Vu sur Terre : Islande

Fascinante Islande ! Située à la limite du cercle polaire arctique, l’île, peuplée seulement à partir du IX^e siècle, ne compte encore aujourd’hui que quelque 300 000 habitants. Également jeune du point de vue géologique, elle recèle une centaine de volcans qui constituent une menace permanente pour sa population. Habitués à faire face à une éruption majeure en moyenne tous les cinq ans, les Islandais ont su s’adapter à leur environnement indomptable.

Ce pays, encore très préservé, attire des scientifiques étrangers qui, comme Tayo, « ont besoin de sentir la force de la nature ». Installé sur l’île depuis quatre ans, le jeune glaciologue néerlandais étudie en compagnie de son ami espagnol Joaquin l’évolution des glaciers, dont l’étendue se réduit partout dans le monde. Leur disparition est l’un des signes les plus visibles du changement climatique. Le travail mené par les deux chercheurs dans des régions inviolées permet d’anticiper un autre phénomène de première importance : la montée du niveau des océans.

Mais, pour les Islandais, le danger vient d’abord du ventre de la terre. Depuis toujours, les hommes doivent affronter la fureur de volcans capables d’ensevelir une ville, comme ça a été le cas dans les années 1970 sur les îles Vestmann, dans le sud du pays. Seule la grande solidarité des habitants a permis de sauver le port.

Originaire des Westfjords, une région sauvage difficile d’accès, même en été, Siggi a choisi, comme d’autres ici, « une certaine forme de liberté. Il y a des coins dans le monde où les gens de la ville vont dans la nature comme s’ils allaient au musée. Ils regardent et rentrent chez eux. (…) Moi, je veux vivre dans la nature, en faire partie et jouer avec ». Cet ancien architecte naval a tout quitté pour s’acheter un voilier et pouvoir partir « des mois, où (il) veut ». Et, justement, pour atteindre les coins reculés des Westfjords, le bateau reste le meilleur moyen… jusqu’à l’arrivée des premières neiges. Car, dès que l’hiver s’installe, la banquise oblige les plus endurcis des marins à rentrer chez eux.

Beatriz Loiseau