Paul, Walter et Jacques sont trois grands amis quinquagénaires aux caractères très différents. Walter Orsini aime Paul et Jacques, ses amis d’une vie. Il aime surtout sa fille de 20 ans, Clémence. Walter, affecté par un mensonge de son propre père, a juré de ne jamais mentir de sa vie à personne.
Clémence tombe amoureuse de Paul malgré les 30 ans qui les séparent. Peu à peu, tout le monde apprend et accepte cette liaison singulière. Mais Clémence et Paul, anxieux de la réaction que cela pourrait susciter chez Walter, retardent le jour de l'annonce de leur amour. Le mensonge, tant honni par Walter — jamais prêt à entendre la vérité —, s'installe pourtant entre tous. L'amitié sincère de trente ans qui règne entre les trois amis pourra-t-elle résister à cette épreuve ?
Avec : Gérard Lanvin (Walter), Jean-Hugues Anglade (Paul), Wladimir Yordanoff (Jacques), Ana Girardot (Clémence), Zabou Breitman (Stéphanie), Natacha Lindinger (Béatrice), Jean-Pierre Lorit (Philippe Valette)
Récompenses :
Festival du film du Croisic 2012 : Coup de cœur du public
Réalisé par : Stéphan Archinard, François Prévôt-Leygonie
Une production : WY PRODUCTIONS
Durée : 1h44
Année : 2013
Genre : Comédie dramatique
Pays : France
Rencontre avec Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie
Scénaristes et réalisateurs
Après avoir été votre première pièce, AMITIÉS SINCÈRES est aujourd’hui votre premier film. La pièce a été un des grands succès de 2005. Pourtant, le film est très différent. Quand l’idée du film est-elle née et comment avez-vous fait pour réinventer votre sujet ?
Stéphan Archinard : Le projet de film est venu très tôt ; il a été question d’adaptation alors que la pièce n’était même pas en répétition. Dès le départ, nous étions convaincus qu’il ne fallait pas se contenter de faire une transposition de la pièce et qu’il fallait vraiment réécrire spécifiquement pour le cinéma.
François Prévôt-Leygonie : Cette période nous a permis de prendre le recul nécessaire pour aller vers un film à part entière. Plus de cinq ans se sont écoulés, durant lesquels nous avons eu beaucoup de contacts, de rencontres, d’échanges, et de propositions qui ont nourri le projet. Des comédiens et des réalisateurs ont été envisagés, mais il aura fallu tout ce temps pour que le film se concrétise comme nous en rêvions, et que nous décidions de le réaliser nous-mêmes. On a beaucoup réécrit, on s’est adjoint les services d’une script-doctor, Marie-Pierre Huster, qui au final est devenue notre coscénariste. On en était arrivés à une version satisfaisante et un casting potentiel, et puis nous nous sommes aperçus qu’à force de travailler la mécanique, nous avions un peu perdu l’émotion. De nous-mêmes, à contre-pied de l’élan général, nous avons décidé de tout reprendre et de ne pas céder à une belle occasion.
Qu’est-ce qui vous tentait chez Gérard Lanvin ?
F.P.L. : L’instinct. La loyauté qu’il dégage. Son côté brut de décoffrage dont le personnage avait besoin. On souhaitait aussi que Walter ait son charme, sa beauté. On voulait quelqu’un qui ne soit pas dans la séduction, mais qui séduise. Quelqu’un qui ne soit pas dans l’effusion, mais qui aime.
S.A. : L’idée que nous nous faisions de Gérard correspondait exactement à ce que nous imaginions du personnage. Lui seul pouvait jouer ce type rigide, grande gueule mais qui se révèle tellement attachant et touchant. Le fait est que Walter a dû trouver un écho en lui parce qu’il a eu le scénario un vendredi et il a donné son accord le lundi.
Les femmes présentes dans la vie de Walter comptent aussi beaucoup…
S.A. : Pour le rôle de l’ex-femme de Walter, on voulait Zabou, mais on n’a pas osé lui proposer parce que c’est un second rôle. Pourtant, quand elle a lu, elle a tout de suite été d’accord. Travailler avec elle a été un bonheur.
S.A. : Pour le rôle de la fille de Walter, Ana Girardot s’est vite imposée. On cherchait une jeune femme capable d’incarner à la fois une fille et une maîtresse. C’était compliqué… On en a vu beaucoup qui étaient l’une ou l’autre, mais très peu qui étaient les deux.
Qu’espérez-vous apporter au public grâce à votre film ?
S.A. : Plus le public aura d’émotion, plus nous serons satisfait. C’est pour cela que nous allons tous au cinéma, pour ressentir. C’est une histoire dans laquelle beaucoup de gens peuvent se reconnaître et se projeter. Nous-mêmes l’avons fait alors que nous sommes plus jeunes que les personnages.
F.P.L. : Les premières projections ont été assez émouvantes, parce que beaucoup sont venus nous dire qu’ils avaient envie d’appeler leurs proches, potes, parents, femmes, filles ou pères parce qu’il fallait dire les choses avant qu’il ne soit trop tard. Même si on n’a pas fait le film pour délivrer un message, c’est touchant.