour la métropole ou le Canada qui semble s’imposer à eux.
Manon, Evie, Enguerrand et leurs amis vont alors traverser ensemble leur dernier été sur ces îles où ils ont toujours vécu. Mais ce sont des insulaires et cette séparation a des allures d’exil, de déracinement sans certitude de retour.
Récit de la fin de l’adolescence et de l’amitié, le film mêle et confronte la nature de l’île aux parcours intimes de ces jeunes qui vivent leurs dernières vacances dans le bouillonnement et l’abandon de soi qui précède un saut dans le vide.
Longue vue, émission présentée par Choé Borotra
"Vous serez parés pour le vent"
Un film de Samuel Picas
Réalisation/ images/ son : Samuel Picas
Images drone : Hannah Boubakeur
Production :
La Clairière Ouest
Post-production :
Avidia, L'appart, FTV
Saint-Pierre & Miquelon la 1ère
Durée : 52 mn - Année : 2021
A propos du réalisateur
Né en 1982, Samuel Picas est diplômé d’un master international de photographie. D’abord photographe freelance puis chef-opérateur, il co-réalise en 2012 un webdocumentaire : La Duce Vita sur le village natal du dictateur Benito Mussolini. En 2020, il revient sur les lieux et co-réalise Grano Amaro qui suit l’élection municipale qui portera l’extrême droite au pouvoir. En 2021, il s’installe tout l’été sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon pour y réaliser son dernier film : Vous serez parés pour le vent.
Samuel Picas
Note d'intention du réalisateur
Filmer les adolescents c'est souvent essayer de capter quelque chose de la transition qui se joue en eux. C’est vouloir saisir les signes d’une perte ou d’un abandon. A Saint-Pierre & Miquelon, territoire hyper-insulaire, cette perte est un prérequis, une caractéristique intrinsèque de cette petite communauté. Le départ pour la métropole s’inscrit dans les gênes de ceux qui grandissent là. Tout quitter y est de l’ordre du rituel, de l’inévitable. Une forme de mélancolie s’impose donc ici d’emblée que le film tente avant tout de faire éprouver.
Profitant de ce moment particulier qui précède l’exil, la caméra se fait une place au sein de cette bulle que les adolescents sont capables de se fabriquer pour eux-mêmes. Une bulle qui renferme leur dernier été et leurs derniers moments partagés, en dehors du monde des adultes qui semble attendre de l’autre côté de l’Atlantique.
En suivant le fil d’amitiés qui deviennent de plus en plus en plus saillantes parce que se sachant en sursis, le film traite de ce double mouvement qui accompagne l’histoire de toutes bandes d’amis : être ensemble et se quitter.
Cette séparation qui est la condition pour grandir, les jeunes savent qu’ici plus qu’ailleurs il leur faudra en payer le prix : celui d’un renoncement à l’île, à ses amis et à soi. Car traverser cet été à leurs côtés, c’est aussi l’occasion privilégiée d’observer des individus qui, en s’arrachant à une part d’eux-mêmes, vont pour la première fois tenter de se choisir un destin.