Dimanche en politique

Interview de Francis Letellier

Quelles nouveautés proposera « Dimanche en politique » ?
F. L. : Dimanche en politique incarne le changement dans la continuité puisque, en 2011, nous lancions le 12/13 Dimanche qui est devenu un rendez-vous très prisé. Ce qui change désormais, c'est que nous nous inscrivons dans une tranche résolument politique. France 3 assume ainsi son statut de chaîne de la politique pour la présidentielle et les législatives de 2017. J’insiste sur les législatives car, s’il y a un rendez-vous sur lequel France 3 fait la différence, c’est bel et bien cette élection où l’on décrypte comme personne d’autre les résultats locaux. Dans ce domaine, nous sommes systématiquement attendus et à la pointe du traitement de l’info.
Nous allons aussi intégrer au programme plus de paroles de citoyens. À travers des reportages de la rédaction et des archives diffusés sur le plateau, les Français pourront s'exprimer et interpeller l’invité du jour. S’il y a, par exemple, une fermeture d’usine dans un département, je pourrai très bien reprendre des témoignages ou des déclarations issus d’un reportage pour faire réagir l’invité.
Par ailleurs, les hommes politiques ont tous un passé marqué par d’anciennes prises de position. Ressortir leurs propos pour vérifier s’ils sont toujours en phase avec des convictions précédemment exprimées peut aussi s’avérer intéressant.
Le 12/13 Dimanche propose déjà un portrait mêlant images d’archives et d’actualité pour retracer la carrière d’un invité. Cette séquence recueille un grand succès auprès du public. Cet angle de traitement nous permet de montrer que les politiques ne viennent pas de nulle part et qu’ils ont un parcours qui, parfois, peut être semé de contradictions.

La tranche d’information du dimanche est-elle devenue un passage obligé pour les ténors politiques ?
F. L. : Oui, car depuis cinq ans, tous les chefs et ténors de parti répondent toujours positivement à nos sollicitations. Ils savent que France 3 leur permet de toucher un public différent. Qu’il s’agisse du public des militants en régions ou plus globalement de gens qui s’intéressent à la politique sans être expert. Grâce à notre capacité à toucher le plus grand nombre, nous marquons notre différence. C’est à mon sens pour cela que les gens nous regardent et que les politiques viennent chez nous. Plusieurs invités m’ont déjà dit que je posais des questions que d’autres ne posaient pas, notamment des interrogations très simples sur la vie quotidienne. Contrairement, peut-être, aux interviews qui ne portent que sur les enjeux de pouvoir...

Entre la présentation de « Dimanche en politique » le week-end et celle du « Grand Soir/3 » en semaine, vous allez être sur tous les fronts en cette rentrée. Comment allez-vous vous organiser ?
F.L: Je dirais plutôt que je démarre ma semaine avec Dimanche en politique et que je la finis avec Le Grand Soir/3. D’autant que les informations du dimanche donnent souvent le ton du reste de la semaine. Les deux formats se complètent : avec Dimanche en politique, on prend le temps de disséquer les choses, et avec le Grand Soir/3, on est plus en lien avec l’actu chaude quotidienne.

Interview de Laurence Bobillier

Quel est le projet de ce nouveau magazine, « Dimanche en politique », en cette année d’élections à venir ?
L. B. : Nous allons proposer un focus sur les enjeux politiques régionaux, sociaux et sociétaux, en complément de la partie nationale de Francis Letellier. Chaque débat s’organisera autour d’une question concernant le plus grand nombre, et nos téléspectateurs seront partie prenante de ce nouveau rendez-vous. Ils pourront interpeller nos invités et réagir via les réseaux sociaux, des micros-trottoirs, ou bien en s’exprimant directement en plateau. L’interactivité jouera un rôle essentiel dans le déroulement de l’émission.
Notre offre sera à la fois originale dans son contenu, car nous sommes les seuls à traiter des enjeux régionaux, mais elle sera également originale sur la forme, avec des citoyens fortement associés au dispositif. Les thèmes abordés seront le reflet des questions d’actualité que se posent les téléspectateurs là où ils vivent.

Que peut apporter la force du réseau des 24 régions de France 3 dans le débat citoyen ?
L. B. : Je vous le disais, nos téléspectateurs auront d’emblée la parole pour interpeller les politiques et les décideurs régionaux. Chaque débat pourra accueillir, selon l’actualité traitée, de une à trois personnalités. Certaines jouent un rôle national, d’autres peuvent nous intéresser à cause de leur implication dans la vie locale. Nous donnerons donc la parole à des décideurs qui n’ont pas accès à l’antenne nationale, mais aussi à des téléspectateurs qui ont parfois le sentiment d’être les « oubliés de la démocratie ».

Les responsables politiques abordent-ils l’exercice du débat au niveau national et régional de la même façon ?
L. B. : Nous faisons le pari de plus d’authenticité et de précision dans les réponses aux questions qui préoccupent nos téléspectateurs. Dimanche en politique, avec sa double dimension régionale et nationale, est l’occasion de montrer la force de France 3 et de son réseau régional. 
Chaque semaine, ce sont plus de douze heures de libre parole inédite que nous proposerons à l’antenne et en replay.

Propos recueillis par Yannick Sado