Un grand pas pour l’évolution

Série documentaire - Mercredi 16 novembre 2016 à 20.45 et 21.35

Les progrès récents dans l’analyse de l’ADN ont apporté des informations qui changent nos perceptions sur l’évolution de l’homme. Grâce à des images de synthèse en haute définition intégrées à des prises de vues réelles, cette série explique les origines de nos capacités et de nos instincts.

Parmi les millions d’espèces qui peuplent la planète, seule l’espèce humaine est capable de raisonner, créer et communiquer par la parole. Même nos plus proches parents, les primates, n’ont pas nos aptitudes intellectuelles. Les hommes possèdent le cerveau le plus sophistiqué de tous les mammifères. Comment ont-ils acquis ces capacités cognitives ? Quel est le tournant de l’évolution qui a permis aux êtres humains de devenir ce qu’ils sont aujourd’hui ?

Des scientifiques ont trouvé un indice intéressant sur un fossile vieux de 195 millions d’années. Il s’agit du crâne d’un minuscule mammifère, l’hadrocodium, le plus ancien animal connu possédant un néocortex cérébral. C’est dans les zones de la couche externe des hémisphères que résident les fonctions les plus complexes comme la lecture, le calcul ou la parole. « C’est comme si, grâce au néocortex, les mammifères avaient eu un nouveau système informatique pour tout commander », commente le paléontologiste Zhe-Xi Luo. Si ce fossile donne des indices sur le développement du cerveau, il n’explique pas l’apparition du néocortex. Pour certains, la clé de cette énigme se trouve à l’intérieur de notre corps, car nos cellules abritent une molécule héritée de nos lointains ancêtres : l’ADN. Notre génome est comme un livre dans lequel sont inscrits les événements majeurs de l’évolution de notre espèce.

Chercheuse en neurosciences, Carina Hanashima pense qu’une protéine se serait fixée sur l’un des deux gènes impliqués dans la fabrication des cellules cérébrales. Ce sont des régulateurs qui ont chacun un rôle opposé : les faire se multiplier ou cesser leur prolifération. « Comme cette protéine précise inhibe le fonctionnement du gène suppresseur, analyse-t-elle, les cellules cérébrales se multiplient à grande échelle, très rapidement. Nous pensons que c’est l’une des causes du développement du néocortex cérébral. » Cette nouvelle zone du cerveau a été un immense bond dans l'évolution des premiers mammifères. Elle les a aidés à s’adapter plus rapidement à différents environnements, jusqu’à l’apparition des humains modernes…

Amandine Deroubaix

Série documentaire

Durée 2 x 52 min

Réalisation Yoshio Yuki (L’Intelligence) et Takumi Sato, Kazuki Ueda et Yoshio Yuki (Le Lien maternel)

Production NHK, France Télévisions et Curiosity Stream, avec la participation de SVT

Année 2015

#scienceF5

Chez les mammifères, les bébés grandissent dans l’utérus de leur mère, qui les allaite après leur naissance, créant ainsi un rapport unique entre eux. Selon de récentes découvertes, cette affection parentale découlerait en fait de milliers d’années d’évolution. En suivant les indices dans le patrimoine génétique des humains et des fossiles, les scientifiques ont remonté le temps pour découvrir comment des reptiles indifférents à leurs œufs sont devenus des mammifères attentifs et dévoués envers leurs petits. Un lointain ancêtre qui vivait il y a 300 millions d’années serait à l’origine des liens forts qui se créent entre les parents et leur progéniture…